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Gabriel Liveroy
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Gabriel Liveroy

Gabriel était des plus mal à l'aise. Opale l'avait fourni en sang. Cela était inacceptable pour son éducation mais, il devait reconnaitre que ce qui lui avait été offert n'était pas assez. Son corps en panique poussait toujours plus pour guérir et atomisait littéralement la moindre parcelle d'hémoglobine. Du moins, c'était son ressenti, peut être.. surement était son esprit qui lui jouait des tours : stressé, il voulait toujours plus de sang. Aussi, Gabriel doutait que le médecin le sous alimente;, raison de plus pour ne surtout rien dire. Livide, le jeune homme était resté longtemps assit immobilde dans son lit. Finalement, il se leva précautionneusement puis ouvrit la porte de la partie infirmerie du manoir.

Cela n'était pas bien élevé. Mais... s'il ne changeait pas d'air, il passerait la nuit raide comme un pieu à lutter contre ses pensées. Ce faisant, il tentait de raisonner, en pleine lutte intérieure : cette envie de boire n'était pas obsédante, elle ne devait pas l'être. Le jeune vampire n'était pas littéralement... affamé non plus. Mais il se sentait si faible qu'il voulait naturellement compenser.C'était ça, tout simplement, il suffisait de prendre sur soit et de ne plus y penser. N'est ce pas?

Ses sens captèrent la présence de l'autre âme vivant dans ces murs bien longtemps avant que ses pas ne se fissent entendre. Aussi, Gabriel avait largement eu le temps de prendre un verre d'eau et de boire a long traits, principalement pour ravaler la fine couche de salive qui avait couvert ses dents. Accessoirement pour se donner une contenance quand l'ami d'Opale arriverait à sa rencontre.

"Bonsoir!" dit il à voix haute pour ne que sa vue ne surprenne pas l'humain si Gerhard ne s'attendait à ne croiser personne.
Mer 17 Avr 2024 - 0:45
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Gerhard Speckmann
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Gerhard Speckmann
Avec un sifflement de douleur, Gerhard se redressa dans son lit. Malgré toutes ses techniques pour tenter de s'endormir, aucune n'avait fonctionné, et pour cause : la morsure qu'Ezekiel lui avait infligé pulsait par vagues désagréables - plus que ça, affreusement douloureuses - dans son corps, et maintenait éveillés le moindre de ses muscles, ses nerfs mis à vif par la blessure que le Nébuleux lui avait administré.

Dégageant sa main des draps, Gerhard écarta le col de son haut et caressa la plaie. La pointe de douleur lancinante qu'il ressentit manqua de le faire glapir. Il ne savait pas à quoi il s'était attendu. Peut-être à trouver ici une peau intacte ? Comme si les évènements de cet après-midi n'étaient qu'un rêve - ou plutôt, un cauchemar - qu'il avait imaginé par pure folie. Mais non, il sentait sous ses doigts la peau ouverte, mise à mal par des canines acérées qui, si elles l'avaient voulu, auraient pu percer plus loin encore.


Un frisson lui remonta la colonne vertébrale. Il plaqua sa paume contre la plaie, tentant de contenir la douleur sur cette petite zone, mais c'était vain : elle s'échappait en de longues décharges qui, lancinantes, étaient devenues plus supportables mais pas moins ignorables. Gerhard n'était pas étranger aux plaies et autres blessures, dans cette zone ou une autre, dans une activité ou une autre ; mais aucune qui pulsait ainsi. Plus que l'humiliation, que cette marque d'un antagonisme clairement affiché, c'était ce qui aurait pu être qui lui hantait l'esprit. Devait-il se sentir chanceux qu'Ezekiel ait décidé de ne pas poursuivre plus loin ?

Un autre s'en serait réjouit, sans doute. Lui n'y parvenait pas. C'aurait été ressentir un semblant de reconnaissance pour un homme qui n'en méritait pas la moindre once. Il y avait quelque chose d'avilissant à avoir été pris pour un jouet à ronger par ce type qui se prenait, sous bien des coutures, pour un chien. Gerhard n'était pas certain de pouvoir croiser son regard la prochaine fois que leurs chemins collisionneraient, mais qu'à cela ne tienne, il n'aurait qu'à garder le menton haut ; après tout, songea-t-il avec une sombre satisfaction, Ezekiel n'était pas assez grand pour pouvoir le regarder dans les yeux sans se mettre sur la pointe des pieds.


