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Qui sauve une vie, sauve le monde entier [June] :: Nitescence :: Le coeur de l'île :: Le haut de l'île
Bastien Leblanc
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Date de naissance : [25/11/1953]
Bastien Leblanc
Voilà quelques jours que je suis sur cette île mystérieuse. Me remettre du naufrage a pris un moment. Mais je parais beaucoup mieux que le jour de mon arrivé. On m'a offert de nouvelles chaussures, des chaussettes par exemple, mais je dépends pour l'instant encore entièrement des habitants de l'île.

Habituellement, j'offre toujours quelque chose en retour, mais pour l'instant je dois réaliser que mon voyage initiatique s'arrête ici, peut-être. Évidemment mes connaissances comme vétérinaire est intéressant. Mais je garde une petite crainte que mon offre soit mal interprété: il faut dire que dans le monde les relations entre nébuleux et humains sont... difficiles.

On m'a expliqué la société où je me trouvais - les grandes lignes - je comprends donc que c'est un refuge, un lieu de paix et de cohabitation entre nébuleux et humain. Mais comme je suis un étranger j'ai le sentiment qu'on a pour moi le préjugé de ma race: intolérance envers la différence. Pourtant tout cela est si loin de moi comme idée. L'idéologie de Nitescence et la mienne sont si semblables!

J'ai eu quelques contacts avec des Nébuleux, mais aucune relation, lien sur la durée, des rencontres sans suite.

Comme je suis plutôt libre malgré tout, qu'on me laisse prendre mes marques, j'ai renoué avec la marche. Svoboda m'accompagne également. Cette chienne de traineau est avec moi depuis un an environ et je lui dois la vie. Sa fourrure noir et blanche contraste beaucoup ici. C'est un animal nordique, du froid et de la neige. J'espère que si je reste coincé ici, elle pourra s'acclimater, car je ne voudrais pas qu'elle souffre pour quelques politiques de société.

Il y a beaucoup de lieu sauvage, de forêts, de plage. J'ai constaté que la brume qui entoure l'île semble permanente: ne jamais se lever, mais qu'elle ne va jamais sur la terre et ne masque pas le soleil. Je me dis que des avions peuvent apercevoir l'île mais peut-être qu'il y a autre chose qui protège ou masque Nitescence...

Voulant avoir une vue d'ensemble, des limites de ce territoire, j'ai vu une colline ou est-ce considérer un mont? une petite montagne? Je ne sais pas. Mais je me dis que de là où je verrai bien l'agglomération, mais l'île dans son ensemble ainsi que les plages. Cela pourrait peut-être me donner une impression d'immensité que je perds sachant qu'il y a désormais une frontière que je ne peux franchir comme je le souhaite.

J'ai mis la mâtinée pour parcourir la distance et grimper le flanc de cette montée. Je ne suis pas encore au sommeil mais cela ne devrait tarder. Je jette régulièrement des regards à Svoboda qui me suit comme mon ombre, elle a la gueule ouverte et la langue pendante. Elle a sans doute besoin d'eau. Je cherche donc l'humidité et le bruit coulant d'un ruisseau. Mais il ne faut encore un moment pour trouver quelque chose pour ma compagne. Après l'avoir reniflé, elle lape de quelques coups de langue avant de boire avec énergie. Je la calme un peu ""Сладкий. Сладкий."" car cela pourrait être dangereux de boire trop d'un coup.

Même moi j'ai soif et alors je mets mes mains en coupe et bois aussi quelques gorgées. Elle est fraîche et je ne doute pas de sa qualité. Je ne pense pas que cette source soit contaminée par quelques constructions ou exploitations industrielles, sociales ou agricoles. Elle n'a pas d'odeur et est limpide.

On se remet en route et finalement après un dernier effort nous arrivons sur un plateau. Je ne vois pas encore l'horizon car il y a encore des arbres, mais je suis persuadé que nous ne sommes pas trop loin de notre but. Je m'arrête avec le sourire pour caresser et gratter ma belle canidé. ""Это нормально. Мы заходим."" Elle aussi semble fatiguée de notre marche. Je ne veux pas m'arrêter cependant tout de suite car je désire avant trouver un point d'observation.

Même sans me voir, je sais que j'ai eu chaud, que je suis légèrement en sueur et que cette effort ma demander une bonne dose d'énergie. Finalement après une dernière rangée d'arbre nous trouvons afin un promontoire qui nous offre ce que je voulais: une vue sur une grande partie de l'île. Je souris et m'installe pour admirer la vue (et me reposer). ""Сидит. Иди сюда."" dis-je à Svoboda à tapotant le sol à côté de moi. ""Как ты думаешь"" lui demande-je en souriant.
Mar 23 Avr 2024 - 0:34
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June Kobayashi
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June Kobayashi

QUI SAUVE UNE VIE, SAUVE LE MONDE ENTIER




La question de pourquoi June avait ardemment aspiré à embrasser le rôle de passeur pouvait interroger. À peine posé pied sur cette terre, il s'était empressé de solliciter Dante pour l'accompagner dans ses pérégrinations. À une vitesse fulgurante, il avait saisi que l'île, cette oasis de quiétude qu'elle prétendait être, n'était en réalité qu'une prison dorée, une geôle sans retour. June, affranchi, refusait catégoriquement de connaître à nouveau les chaînes de la captivité ! Pas maintenant qu'il goûtait enfin à la liberté ! Une myriade d'horizons s'offrait à lui, autant de lieux non foulés, tandis qu'il scrutait inlassablement le monde extérieur depuis le confin de sa fenêtre, chaque jour nourrissant l'espoir de retrouver une famille à jamais évanouie.

Dans l'ampleur de cet instant, June pouvait savourer la fierté qui l'envahissait, de s'être hissé parmi les rares élus autorisé de transiter de cet énigmatique repaire vers le monde périlleux que constituait la terre. Mais il ne souhaitait nullement se soustraire à cette épreuve. Au contraire, il désirait l'affronter de front, se dresser en protecteur des nébuleux qui, tout comme lui, avaient été abandonnés à leur sort avant l'arrivée providentielle de passeurs comme Dante et Elysia

Le Nogitsune, avide de devenir l'incarnation même de l'ombre et de la ruse, aspirait à semer, ne serait-ce qu'une parcelle infime, de lumière dans les ténèbres. Mais il ne fallait pas le percevoir comme un être immaculé. Bien conscient que se laisser piétiner conduirait à sa disparition prématurée, malgré ses innombrables années d'existence, le nébuleux ne pouvait se permettre de se voiler la face quant à la réalité de sa nature.