Il laissa retomber sa main sur les draps, soupirant. Ses épaules s'affaissèrent en avant, et pendant quelques secondes il crut se laisser tomber ainsi sur le matelas, y enfoncer son visage à la manière d'une autruche, et tenter de trouver ainsi le sommeil. Mais il s'abimerait le dos en plus de la clavicule, et ce n'était pas en demandant à Opale de lui remettre un os en place qu'il s'imaginait pouvoir obtenir son pardon. Il ne doutait pas que le médecin le ferait, s'il lui demandait— Non, en réalité, il en doutait. C'était en partie pour ça qu'il avait fait de son mieux pour être discret lorsqu'il avait pansé la plaie. Il avait en tout cas fait de son mieux : son colocataire avait dû croire qu'il cherchait à vider toute la réserve d'eau chaude de la maison dans la douche, alors que Gerhard tentait hystériquement de calmer un peu le saignement de la plaie.

Dans une ville plus ordonnée, avec plus qu'un seul docteur - et un qui ne l'évitait pas - Gerhard aurait normalement nécessité des points de suture. Quelque chose pour s'assurer que la chair resterait soudée, que la peau cicatriserait sans accroc. Ou, au moins, on la lui aurait bandagée.

Las, Gerhard n'avait rien trouvé de tout ça, et avait dû se contenter d'appliquer une pression sur la morsure avec un t-shirt assez sombre pour que personne, d'Opale ou de lui, n'aperçoive le sang qui imbibait le tissu. A partir d'un moment, il avait stoppé de saigner, et le silence était retombé sur le manoir, si ce n'est pour sa respiration labourée. Il n'avait pas faim. Il était parti se coucher.


Mais pas dormir, parce qu'il n'y arrivait pas. La douleur pulsait, il croyait sentir un mince filet de sang s'échapper d'une des plaies les plus profondes, et rien n'y faisait il n'arriverait à rien. En temps normal, Gerhard se serait contenté de regarder le plafond, mais l'activité ne lui disait trop rien maintenant. D'autant plus, pensa-t-il en lançant ses jambes par-dessus le matelas, qu'à s'allonger, il en tacherait les draps. Les draps blancs. Opale était peut-être malvoyant, mais pas à ce point-là.

Il ouvrit la porte de sa chambre avec précaution. Les gonds grincèrent, mais le bruit n'attira pas Opale hors de son antre. A pas de loup, les pieds nus, Gerhard entreprit de descendre les marches de l'escalier. Il avait finalement appris lesquelles grinçaient et lesquelles lui permettaient de passer inaperçu. Une main sur le mur tapissé, l'autre avait migré sur sa clavicule. C'était un réflexe. Il sentait le sang s'accumuler contre sa paume, mais que pouvait-il faire d'autre ? On lui avait appris à toujours maintenir une pression contre une plaie ouverte. C'était un geste réconfortant. Il fallait être logique.

Il fallait être raisonnable.


Parvenu au rez-de-chaussée, Gerhard tendit l'oreille. Des bruits calfeutrés lui parvenaient de la cuisine. Il se tendit malgré lui : la dernière fois que lui-même y avait rôdé, il avait fini dans une situation assez compromettante. Quelque chose chez lui semblait les attirer : Vynce, et puis Ezekiel. Et maintenant, cette personne qui avait établi résidence chez Opale ? Un patient, avait-il cru comprendre, qui s'était échoué sur la plage non loin d'ici. Penser à Opale traînant un homme sur plusieurs centaines de mètres était une image qui manqua de lui tirer un reniflement.

Il soupira intérieurement. Il supposait qu'il y avait pire moment pour rencontrer quelqu'un. Rentrer dans une cuisine et n'apercevoir qu'un vague dos, une paire d'ailes, des épaules tendues, n'était en revanche pas très rassurant. Gerhard croyait sentir son pouls saillir au travers de la morsure sur sa clavicule. Non, c'était sûrement son imagination, comme il imaginait le sang jaillissant au gré des battements accélérés de son coeur.


- Bonsoir ! dit la personne devant lui, et la banalité était telle qu'il crut un instant avoir réussi à s'endormir.


A quoi s'attendait-il, en même temps ? Bonsoir, oui, c'était généralement comme ça que les gens se saluaient la nuit. Ce n'était pas parce qu'il pouvait pointer un doigt impérieux sur la silhouette du patient et dire "Ah, Nébuleux" que ces derniers avaient des coutumes différentes.

Il divaguait sûrement. Mais l'adrénaline courait dans ses veines, s'écoulait contre sa paume en de minces filets que sa peau seule ne pouvait plus retenir. Il grimaça. Trouver quelque chose pour endiguer le saignement devenait vital, et il reconnaissait qu'il ne dégoterait pas ça dans la cuisine - peut-être pas - mais s'il pouvait se rincer la peau, au moins serait-il satisfait.

Devant un étranger, c'était un peu moins faisable. La politesse d'abord. Après tout, il saignait depuis des heures et n'en était pas encore mort. Tout cela pouvait bien attendre.


- Bonsoir, répondit-il gauchement en agitant vaguement les doigts de sa main libre dans un semblant de salut qui, de loin comme de près, devait plutôt ressembler à un spasme incontrôlé. Hum. Gerhard Speckmann. Ravi de faire votre connaissance, monsieur...?


Les rayons de lune qui s'écoulaient par la fenêtre poussiéreuse de la cuisine lui rappela l'heure de la nuit, et il grimaça. Il se demandait pourquoi le patient se trouvait ici ; sûrement pour la même raison que lui, après tout. Il avait besoin d'un truc, il allait dans la pièce où il allait pouvoir trouver le... truc. La chose.

Peu importe.


- Pardon, c'est la nuit, j'espère que je ne vous retiens pas d'un sommeil réparateur, dit-il légèrement en esquissant plusieurs pas dans la cuisine, cherchant des yeux un tissu qui ne manquerait pas à Opale. Pardon, répéta-t-il, c'est une question un peu étrange, mais sauriez-vous où se trouvent les serviettes ? Plus de trois semaines que j'habite ici, et je ne sais toujours pas où elles sont rangées. Il renifla, quelque peu dépréciatif. J'ai un petit souci à la clavicule.


Il évita de rajouter "Une rencontre avec un chien particulièrement vicieux, comprenez". Le patient se demanderait assurément sur quelle planète il avait atterri. Gerhard se sentait quelque peu honteux de demander de l'aide à quelqu'un qui avait débarqué il y avait à peine, quoi, quarante-huit heures ? ici, mais plus vite il pourrait... pas soigner, mais s'occuper de son petit problème, plus vite tous deux pourraient retenir vaquer à leurs occupations, qui n'impliquaient pas le sommeil. Mais enfin, c'était un pays libre - sans doute - ils pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient, pas vrai ?
Jeu 18 Avr 2024 - 16:07
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Gabriel Liveroy
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Gabriel Liveroy

Le vampire avait senti le sang de l'arrivant un ou deux mètres avant la porte. Ses mâchoires s'entre-ouvrirent sous l'effet galvanisant de l'arrivée du blessé dans la pièce, baignant le lieu de dizaines d'informations sensorielles.

Gabriel eu un petit sourire aimable, leva une main pour signifier "excusez moi un instant" et il se resservi de l'eau qu'il avala rapidement pour cacher son reflexe qui aurait été absolument sans discrétion alors que ses glandes salivaires avaient empli en quelques secondes sa bouche du précieux liquide "anesthétisant". La concentration en venin était forte, palpable, l'anticipation du gout du sang et de l'envie roulait sur sa langue. Il applati cette dernière pour la glisser entre ses molaires afin de ne pas serrer les crocs. Son père lui avait dit que c'était vers cent ans que son esprit avait dominé son corps et qu'une proie déjà blessée, mordue même - selon ce que lui dictait l'instinct du jeune vampire, ne lui faisait plus cette effet instantané. Trois quart de siècles... cela allait être un peu long a tenir niveau timing.