C'est ainsi, récemment seulement, qu'il se trouva affranchi pour goûter pleinement à l'essence même de la liberté. Car cette dernière, exigeait un tribut, parsemée de dangers, et peut-être même un jour, ses grâces lui seraient-elles retirées ? Qu'à cela ne tienne, il préférait mille fois défier les périls plutôt que de demeurer esclave des liens et des entraves.

De retour de France à présent, il s'enfonçait de nouveau dans sa routine coutumière. Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de redouter ces retrouvailles. Là-bas, son clan avait été cruellement décimé, sacrifié sur l'autel de la rage, et pourtant, persistait en lui l'espoir obstiné de retrouver des rescapés, échappés par un caprice du destin à la fureur dévastatrice des hommes...

Déçu mais déterminé, après avoir orchestré le retour d'un nébuleux jusqu'à ce rivage, il avait consciencieusement couché sur le papier son compte rendu, s'astreignant aux rigueurs de la méthode enseignée, avant de réintégrer son poste au sein de l'estaminet de Dante.

Toutefois, en cette journée, il avait décidé d'accorder un répit à son esprit, n'étant pas encore tout à fait rephasé au rythme singulièrement apaisé de l'île, et l'attrait de la forêt, où il pourrait se ressourcer, avait insidieusement pris le dessus.

Il avait entrepris de gravir le sentier menant au sommet de l'île. Depuis sa découverte de pièges désarmés, il avait cultivé une méfiance à l'égard de cet endroit...Là-haut, il espérait que les fantômes du passé viendraient lui rendre visite, tissant des réminiscences douces-amères... Ah ! June, tel un fauve aux aguets, s'immisçait dans les fourrés, frôlant les secrets des sous-bois de ses oreilles alertes, avant de lever les yeux vers le ciel, où le soleil, pareil à un intrus, s'immisçait entre les frondaisons, éclairant de ses rayons les clairières endormies.

Il se remémorait le sommet de l'île, ce point culminant d'où son regard pouvait embrasser le paysage jusqu'à l'horizon marin, là où la végétation ne s'opposait pas à son regard. La mer, vaste étendue s'étalant à perte de vue, demeurait toutefois voilée par la brume, gardienne des secrets les plus intimes de l'île, et June, avec son autorisation exceptionnellement accordée, avait le privilège rare de traverser cet écran nébuleux, dans les deux sens.

Il affermit sa queue rousse d'un geste sec, glissant pensivement sa main le long d'une mèche de cheveux. Là, devant lui, s'étalait le sommet majestueux, et soudain, l'irrépressible désir d'arpenter le sentier menant à l'observatoire le saisit tout entier. Sans plus de cérémonie, il s'élança, parcourant du regard le paysage tout en évitant avec précaution les pentes abruptes, conscient que le moindre faux pas aurait pu le précipiter dans l'abîme. Sans ralentir son allure, d'un bond gracieux, il se hissa jusqu'à une branche d'arbre, avec une agilité qui dépassait de loin les capacités d'un simple humain, agrippant fermement le bois du bout des doigts. Avec une aisance déconcertante, il escalada la cime verdoyante, franchissant de branche en branche les hauteurs boisées jusqu'à ce qu'il atteigne le faîte, où il s'appuya contre le tronc millénaire. Le Nogitsune s'offrit alors une profonde inspiration, savourant la quiétude et la sérénité qui imprégnaient les lieux.

Il était ardu de quantifier les heures écoulées. Murmurant avec douceur une vieille ballade en arabe, dont les mélodies avaient voyagé à travers les âges, ses oreilles s'éveillèrent à mi-chemin des versets, tandis qu'un parfum discret vint chatouiller subrepticement ses narines. Ce ne fut pas tant l'effluve de l'homme qui d'abord le captiva, mais plutôt la présence d'un compagnon à quatre pattes. Les renards et les chiens n'étaient jamais de grands amis. Les canidés, alliés des humains, chassaient les renards, qu'ils percevaient comme des nuisibles vecteurs de maladies.

Il laissa ses jambes se balancer dans le vide pour mieux observer. Des pas résonnaient. Un être humain, partiellement dissimulé à sa vue, marchait en compagnie d'un chien... à la silhouette évoquant celle d'un loup ? Un grondement sourd s'échappa de sa gorge. L'animal avait-il détecté sa présence lui aussi ? Il attendit qu'ils fussent tous deux dans son champ de vision pour les scruter attentivement. L'homme lui semblait vaguement familier, mais toute son attention était captivée par le canidé à ses côtés. Ils s'immobilisèrent, probablement pour une pause bien méritée après avoir enfin atteint le sommet, et à présent, ils contemplaient ensemble le panorama qui s'étendait à leurs pieds.

Se trouvait-il face à un braconnier, se demanda-t-il avec une pointe d'appréhension ? Il avait trouvé par ici des pièges détruits, des reliques d'une activité humaine insidieuse, tendant ses filets pour capturer les âmes sauvages de la forêt. L'arrivée de cet homme et de son fidèle compagnon canin, juste après cette découverte troublante, semblait bien plus qu'une simple coïncidence.

D'un mouvement gracieux, il s'abandonna au sol, aux côtés de l'animal, sa queue se dressant fièrement pour imprégner l'air de sa présence "imposante", tandis que ses oreilles se rabattaient légèrement, signe de vigilance exacerbée. Chaque geste, chaque regard était scruté avec une acuité inégalée, mais il ne céderait point à la tentation d'une attaque précipitée et aveugle.

- Dites-moi, ce ... chien est-il entraîné à la chasse ?

Il n'arborait pas l'aspect caractéristique du chien de chasse typique, mais June avait depuis longtemps relégué toute confiance aux seules apparences.

June scrutait leurs déplacements avec une vigilance austère, tandis que le chien, semblant attendre d'éventuelles directives de son maître, ne manifestait aucune hostilité. Le Nogitsune, détournant son regard chargé d'avertissement, posa finalement ses prunelles vairon sur le jeune homme. D'un pas prudent, le rouquin s'avança vers l'étranger, humant son parfum alors que ses iris hétérochromes semblaient sonder l'âme de l'inconnu.

Instruit par son mentor de ne jamais se fier aux apparences trompeuses, June accorda à l'inconnu l'opportunité de s'expliquer. Après tout, rien dans son attitude ne laissait présager une quelconque menace imminente.

- Est-ce vous l'auteur de ces pièges disséminés dans la forêt ?

Un nouveau mouvement dans sa direction, June surveillait le chien d'un œil vigilant tout en contournant le jeune homme, de plus en plus persuadé de l'avoir déjà croisé. Mais pas en ces lieux. Il évoquait plutôt une réminiscence lointaine, un écho du vaste monde...

Plein d'une perplexité, tandis que l'hostilité cédait peu à peu le pas à la curiosité, il formula sa question, toujours sur ses gardes mais le ton moins dur :

- Ne nous serait-il pas déjà advenu de croiser nos chemins, par le plus humble des hasards ?