Son propre sang afflua dans ses lèvres; ses gencives se mirent à le piquer, il pressa sa langue contre son palais et l'arrière de ses dents.
- "Bonsoir. Hum. Gerhard Speckmann. Ravi de faire votre connaissance, monsieur...?
-Je m'appelle Gabriel Liveroy. Enchanté. Opale m'a soigné et... je crois me garde en observation chez vous."
répondit il, agrandissement lentement son sourire cordial en un masque plus doux alors que son coeur pulsait dans ses propre carotides.

Ses traits se figèrent imperceptiblement en voyant l'humain s'avancer dans la cuisine. La lueur de la lune rendait plus flagrante encore sa blessure - au-delà du parfum que sa peau ouverte dégageait. Les rayons nitescents exacerbaient le moindre rictus douloureux ou honteux et colorait de cendres le blond de ses cheveux. Le jeune homme ne répondit pas tout de suite à la demande de l'inconnu. Ses prunelles bleues oscillèrent, le regard légèrement plus bas que les yeux de Gerhard sans pour autant le baisser tout à fait.

Remuant finalement, il alla chercher dans un placard reculé où il avait déjà vu Opale prendre des serviettes blanches. Il en sorti deux.

"Je ne feindrai pas de ne pas vous savoir blessé. Je vais vous aider." il lui fit signe d'écarter sa chemise en tirant sur le col de son propre habit tout en s'approchant précautionneusement de l'individu.
Sam 20 Avr 2024 - 13:46
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Gerhard Speckmann
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Gerhard Speckmann
Le patient avait un port de tête digne que Gerhard associait, bourré de clichés qu'il était, à une certaine forme d'aristocratie. Une forme de fierté lui enjoignait à imiter, ne serait-ce que pâlement, la tenue du Nébuleux qui se dressait devant lui. Sa clavicule, cependant, lui rappela bien vite qu'il n'était guère en forme pour jouer les paons.


L'homme se présenta. Gabriel, hein. Avec ses ailes, il en avait certainement l'allure. Gerhard le dévisagea aussi discrètement qu'il le pouvait et se demanda si le prénom avait été choisi exprès, si ses parents avaient décidé de livrer un petit signe au monde dans lequel Gabriel était né. Et quel âge avait-il, au juste ? Pour une raison ou une autre - oh, il la devinait très bien à dire vrai - cette question le taraudait. Sur cette île il ne pouvait pas se fier à ses yeux seulement, et si Gabriel apparaissait jeune, cela ne voulait rien dire. Pour tout ce qu'il en savait, le... quoi, ange ? Non, sûrement pas... bref, pour tout ce qu'il en savait, Gabriel avait des millénaires d'avance sur lui. Que voyait-il sous ses yeux ? Un humain blessé, sanguinolant ?

L'image, après tout, n'était pas très éloignée de la vérité. Gerhard esquissa un autre pas dans la cuisine, plus près de la table encore, quelque peu rasséréné par le sourire qui ornait les lèvres de Gabriel. Cela ne voulait rien dire, Ezekiel avait bien souri avant de le blesser après tout, mais les yeux du naufragé, en cet instant, brillaient d'une certaine amitié en laquelle Gerhard voulait croire. A sa demande, l'autre avait reculé, se tournait maintenant vers un placard indistinct des autres, et en tira deux serviettes d'un blanc nacré.


- Je ne feindrai pas de ne pas vous savoir blessé. Je vais vous aider.


Gerhard grimaça malgré lui, mais il ne pouvait se permettre de faire la fine bouche, pas vrai ? Il aurait voulu, simplement, qu'Opale reste dans l'ignorance de sa blessure. Las, c'était lui qui faisait la lessive. Enfin... Il supposait qu'il pouvait prendre le relai, au moins pour cette tournée. Ou bien il enterrerait les serviettes, il ignorait quelle option était préférable, et en cet instant il n'avait guère envie d'y réfléchir.


Gabriel lui fit signe d'écarter son haut de pyjama. Il suspendit tout geste, un temps suspicieux, mais rien sur le visage du Nébuleux n'indiquait la moindre tromperie. C'était simplement qu'il était protecteur, il supposait. Une blessure à un endroit aussi vulnérable, infligée à un moment où il s'y attendait le moins, cela aidait à remettre les pendules à l'heure... Ou quelque chose du genre.


- J'apprécie votre aide, souffla-t-il.


Gerhard tira une chaise, faisant fi du raclement désagréable que ses pieds produisirent sur le carrelage, et s'y laissa tomber sans aucune grâce. Précautionneux, il détacha sa paume de sa clavicule, et grimaça en apercevant le sang qui tapissait sa peau. Quel spectacle se trouvait en dessous ? Sous cet angle il ne voyait rien, et l'observation qu'il avait fait de la plaie dans le miroir de sa chambre ne devait plus être très exacte.

Hésitant quelques secondes, il haussa finalement les épaules. Foutu pour foutu... Il ôta son haut, dévoila son torse maigre où saillaient, sous le bon - ou mauvais, selon le point de vue - angle, quelques côtes. Rien d'alarmant, juste des séquelles, il n'avait jamais réussi à se remplumer, son corps n'avait jamais été habitué à la satiété. Quelques semaines plus tôt, se dévoiler ainsi aurait été impensable ; mais bien trop de monde l'avait aperçu pour qu'il s'en formalise désormais.


- J'apprécie votre aide, répéta-t-il en laissant tomber son t-shirt maculé de sang sur la table, mais vraiment, ne vous embêtez pas pour moi. Il suffit juste que j'applique un peu de pression, et le saignement devrait s'arrêter. Il soupira. Enfin, j'espère.


Il tendit mollement une main vers les serviettes que Gabriel tenait. Si peu d'énergie, tout d'un coup ! C'était l'heure, et la léthargie qui gagnait petit à petit ses membres. Il était incapable de tenir son bras, aussi le posa-t-il sur la table, lui-même ne croyait pas vraiment en son geste. Ainsi assis Gabriel le surplombait, et Gerhard pouvait l'observer sans vergogne. Un rayon de lune frappait son visage aux traits fins, et... Gerhard plissa les yeux. Sûrement, imaginait-il ces petites canines qui paraissaient poindre entre ses lèvres ? Un jeu de lumière, rien de plus. L'adrénaline commençait doucement à lui picoter les doigts. Gabriel n'avait pas l'air méchant, mais il avait appris à se méfier des dents un peu acérées. Cela lui rappelait, soudainement, qu'il n'avait aucune idée d'à qui il avait à faire, et s'il faisait confiance à Opale, il ne pouvait pas s'avouer rassuré pour autant.


- Hum... Et comment comptez-vous m'aider, donc ? Parce que la réponse, tout à coup, ne lui apparaissait plus si évidente que ça.
Sam 20 Avr 2024 - 16:46
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Gabriel Liveroy
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Etrange. L'humain se laissait soigner et dévoilait une bien sale morsure. Sale dans le sens : sauvage, ni contrôlée, ni mesurée. Les deux races de son hybridisme étaient des chasseurs et ses plumesa ainsi que le duvet du bas de son dos jusqu'à sa nuque se hérissèrent un peu rien qu'en imaginant qui avait fait cela. Il voulait le voir.

- "J'apprécie votre aide. Il suffit juste que j'applique un peu de pression, et le saignement devrait s'arrêter. Enfin, j'espère."
Gabriel inclina la tete de côté en arcquant un sourcil. Vous y croyez vraiment? questionna t il, la question s'imprimant muettement dans le fond de ses prunelles.


Avant de visionner le corps dans son ensemble, le vampire observa les cotes saillantes, notant mentalement la faiblesse physique de l'humain; sa carrure et sa tenue laissant présumer qu'habituellement, il avait plus de muscles sur les os. Puis il entendit le doute ondoyer, enquêter, dans le timbre du brun alors que ce dernier lui demandait quels "soins" il envisageait. Percevant le regard qui se fixait entre ses lèvres, Le jeune homme ouvrit d'un petit centimètre la bouche de manière à dévoiler ses crocs et son espèce. Puis, il fit demi tour et s'éloigna pour prendre d'autres serviettes tout en répondant.