KoalaVolant
Mer 24 Avr 2024 - 21:55
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Bastien Leblanc
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Bastien Leblanc
J'étais content d'avoir atteint le sommeil et j'avais hâte de voir l'île dans son entier - du moins connaître les limites de se territoire. De ce que Vynce m'avait expliqué c'était un endroit de cohabitation et de paix, mais qu'il pourrait être difficile de quitter, voir impossible. J'étais un peu perdu, mais pour le moment je préférai me remettre de mon naufrage et ensuite en apprendre plus sur cet endroit.

J'avais la peau rougit par le soleil, mais aussi irrité par le sel. Mes tâches de rousseurs étaient plus visible aussi, mes joues et mon nez étaient couverts de tâches de rousseur. Lorsque j'avais commencé mon périple plusieurs années auparavant, j'avais habité l'hémisphère sud et j'avais profité de température chaude et ensoleillé. Mais les deux dernières années, j'avais vécu en territoire du Nord, dans le froid et la neige: j'avais donc pâli beaucoup et ma dérive sur la mer ne m'avait pas laissé indemne.

Svoboda après son bain avait repris une belle apparence. Elle restait près de moi, me suivant au pas. Elle n'était plus de première jeunesse et avait été la seconde, la beta en quelque sorte, mais ayant perdu toute la meute, elle se retrouvait sans mission, sauf moi, le dernier survivant de la dernière expédition dans la Sibérie.

Maintenant au sommet de l'île, je pouvais embrasser du regard la forêt, mais aussi les plages et les falaises. Mais il n'y avait pas que la nature. Nitescence avait aussi une agglomération urbaine, quoique cela ne ressemblait pas à une ville américaine, ni à un de ces villages perdus dans un territoire sauvage. C'était un entre deux intéressants. En voyant cela, je me dis que je devrais aller y faire un tour pour connaître un peu plus la population locale.

Alors que je me pensais seul, j'entendis une voix et me demanda qui pouvait venir ici. En fait, je n'avais pas suivi de sentier, (je ne l'avais pas vu!) j'avais monté à travers les arbres car un terrain accidenté et sauvage ne m'effrayait nullement - alors je ne pensais pas un instant que je trouverai quelqu'un là-haut.

Avec mon sourire habituel, sincère, bienveillant, mais épanoui, quoique un peu fatigué par l'effort que je venais de faire, je cherchais du regard qui était là.

- Bonjour ! Je finis par voir ta tête rousse et à te sourire avec plaisir. Ne vous inquiétez pas pour Svoboda. C'est une très gentille fille. Je ne pense pas pour la chasse, mais cela reste un chien-loup alors sans doute qu'elle est capable de chasser si la nécessité le commande.

Je ne pouvais pas jurer qu'elle ne tuerait pas un écureuil ou un mulot si l'occasion se présente. Elle n'avait pas été élevé pour cela. Cela demeurait néanmoins un animal et elle avait l'instinct pour cela. Je ne sais pas si cela pouvait te rassurer ou non, car tu continues à me questionner sur le sujet de la chasse en parlant de piège.

J'ignore si tu peux voir ma tête scandalisée, mais je le suis d'être accusé si vite d'un méfait. J'ai passé trois ans si je ne me trompe pas à protéger la faune, en particulier des braconniers. Avec un peu d'étonnement et d'inquiétude quand même je bafouille un peu avant de répondre par la négativité.

- eh... non, je vous assure. Je suis sur l'île depuis moins d'une semaine. Je me suis échoué sur la plage et c'est un Vynce qui m'a trouvé. J'étais presque tout le temps avec lui.

C'est une piètre défense, mais si on me prend pour un braconnier, ce n'est pas ma parole qu'on veut mais des preuves, et pour l'instant, la seule personne qui pouvait peut-être intervenir en ma faveur était celui qui m'avait aidé. J'ignore si tu le connais et si il a bonne réputation sur l'île, mais de ce que j'ai vu: son amour des plantes, et l'aide qu'il m'a apporté envers moi-même et aussi ma chienne, je ne pense pas qu'il soit mauvais. (Mais je reconnais que je peux me faire berner sans effort.)

Pendant que nous n'échangeons pas des salutations, mais quelques interrogations sur la menace que je - nous - représentons, je ne peux que constater deux choses: la première c'est que les traits de ton visage me semblent familiers; la seconde que tu n'es pas humain. Enfin, je crois percevoir des oreilles sur ta tête car ceux-ci ne s'agitent pas dans le vent comme tes cheveux.

Ton feeling est commun au mien car moi aussi j'ai l'impression de t'avoir déjà vu. Je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer beaucoup de Nébuleux malgré mon périple. Mais comme tu m'en parles, je cherche un peu plus dans ma mémoire les différentes rencontres que j'ai pu faire. Mon esprit tourne rapidement, les paysages et les dates se confondent, et n'arrivent pas nécessairement dans un ordre logique, mais finalement, je me rappelle quelque chose...

* * * * * * *

Un air chaud et immobile, très sec aussi. Pas de pluie, ni la moindre trace d'ombre. Un soleil pesant et écrasant. Une population humaine bicolore mais également divisée. Une population très pauvre. Un endroit où je ne me sens pas assez à ma place pour y rester et traverser à pied le territoire.

Un autobus inconfortable, des fenêtres coincées : certaines ouvertes, d'autres fermées, mais qu'on ne peut manipuler. Beaucoup de poussière et de sable soulevé qui nous remplis la bouche et nous assèche la langue.

Un barrage avec la milice locale qui exige les pièces d'identité de tous les passagers et certains doivent descendre du bus sous la menace et des ordres forts. Lorsque mon tour vient, on vérifie deux fois plutôt qu'une mes papiers. J'ai un passeport américain, des visas et des tampons soulignant que mon entrée au pays est légale et mes déplacements autorisés. La réputation de mon pays d'adoption (même si je ne l'aime pas particulièrement) me met à l'abri. Je peux rester dans le bus.

Pourtant après moi, c'est le voyageur assis à côté de moi qui doit montrer ses papiers et son visage. Malheureusement dans son cas cela ne se passe pas aussi bien et les soldats sont énervés et je crains que de la violence soit utilisée. Je n'aime pas la violence, je ne sais pas pourquoi, j'interviens. Je clame alors que cet inconnu - sans employé ce mot - voyage avec moi. Ses papiers je ne les vois pas bien, mais j'espère que lui aussi arrive de la même ville que moi et qu'il a quelques autorisations, même si tout n'est pas conforme. Raconter un mensonge quand nous n'avons pas d'information est dangereux et c'est marcher sur la corde raide. On peut tomber par notre seul faute.

Lorsque j'interviens, l'inconnu qui se tourne vers moi à le même visage, la même couleur de cheveux, sous la capuche, je vois une mèche. Mais c'est surtout les yeux, ces iris qui sont peu commun. Mon esprit fait une pause sur ce souvenir, à ce moment précis, sur ce visage délicat, ce regard... le même que je vois chez toi.


* * * * * * *

Je reviens au présent, à ce vent frais qui nous fouette le visage alors que nous sommes au sommet du monde. Mes cheveux blonds me balaient les yeux et d'une main je les replace pour me libérer les yeux et te regarder avec attention. Je n'ai pris que quelques minutes pour étendre mes souvenirs dans mon esprit et avoir ce court souvenir quelques parts dans le sud du continent africain.

- Comme j'ai dit, je viens vraiment juste d'échouer sur cette île, mais... oui, moi aussi. Vous me rappeler quelqu'un. Il y a quelques années, beaucoup plus au Sud...

J'ignore quel souvenir tu gardes de mon intervention. Cela avait bien fini pour toi, mais peut-être que tu crois devoir quelque chose, alors que non: pour moi c'était la seule chose à faire et qui ne doit pas avoir de contrepartie. La seule chose que je regrette en fait, c'est de n'avoir aider qu'une personne ce jour-là. Mais c'était ça ou alors n'aider personne, car il était impossible de prendre la défense de tout le monde.

Mon regard se pose à nouveau sur tes oreilles. Je vois la même agitation qui m'avait intrigué et amusé lors de cette rencontre passée. J'ignore si tout les Nébuleux d'une même espèce? Est-ce comme ça qu'on dit? se ressemblent, comme un chat noir ressemble à un autre chat noir?

- Cela fait longtemps que vous êtes sur cette île...? Sinon, je vous assure que je ne suis pas une menace, je... c'est plutôt le contraire. Je veux dire, je ne veux pas faire de mal à qui conque ni à quoique ce soit.

À travers le monde, je sais que les humains et les nébuleux sont plus dans la confrontation que dans la cohabitation. C'est la méfiance de part et d'autre, alors que moi je n'ai que de la curiosité et de l'intérêt, le désire de mieux connaître et de vivre avec tout : humains, nébuleux, animaux, même, et je suis prêt à rajouter les plantes aussi.

- Je m'appelle Bastien Leblanc. Et vous?
Dim 28 Avr 2024 - 22:08
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June Kobayashi
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June Kobayashi

QUI SAUVE UNE VIE, SAUVE LE MONDE ENTIER




Le Nogitsune, toujours prudent, observait le chien avec une méfiance à peine dissimulée, malgré les assurances de son propriétaire. Cependant, le visage de ce dernier s'illumina d'un sourire radieux, un rayon de lumière rivalisant avec l'éclat du soleil lui-même.

Alors qu'il le saluait, accompagné de son fidèle compagnon, June le scrutait toujours avec circonspection. Il était indéniable que le chien possédait les instincts de chasse inhérents à sa nature ; pourquoi en serait-il autrement ? Après tout, les canidés n'éprouvaient guère de scrupules à traquer leurs semblables sur ordre des hommes. Mais pouvait-il véritablement lui en vouloir ? Lui-même avait été plongé dans des circonstances malheureuses et avait été confronté à l'hostilité de ses maîtres.

Il ne pouvait réprimer un sourire subtil, dissimulé derrière un voile d'expression neutre, face à l'air scandalisé de son interlocuteur. Assurément, l'homme semblait d'une innocence parfaite, à moins qu'il ne fût un acteur accompli jouant son rôle à la perfection. Toutefois, il ne pouvait que trouver remarquablement troublante la coïncidence de croiser un humain accompagné de son compagnon canin dans une zone où des pièges avaient été soigneusement dissimulés.

Il était amusant d'observer la réaction de ce jeune homme, tel un acteur pris au piège dans les méandres de ses propres paroles, son discours vacillant entre l'embarras et la tentative de rattrapage. Le Nogitsune, quant à lui, demeurait impassible, son regard scrutateur sondant les profondeurs de l'âme de son vis-à-vis.

Puis vint cette mention du gardien, ce nom qui suscita un frémissement d'intérêt chez le rusé Nogitsune. Ses oreilles, telles des antennes à l'affût du moindre son, se dressèrent légèrement, tandis qu'une lueur d'intérêt dansait dans ses prunelles. D'un geste presque félin, il ajusta une mèche rebelle de sa crinière rousse.

- ohh, je vois. Si vous avez déjà eu affaire à Vynce, alors il est fort probable que vous ne représentiez aucune menace pour notre précieuse faune et flore, admit-il enfin, son timbre de voix pris d'une nuance de soulagement feint, comme s'il avait soudainement levé le voile sur un mystère.

Le Gardien était en symbiose avec la nature, non seulement lié à elle mais véritablement fusionné avec son essence. Si quelqu'un menaçait les membres de cette communauté qu'il considérait comme sa propre famille, alors il n'avait rien à craindre. Après tout, c'était Vynce qui avait désarmé les pièges. Son empreinte olfactive sur les restes non encore déblayés le confirmait. Et il n'était pas le seul à arpenter ces contrées à ce moment précis ; des traces de sang au pied d'un arbre en témoignaient ainsi qu’un nébuleux qu’il ne connaissait guère…

Un naufragé...Une présence inattendue, émergée des brumes marines, portée par les flots capricieux jusqu'aux rivages de l'île. Les passeurs, gardiens des frontières insulaires, se trouvaient dans l'incapacité de tamiser le flot de ces naufragés. Et pourtant, c'était ces âmes échouées que June scrutait avec la plus grande circonspection. Après tout, aucun passeur n'avait évalué ce nouvel arrivant, puisque les vagues l'avaient déposé sur le rivage.

Le nébuleux, arpentant l'équilibre ténu entre la fascination et la réserve, se laissait emporter par une étrange sensation de déjà-vu. En dépit de sa conviction que leurs routes n'avaient jamais convergé sur cette île, il était intrigué par ce sentiment de familiarité. Avançant avec précaution, il aspirait l'air alentour jusqu'à frôler l'épaule de l'humain, cherchant toujours à percer le mystère de leur rencontre fortuite. Levant ensuite ses prunelles, il se retrouva en présence d'un être dont la stature le dominait d'une tête, s'enfonçant alors dans les dédales de sa mémoire, à la recherche d'un écho familier.

****************************************************
Navigant avec prudence à travers les profondeurs oppressantes de cette atmosphère écrasante, où l'autorité humaine régnait sans partage et où le marché illicite prospérait en secret, June se trouvait sur le point de mener une mission délicate. Son objectif : rejoindre un contact sur place afin de secourir une nébuleuse retenue captive, sur le point d'être négocié au plus offrant. Drapé dans une cape brune qui dissimulait habilement sa queue et une capuche qui voilait ses oreilles, il se fondait discrètement parmi les voyageurs de l'autobus. Pour lui, l'anonymat était impératif, car la révélation de sa véritable identité pourrait le conduire à une captivité dont il devait à tout prix s'échapper.