"Je ne compte pas vous blesser." éluda t il, toujours aussi doucement mais une pointe très contrôlée était perceptible désormais. De dos, il se tourna à peine. "Que vous est il arrivé. Je doute que cette morsure ait été consentie."

Il se tu pour le temps de prendre des serviettes et les imiba d'eau chaude et de savon. Puis il ferma la bonde le l'évier et ouvrit l'eau froide. Du bout du pouce et de l'index, il saisit précautionneusement et jetta le haut de pyjama sanguinolent dans l'évier en re-actionnant l'eau à fond. Il s'approcha de nouveau de Gerhard. Le sourire qui avait denouveau couvert ses crocs ne se durcissait pas, peut être s'ourlait il de méprit alors qu'il détaillait la plaie de nouveau. Son regard pendula mollement entre les trous rouges et la gorge fragile. Quel avait été l'objectif? Faire mal? Jouer sans tuer? Quel manque de style.

Avisant les forces de Gerhard qui déclinaient, physiques ou mentales? Il lui offrit par hallucination la sensation d'une main qui s'appuyait dans son dos. "C'est moi." confirma t il par anticipation. Sa machoire remua imperceptiblement alors qu'il déglutissait et il lui tira sur la serviette pour inciter le brun à la soulever et mettre celle imbibié d'eau savonneuse a la place. Gabriel lui posa une autre, sèche cette fois, sur les genoux, pres a essuyer l'eau rougeatre qui dégoulinerait.
Sam 20 Avr 2024 - 17:33
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Gerhard Speckmann
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Gerhard sentait Gabriel l'observer. Les ombres que la lune projetait sur son visage ne masquaient en rien l'étude que le Nébuleux faisait de son corps qu'il avait dévoilé sans fioriture. Engourdi, tant par la douleur que la fatigue d'être constamment en souffrance sourde, Gerhard le laissa faire. Qu'il regarde. Il y avait fort à choisir entre ce qui devait être pris en pitié ; et s'il s'en serait formalisé en temps normal, à cette heure-ci et avec le soulagement d'obtenir de l'aide, il n'en avait plus rien à faire.


Apparemment satisfait de sa contemplation, Gabriel se détourna. Gerhard le regarda, sous des paupières lourdes, retirer du précédent cabinet d'autres serviettes. Il avait, contrairement à lui, la mémoire pour se souvenir d'où Opale rangeait les choses. Être tombé sur lui ce soir était peut-être une bénédiction, finalement.


- Je ne compte pas vous blesser. L'aplomb avec lequel il prononça ces mots fit se redresser Gerhard. Ou bien... Chaque mot avait été marqué, chaque syllabe plus appuyée que la précédente. En cet instant, il se demandait qui, d'eux deux, Gabriel cherchait à convaincre ; et se rappela à sa mémoire ces canines qu'il avait cru apercevoir dans le clair de lune— Que vous est il arrivé ? Je doute que cette morsure ait été consentie.


Tout aussi rapidement, la question coupa court à ses réflexions, pour les remplacer par cette émotion qu'il reconnaissait maintenant comme une vieille amie : la honte. On s'occupait de lui comme d'un petit chien perdu, apeuré par les coups de ses précédents maîtres. Avec un juron qu'il contint avec peine, mais qu'il s'autorisa à penser tout haut, Gerhard songea que la leçon d'Ezekiel avait fait quelques impressions dans son esprit, pour le meilleur ou pour le pire. Plus jamais il ne chercherait à provoquer le Nébuleux dans une étendue d'eau ; et à chaque fois qu'il croiserait son regard, Gerhard savait qu'il repenserait à ce moment où Ezekiel avait planté ses dents dans sa clavicule, avait fait hurler son corps et son esprit.