Bien que la région fût aride, June persistait dans sa mission périlleuse, bravant les contrôles impitoyables des forces armées locales. Ces gardiens sans scrupules imposaient leur loi sans égard pour les principes nébuleux. Enfin... jusqu'à présent. Normalement, un tel périple aurait exigé un binôme, mais des circonstances malheureuses l'avaient contraint à avancer seul, son partenaire ayant été laissé derrière lors d'une escale précédente, victime d'une attaque qui aurait pu lui être fatale. June avait tenté de le secourir, mais la nécessité pressante l'avait contraint à déposer le nébuleux dans un endroit sûr, recommandé par une connaissance sur Nitescence qui avait habité dans la région.

Il aurait pu rester avec lui pour assurer sa sécurité, mais le risque de voir la mission échoué était impensable, potentiellement perdue à jamais, avait pesé plus lourd. Ainsi, il continuait son voyage en solitaire, confiant en sa capacité à trouver l'allié suivant une fois arrivé à destination dans la ville voisine.

Pourtant, alors qu'ils étaient assis dans ce vieil auto bus miteux et poussiéreux , baignant dans l'air vicié et les effluves corporelles dues à la proximité oppressante des personnes et la chaleur insoutenable, un homme vint leur réclamer leurs papiers. Il ne se montrait guère courtois. Son arme, bien que pointée vers le sol, laissait présager qu'il n'hésiterait pas à s'en servir si nécessaire. Son anglais était haché, sec, presque menaçant. Pourtant, son interlocuteur l'avait interrompu avec fermeté, lui faisant remarquer que ses documents n'accordaient pas le privilège d'aller plus loin. June n'était pas certain de comprendre ce qui n'était pas en règle. Avait-il omis un détail lors de son départ précipité, laissant derrière lui sa collègue ? L'homme éleva la voix, effectuant même un léger recul lorsque leurs regards se croisèrent, comme s'il le considérait comme l'émissaire d'une entité maléfique quelconque...

Dans ce moment de tension où l'incertitude régnait en maître, une lueur d'espoir émergea de manière inattendue. L'intervention inopinée de cet inconnu, élevé par sa voix assurée , dissipa quelque peu les ténèbres menaçantes qui planaient autour de June. Son regard scrutateur se plongea dans celui de son bienfaiteur, cherchant à percer les mystères qui animaient cet acte d'altruisme. L'image de cet homme, gravée dans sa mémoire, devint un repère au milieu de l'agitation tumultueuse qui l'entourait, une présence bienveillante au sein de la perpétuelle violence ambiante.

*****************************************************

June arqua légèrement un sourcil, exprimant ainsi son étonnement en dissipant ses souvenirs. Son regard, empreint de sagacité, sondait l'autre homme avec une attention toute particulière, comme s'il cherchait à pénétrer les arcanes de son être.

Malgré la gratitude légère qui émanait de ses pensées à l'égard de cet... inconnu providentiel, June conservait un sourire malicieux. Après tout, sur les terres hostiles des hommes, June avait dû se plier à la discrétion et à la prudence, dissimulant habilement son véritable être derrière un masque de normalité. Mais ici, en ces lieux où il se savait chez lui, il laissait transparaître sans retenue sa véritable nature, dévoilant ainsi une facette de lui-même qu'il chérissait tout particulièrement.

- Le temps, c'est relatif, vous savez. Pour moi, cela fait un bon moment que je suis ici, peut-être une centaine d'années. Mais bon, qui compte vraiment ? Une centaine d'années peut sembler une éternité pour certains, tandis que pour d'autres, c'était à peine le battement d'ailes d'un papillon dans la brise du matin.

Il semblait vaciller, sa défense si fragile ! Et June, habile Nogitsune qu'il était, savait manier cette fragilité avec adresse. Les naufragés de l'île, n'ayant pas franchi l'épreuve des passeurs, suscitaient en lui un soupçon de doute quant à leur droit de demeurer en ces lieux. Mais Vynce ne lui en tiendrait sûrement pas rigueur s'il prenait plaisir à taquiner quelque peu son "protégé", ne serait-ce que pour jauger la sincérité de ses intentions.

Un sourire malicieux ourlait les lèvres de June tandis qu'il parvenait enfin à extirper le nom de l'autre : Bastien. Ce nom, désormais inscrit dans les replis de sa mémoire, lui rappellerait cette fameuse rencontre... Puis vint le tour de Bastien de lui retourner la question, et June feignit une moue faussement offensée.

- Aw, vous m'avez déjà oublié ! Cela m'attriste profondément.

Il badinait avec une verve subtile, savourant chaque facette de cette interaction tout en scrutant attentivement les réactions de son interlocuteur. Tandis qu'il maintenait son regard fixé sur Bastien,  Il avançait avec assurance  en direction de l'humain, exerçant une légère pression qui le poussait à reculer irrémédiablement vers l'arbre chétif derrière l'humain, l'obligeant à rétrograder jusqu'à son humble contrefort. Bastien se trouvait acculé, toute retraite contrariée par l'étreinte de l'écorce fragile dans son dos.

Sur le point de se hisser sur la pointe de ses pieds pour paraitre plus grand, June exhibait un sourire taquin, ses traits rayonnant d'une assurance inébranlable.

- Je suis June, déclara-t-il, Je vous enjoins à ne pas l'oublier...

Il lui offrit un un dernier sourire charmeur, avant de se replier légèrement pour lui accorder l'espace nécessaire, jonglant entre la taquinerie et le respect de son intégrité personnelle.(tout de même!) Pinçant son menton avec une pose qui évoquait la réflexion, il arborait une expression sérieuse, fixant l'homme en face de lui avec une attention soutenue.

Puis, dans un geste calculé, il pointa du doigt l'inconnu, effleurant délicatement son bras de son index, tandis qu'il énonçait sa menace d'un ton théâtralement grave et solennel...

- Oh... J'espère sincèrement que vos intentions sont irréprochables, car dans le cas contraire, je pourrais être amené à employer des mesures plus... radicales, souffla-t-il d'une voix presque suave, ponctuant ses paroles d'une menace à peine voilée. En vous châtiant jusqu'à ce que mort s'ensuive...Nous n'avons guère l'habitude de ménager les traitres sur cette île...

Bien que totalement dénuée de vérité, cette assertion véhiculait une subtile ironie, teintée d'une touche d'humour mordant. June, dans un élan de complicité avec lui-même, se prenait à espérer que les récits de Vynce ne fussent point remplis de niaiseries et de miel, sans quoi ses taquineries perdrait de leurs éclats.