Gabriel, étranger à ses troubles, s'affairait à l'évier avec une précision chirurgicale. Gerhard chassa Ezekiel de son esprit - le Nébuleux s'en alla, non sans un rire narquois qui lui fit serrer des poings, et la tension raviva la douleur de sa clavicule, la refit suinter en de longs filets qui s'écoulèrent sous son aisselle, sur ses côtes - et considéra le naufragé d'un peu plus près. Ses gestes avaient de l'assurance, aucune hésitation pour les retenir. En cet instant il n'avait pas l'air plus patient qu'un autre, mais plutôt médecin. Plus traditionnel qu'Opale, sûrement. Gerhard l'avait vu utilisé onction et autres liqueurs, mais surtout ses pouvoirs aux conséquences personnelles terribles.

Dans cette cuisine, ils ne disposaient pas de cette grâce, mais Gerhard pensait qu'ils sauraient se débrouiller sans. Le calme de Gabriel était contagieux, et lorsqu'il aperçut de nouveau ces dents pointues, il ne ressentit rien d'autre qu'un bref étonnement, nulle panique, alors qu'il se disait Bon. Vampire, sans doute. Très bien. J'ai vu plus étonnant. Et pourquoi pas, après tout. Il aurait saisi la main de n'importe qui pourvu qu'elle lui soit favorable en cet instant.


Il crut sentir une main dans son dos, alors même que celles de Gabriel tenaient des serviettes imbibées d'eau.


- C'est moi, confirma le Nébuleux, ses doigts frôlant la serviette que Gerhard avait vissé sur sa clavicule à la manière d'un bouclier. Il tira, et il la laissa filer. Il hallucinait sûrement la chaleur qu'il croyait sentir traverser la serviette humide que Gabriel posa sur sa clavicule. Gerhard la maintint contre diligemment, soufflant un remerciement entre ses lèvres pincées. Un réflexe physique pour lutter contre la douleur. Le contact tiède le fit soupirer : la douleur s'amenuisait, mais il ne voulait pas espérer que cela dure. Elle revenait toujours, qu'il le veuille ou non. Elle pulserait même une fois la blessure résorbée, comme une démangeaison dont on ne pouvait se débarrasser.


- Ce n'est rien, dit-il en rejetant la tête en arrière, sa nuque soutenue par le dossier haut de la chaise. Il ne se connaissait pas des manières aussi enfantines. Un peu de douleur ne l'avait jamais terrassé ainsi auparavant ; mais tout ce qui l'entourait devait contribuer à son épuisement soudain. Sa dispute avec Opale. Sa... discussion avec Ezekiel, si on pouvait appeler ça ainsi. La présence solennelle de Gabriel le cueillait pile au bon moment.

- Vraiment, insista-t-il, car il sentait bien qu'il ne serait pas cru sur ces simples mots. J'ai simplement... énervé la mauvaise personne. Au mauvais endroit, au mauvais moment. Rien de dramatique, mais tout d'assez douloureux. Enfin, on ne m'y reprendra pas à deux fois, j'imagine.


Il compléta sa remarque d'un petit rire, et souleva la serviette précautionneusement. Le sang tachait le blanc et s'était propagé dans toutes les minuscules fibres, aidé par l'eau qui les imbibait. Gerhard ne put s'empêcher de lâcher un soupir ; puis un sifflement de douleur quand il eut le malheur d'esquisser un geste qui tendit tous ses muscles.


- Verdammt, jura-t-il tout bas dans sa langue natale en réappliquant la serviette. Je suis vraiment désolé. Apparemment, nous serons là longtemps, ça ne m'a pas l'air près de s'arrêter.


Tout cela l'exténuait d'avance. Il oscillait entre la léthargie et l'hypervigilance. Il se connaissait : il aurait tôt fait de finir endormi, étalé sur la table comme un vulgaire beuvard. On avait connu meilleure nuit... pour lui comme pour Gabriel, qui devait s'ennuyer comme un rat mort à le regarder dépérir sur place. Il se sentait presque coupable.
Sam 20 Avr 2024 - 20:28
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Gabriel Liveroy
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Le nebuleux plissait lentement les yeux, imitant son père, sa sagesse, son contrôle. Puis, il y dosa la fougue et détermination de sa mère. La harpie n'avait pas de soucis avec le sang, alors c'était toujours son soutient, sa référence : ils n'avaient pas les mêmes problèmes et se complétaient bien. Qu'aurait elle fait ce soir? Sans doute simplement emporter le frêle brun jusqu'à l'infirmerie. Ce qui ne résolverait pas du tout le problème.