Toutefois, cette facétieuse exubérance s'évaporait dans un sourire narquois alors que son regard se reportait sur l'humain, s'abandonnant à une franche hilarité face au visage de Bastien.

- Mais naturellement, je plaisante! déclara-t-il entre deux éclats de rire léger. Puis, d'un geste théâtral, il porta ses doigts à ses lèvres comme sur la confidence, enfin... qui sait ?


KoalaVolant
Lun 29 Avr 2024 - 16:44
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Bastien Leblanc
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Date de naissance : [25/11/1953]
Bastien Leblanc
Je ne t'ai pas oublié, mais je ne voudrais pas prononcé un nom qui... après tout la rencontre que je me rappelle n'a pas commencé sous le meilleur jour. J'ignore quel souvenir aujourd'hui tu en gardes. Si mes premières explications semblent convenir et crédible, tu te montres encore inquisiteur. Tu t'avances vers moi avec dans la voix... un petit quelque chose d'acidulé, même si je veux bien croire que tu joues avec moi, il n'en reste pas moins que mon instinct me stresse.

D'ailleurs Svoboda se redresse, les oreilles tournées vers toi, elle aussi cherche à comprendre ce que tu représente à cet instant avec ton attitude: une menace ou bien seulement un autre chiot joueur. Je recule d'un pas et elle se relève, mais encore là, même si mon regard demeure sur toi, je ne perçois pas qu'elle va intervenir. Un aboiement court et simple, une question que je comprends d'instinct.

Tu te recules, soit parce que tu sais que continuer ainsi, tu vas énervée ma chienne ou bien parce que tu suffisamment titillé mon adrénaline et que tu veux me laisser savourer les émotions que tu viens de faire naître en moi. Parce que aujourd'hui c'est toi qui me domine et qui a le pouvoir sur moi...

- Je ne l'avais pas vraiment oublié. Du moins... pas le plus important.

J'ai moi aussi un sourire joueur en disant cela car je me rappelle...

* * * * * * *

Une fois que la milice est acceptée que je prenne la responsabilité de tes papiers non conforme, l'autobus a poursuivi sa route, mais je pouvais sentir le poids des regards sur nous, particulièrement les yeux du chauffeur qui jetaient régulièrement des regards dans son miroir sur nous.

Discuter ici, n'était pas approprié. Garder le silence n'aurait été suspect aussi. Je ne suis pas gêné habituellement et je n'ai aucun problème à lier connaissance avec des inconnus. Mais je sentais que tu n'étais pas une personne naturellement intéressé à faire de nouvelle connaissance: ta manière de dissimulé ta tête, de te faire discret, exprimaient qui tu étais sans que tu n'aies besoin de l'exprimer avec des mots.

- C'est pas grave, on va régler tout ça au prochain arrêt et on pourra continuer comme si de rien n'était.

Lorsque l'autobus s'arrêta, je n'avais pas besoin qu'on nous demande de descendre. Je pris mon sac, et t'invita à venir avec moi. Demandant au chauffeur de nous attendre, que nous en aurions pas pour longtemps. Nous nous sommes éloignés et après avoir regardé autour de nous qu'il n'y avait personne, je me présentais à toi.

- Je suis désolé si le fais que je me sois mêlé de vos affaires, vous... a embarrassé. Mon intuition me disait que vous alliez avoir des ennuis et je voulais juste vous les éviter. Je m'appelle Bastien, Bastien Leblanc.

J'ignore comment maintenant que nous étions hors de vu de l'autobus tu allais réagir. J'étais prêt à t'accompagner pour que tu obtiennes le bon visa de voyage, mais aussi à te laisser en paix. Mais c'était risqué pour toi comme pour moi, du moins dans l'immédiat.


* * * * * * *

Je reste un moment le dos contre l'arbre à te regarder. Je sais que les nébuleux ont une espérance de vie très différente des humains. Mais la centaine d'année est tout de même un choc. Surtout si je considère que nous nous sommes rencontrer il y a plus ou moins quatre ans.

Je fais un pas vers ma compagne canine pour poser une main sur sa tête et la rassurer.

- Все в порядке, милая. Он друг. C'est un ami.

Par habitude et parce que elle comprend beaucoup de mot, je lui parle en russe pour lui dire que tout va bien, mais ensuite je le répète en anglais pour aussi que tu saches ce que je dis.

Je suis persuadé de toute façon que tes propres sont excessifs et qu'il n'y a rien d'aussi dramatique ou de violent sur une île qu'on dit de paix. Pourtant, j'ai beaucoup voyagé, vu de nombreux pays, et même au coeur des territoire désertique, la violence n'est pas exempt. L'injustice n'en plus.

- Si je ne dois pas oublier votre nom dorénavant, peut-être pourriez-vous aussi vous rappeler que... je suis prêt à me sacrifier pour un inconnu. Est-ce là l'attitude qu'un braconnier ou d'un individu mal intentionné?

Je m'avance vers toi, je ne joue pas sur le même ton que toi, mais cela ne devrait pas t'offusqué même si je m'y exerce maladroitement. Je veux aussi envahir ton espace, voir si je peux même juste un peu, te mettre mal à l'aise, au vu de notre lien passé. Je te prends le poignet pour te retenir et éviter que tu t'esquive physiquement, mais aussi que tu esquives ma question.

- Est-ce que... tu m'en veux, pour ce qui s'est passé ce jour-là?

Quelques millièmes de secondes, mais je te libère ensuite car ce n'est pas moi de jouer ainsi. Je préfère être plus doux, plus aimable et... indirect.

- J'ai cru comprendre que quitter l'île... n'était pas possible, ou peut-être dois-je comprendre qu'il y a des limites aux transports. Puisque si cela fait vraiment un siècle que vous êtes ici, alors... il y a deux explications pour notre rencontre d'il y a quatre ans environ: soit vous pouvez quitté l'île et y revenir, soit le temps sur cette île est beaucoup plus long que celui ailleurs dans le monde.

En pensant et disant cela, je reporte mon attention sur le paysage et l'horizon. Je regarde cette île me demandant si je verrais cette brèche temporelle. Mais rien ne semble expliquer l'un ou l'autre. Mais j'ai vu les quais et les bâtiments en bordure de mer. Alors soit il y a une activité locale marine, soit parfois il y a quelques navires extérieurs qui viennent.

- Il y a beaucoup de... nous utilisons le terme nébuleux, mais est-ce que ce terme est accepté par ceux à qui nous le donnons, ou bien en préférez-vous un autre. mon intention n'est pas vraiment d'être malpoli mais... le terme nébuleux, est-ce le bon, ou... est-ce qu'un autre mot est plus approprié? Je veux dire, je ne suis pas aveugle ni dénué de... je sais que par le monde, les relations entre humain et... n'est pas toujours cordiale.

Je ne voudrais pas utiliser un vocabulaire grossier ou insultant. Cela serait totalement contraire à moi et à mes intentions.
Dim 5 Mai 2024 - 20:05
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June Kobayashi
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June Kobayashi

QUI SAUVE UNE VIE, SAUVE LE MONDE ENTIER




Le malheureux, June ne lui ménageait guère d'égards. Il semait délibérément la discorde dans le jardin de ses nerfs, un cheminement à laquelle il se prêtait avec une conscience aiguë. Aurait-il conservé une quelconque rancœur envers l'humanité ? Peut-être. Cependant, il savait, en son for intérieur, que ce n'était point le cas. D'un geste instinctif, sa main effleura le collier noir qui enserrait son cou, ce présent vénérable offert par Amina. Nombreux étaient ceux qui ne sauraient appréhender la raison pour laquelle il le portait encore, puisque tel ornement semblait davantage alourdir son être que proclamer sa liberté.


Il demeurait des mystères insolubles, des énigmes échappant à toute rationalité. Et pourtant, ces énigmes, tel un refrain lancinant, lui soufflaient à chaque battement de cœur une vérité incontestable : la nature humaine n'était point une entité viciée en soi, mais plutôt la somme de ses individus, où la multiplicité des interactions élevait la probabilité de croiser une âme assombrie par la malveillance.

June recula d'un pas, sa silhouette frêle se découpant dans l'ombre, tandis que ses oreilles délicates se dressaient à l'écoute d’un aboiement bref. Était-ce un avertissement ? Ou peut-être une tentative de compréhension. Ses yeux aux reflets changeants jetèrent un vif regard, s'assurant que la bête ne se risquerait pas à l'attaque... L'aversion de June pour les chiens transparaissait clairement.

Dans un murmure à peine perceptible, mais chargé de présence, il répliqua d’un grondement sourd croisant les bras derrière son dos. Il laissa son interlocuteur reprendre ses esprits, tandis qu'un sourire énigmatique s'épanouissait sur ses lèvres. Comme s'il se remémorait leur première rencontre. June n'avait pas oublié... Après tout, ce moment n'était-il pas inscrit dans l'éternité alors même que le temps avait filé sans pouvoir être rattrapé ?

Alors que le rouquin se disposait à lui accorder quelque répit, l'humain saisit l'occasion pour apaiser son fidèle compagnon canin. Ses paroles, bien que murmurées dans une langue étrangère, semblaient dégager d'une douceur réconfortante. Puis, par courtoisie à l'égard de June, il prit soin de traduire ses paroles, comme pour dissiper tout malentendu et cultiver un terrain propice à l’apaisement.

Un ami, hum...

Quel personnage étrange... Mais point de temps pour méditer davantage là-dessus, car l'humain avait frappé juste. Ses souvenirs s'éclaircissaient peu à peu, lui imposant d'admettre que sans son intervention ce jour-là, les choses auraient pu prendre une tournure bien plus sombre. Reconnaître cette vérité avait quelque chose de légèrement irritant, mais il pouvait au moins concéder que l'homme en question n'avait absolument pas l'allure d'un braconnier.

Enfin, alors même que le Nogitsune possédait une conscience aiguë de la situation, il tirait une satisfaction point coupable de voir l'autre s'enliser dans un sentiment de culpabilité, s'évertuant maladroitement à se disculper d'une faute qui n'avait jamais été la sienne. Cette dynamique, teintée d’ironie, lui procurait une délicieuse sensation de supériorité, comme s'il détenait les rênes.

Malgré l'accusation qui planait, l'humain, rongé par l'inquiétude probable, entreprit une quête fiévreuse pour trouver une explication à cette mise en cause. Pourtant, il aurait beau chercher, car le Nogitsune, avec un amusement malicieux, ne faisait que le taquiner avec un zeste de sournoiserie.

Dans une chorégraphie de pas savamment orchestrée, l'homme s'approcha de lui, capturant l'espace que June avait délibérément offert à Bastien. Une proximité troublante s'installa alors entre eux, tandis que le blond, d'un geste déterminé, saisit le poignet du rouquin. Comme s'il cherchait à le retenir, à obtenir une explication véritable. Face à cette intrusion dans son espace personnel, une expression d'étonnement éclaira le visage du Nogitsune.

Proximité qui sembla suspendre le temps autour d’eux-autant que cela soit possible- alors que leur souffle se mêlait, leurs regards s'enchevêtraient dans la pénombre procuré par la végétation environnante. Pourtant, le nébuleux demeurait imperturbable, maître dans l'art de dissimuler les émotions les plus profondes derrière un masque impassible et son éternelle moue charmeuse.

Quel motif aurait-il donc eu pour nourrir une quelconque rancune à l'égard de ce qui s'était passé ? En vérité, il n'avait rien à se reprocher... Il l'avait extirpé d'une situation délicate, alors même qu'ils étaient des étrangers l'un pour l'autre...
********************************************
Dans le recueillement de l'autobus, June scrutait en silence son mystérieux bienfaiteur. Son regard, hétérochrome qui captivait, ne passait pas inaperçu au sein de ce huis clos mobile. Les autres passagers, piqués par la curiosité, ne pouvaient s'empêcher de jeter des regards furtifs en leur direction, tandis que le chauffeur, vigilant, les observait également du coin de l'œil.

June ne se sentait pas contraint par la parole, mais l'humain, semblant imprégné d'une sollicitude persistante, insistait à lui prêter main-forte. Malgré l'envie brûlante de riposter d'un ton assuré, affirmant n'avoir nul besoin de cette aide, June se retint. Cette entreprise déjà délicate, frôlant le désastre, avait compromis la règle d'or de ne point s'aventurer seul, loin de tout allié de confiance. Il se devait donc d'adopter une attitude plus modéré, faisant amende honorable pour cette transgression, et se tenant en retrait.

À l'escale suivante, l'humain l'invita à débarquer, une proposition que June faillit décliner, jusqu'à ce que la curiosité prenne le dessus. Après tout, il se devait de saisir sa situation actuelle... De surcroît, il serait bien plus aisé de gérer un civil en cas de nécessité que des militaires armés...

Un échange de regards furtifs avec le chauffeur, qui les observait de loin, puis, une fois hors de sa vue, le blond put s'exprimer plus librement.

Cependant, une question persistait dans l'esprit de June : pourquoi cet inconnu s'efforçait-il de lui prêter main-forte ? Pourquoi risquer des ennuis pour sauver un étranger ? Cette interrogation planait dans l'air, sans réponse immédiate.

Désirait-il l'isoler dans l'intention discrète de recueillir sa faveur, en récompense de son soutien prodigué ? Songeait-il à l'y contraindre, si par malheur il refusait de se plier à ses requêtes ?

- Qu'attendez-vous de ma moi? De l'argent, peut-être ? Ou bien... Il se redressa avec une prestance modeste, effleurant presque l'individu de sa stature gracieuse. Un paiement en nature?... Ah ! Je crains que le temps ne me permette pas de m'adonner à de telles considérations tout de suite..

Aucune créature, qu'elle soit humaine ou nébuleuse, ne se laissait emporter par l'altruisme pur. Les intérêts personnels devait toujours primer, avec soi-même en première ligne... L'argent, les possessions et les plaisirs servaient à éponger les dettes. Et plus généreusement celles-ci étaient réglées, plus naturellement on s'attend à recevoir en retour quelque chose d'équivalent pour solder ce qui nous était dû. Voilà pourquoi June n'avait jamais apprécié les mains tendues en sa direction.

Pourtant, il était désormais bien tard pour exprimer ses regrets ou se lamenter sur le fait qu'il n'avait jamais sollicité la compassion de l’humain et devrait composer avec.

- Je me nomme June. Je ne puis prolonger d’avantage ma présence ici, le temps me presse. Mais puisque le destin a croisé nos chemins, je me sens dans l'obligation de vous reconnaître cette dette. Prenez le temps d'y méditer... en espérant que je ne vous sois pas d'avantage redevable, cela risque de devenir embarrassant.

****************************************************
Il flottait dans l'esprit de June une incertitude quant à la réaction de l'humain ; ses souvenirs s'enchevêtraient, se métamorphosaient, tissant une réalité à la fois équivoque et fugace. Bastien finit par relâcher la légère emprise qu'il avait momentanément resserrée, rompant ainsi le silence pour permettre à de nouvelles interrogations d'émerger. Audacieux, il se risqua même à émettre des hypothèses, une audace qui esquissa un sourire amusé sur les lèvres de June.

- Eh bieeen, Vynce aurait pu, s'acquitter convenablement de son devoir et répondre à vos interrogations, qui, je dois dire, sont des plus captivantes !

Oui, il badinait légèrement avec le gardien, mais celui-ci ne lui en tiendrait certainement pas rigueur. Après tout, il lui avait souvent accordé une certaine indulgence. De plus, malgré ses taquineries, June n'avait jamais douté des compétences de Vynce. Toujours aussi consciencieux dans son labeur, il accomplissait ses tâches avec une diligence sans pareille, parfois même agrémentée d'un sourire bienveillant. Il était ardu de ne pas lui vouer une certaine affection. Et s'il y avait réellement des interrogations à soulever, Bastien recevrait assurément une réponse franche de la part du gardien. Mais pour l'instant, c'était à lui que l'on s'adressait.

Les oreilles finement dressées, le Nogitsune avait à nouveau glissé vers l'humain, frôlant presque sa silhouette de sa présence délicate. Sa tête s'abaissa avec une fluidité déconcertante, s'approchant jusqu'à effleurer le cou de l'homme, une proximité qu'il aurait aisément pu briser d'un simple geste, mais il préféra simplement esquisser un sourire, ses canines acérées étincelant d'une lueur espiègle. Il se délectait de la réussite de son petit jeu. Enfin, d'un geste lent, il leva son index, effleurant à peine les lèvres du blond.

- Réponse une... soufflait-t-il avant de s'éclipser aussi soudainement qu'il s'était approché, agitant gracieusement l'air de sa queue rousse. Je suis parmi les rares personnes de cette île... à jouir de la liberté de la quitter à mon gré.

Dans le sillage des devoirs qui l'appelaient, une présence souvent insistante, il se trouvait souvent sur le départ. Parmi les rares initiés à connaître l'emplacement exacte de l'ile, il avait le privilège de cette connaissance intime de ses contours.

Ainsi, l'activité maritime se muait en un rituel précieux, exigeant une préparation minutieuse et des précautions bien pesées pour franchir les eaux qui entouraient Nitescence.

- Si nos chemins se sont entrecroisés il y a de cela quatre ans, c'est parce que je suis un passeur. Mon rôle, à moi, consiste à recruter et à guider les nébuleux ainsi que certains humains, afin de leur offrir une place au paradis qu'est Nitescence.

Tel un gardien éthéré, il semblait veiller sur l'entrée, tandis que Vynce s'occupait des âmes qui erraient sur l'île elle-même. Leurs deux rôles se fondant harmonieusement, comme les pièces d'un puzzle divinément assemblé.

Bastien semblait porteur d'une multitude d'interrogations, pesant chacun de ses mots avec une délicate précaution, naviguant maladroitement comme s'il semblait pris d'une crainte profonde, redoutant d'offusquer le nébuleux, ouvrant ainsi les portes à un pléthore d'accusations tacites, qui ne faisaient que l'assaillir davantage.

- Oh, si vos paroles ont meurtri mon être ! Je me demande quelle rédemption vous pourriez offrir... Ici, où l’argent n'a pas cours, ainsi que Vynce vous l'aura probablement mentionné... Seriez-vous enclin à expier vos fautes par votre charmante personne, tel que j'aurais été prêt à le faire il y a quatre ans ?

Il plaisantait, c'est indéniable. Ou du moins, il se jouait des subtilités pour dérouter au maximum son interlocuteur. Là résidait la distinction entre lui et ses cousins Kitsune, dont la bienveillance était comme gravée dans la pierre. Assurément, si Vynce venait à être mis au courant de cette facétie, il serait certainement réprimandé. Le gardien, d'une protection fervente, veillait sur June mais pareillement enclin à protéger toute âme vulnérable qui foulait cette île, qu'il s'agisse d'humains, de nébuleux, d'animaux ou de plantes. Mais June savait que, derrière cette vigilance inébranlable, résidait une sensibilité clair que le malicieux s'attelait avec soin de titiller. June était conscient que le gardien, loin d'être insensible à ses moues coupables et à ses promesses de ne plus jamais récidiver, percevait chaque nuance de son repentir avec une sensibilité touchante. Il fallait bien reconnaître que le sourire, parfois, pouvait se révéler une arme bien plus puissante que la violence ou la force brute.

- Beaucoup d’espèce existe, le terme Nébuleux exprime le mystère, le manque de clarté que nous disposons tous de l’étendu de toute créature existante. Et la différence et l’inconnu fait peur et la peur… tue. Alors ce havre a été créer comme un répit ou une enclave qui tente de se faire accepter les uns les autres. Est-ce que la philosophie de cette île vous conviens ?

KoalaVolant
Lun 6 Mai 2024 - 18:22
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