L'humain lui faisait envie, la peau offerte du côté droit de sa gorge alors qu'il protégeait sa clavicule gauche de sa main et de par l'angle de sa mâchoire était une invitation en soit. Ses crocs auraient presque pu crisser les un contre les autres à cause de la vue du sang qui partait en rigole sur la poitrine maigre.

"Ce n'est rien." Gerhard offrit tout a fait son cou.

- Vraiment. J'ai simplement... énervé la mauvaise personne. Au mauvais endroit, au mauvais moment. Rien de dramatique, mais tout d'assez douloureux. Enfin, on ne m'y reprendra pas à deux fois, j'imagine.
- Vraiment? répondit Gabriel, l'écho de sa voix s'imprima dans l'esprit de Gerhard. Il avait combiné parole et pouvoir. Le jeune désirait se faire entendre tout autant qu'il aspirait à occuper son esprit loin du sang qui gouttait et de cet espace de peau découvert et tendu.


Il eut un frémissement retenu face à l'accès de douleur. La langue de Gabriel se tendis un peu. L'hybride rattrappa ce réflexe de chien qui traque un parfait parfum en posant ses dents sur son bout de langue qui demeura pas ou peu visible. L'effet réconfortant d'une main dans le dos du brun se déplaça un peu pour toucher le trapèze coté blessure. Enfin, Gabriel ne touchait pas vraiment, selon les gens qui recevaient cette hallucination, la douleur augmentait ou diminuait. Le vampire ne savait pas à l'avance les effets de sa magie à l'échelle individuelle.


"Est ce la nature de votre altercation qui vous a poussé à ne pas montrer ceci à Opale? Les dents on bien amoché votre chair. Il y en a un qui a fait son repas." dit il avec un détachement mesuré, une pointe de taquinerie étirant son timbre d'une note claire et dissimulant l'envie qui aurait pu percer.
Lun 22 Avr 2024 - 1:11
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Gerhard Speckmann
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Gerhard Speckmann
Ses piètres tentatives de rassurer Gabriel n'avait pas marché ; pire encore, il pouvait sentir le doute du Nébuleux à plein nez, un fumet particulièrement entêtant qui lui indiquait qu'en cet instant-là, il ne confondait personne.


- Vraiment ?, dit Gabriel, circonspect. Elle résonnait étrangement ; Gerhard mit un temps à comprendre qu'elle n'avait pas que rebondi sur les murs de la cuisine mais que l'homme avait directement prononcé ces mots dans son esprit en plus de ça. Si sa voix avait été un brin moins clair, Gerhard aurait pu la confondre avec une de ces multiples pensées qui traversaient son cerveau à cent à l'heure.

Ce n'était pas le même ton, le même timbre. L'accent superbe tranchait avec le sien, grossier, dont il doutait qu'il parviendrait à se départir. C'était autant un réconfort qu'une plaie. Il transportait ce petit bout de lui-même, qui le marquait comme un quasi étranger sur cette île mystérieuse.

Auparavant, un montre de telles habilités l'aurait fait paniquer ; au vu de tout ce qu'il avait vu et vécu, en si peu de temps en plus de cela, Gerhard resta impassible. Au moins la voix de Gabriel était-elle amicale, même quand elle pointait ses évidents mensonges. Cela aidait à vendre le tout, à n'en point douter.


La main - ou sensation de main, il n'aurait su le dire - qui n'avait quitté son dos, se déplaça lentement. Gerhard lâcha un soupir de contentement en la sentant rejoindre son trapèze, semant dans son sillage des frissons qui détendirent peu à peu ses muscles tirés à l'extrême. Dans sa tête, il aurait pu tous les nommer, souvenirs de leçons imprimées des années auparavant, de ces choses dont on se souvenait instinctivement.

Il se laissa aller à la détente, cependant, força son esprit à divaguer autre part. A se gausser dans la sensation qui gagnait petit à petit ses membres et leurs extrémités. La douleur perdait pied petit à petit, chassée par une douce chaleur plus réconfortante, loin de la fièvre d'un organisme qui lutte contre l'infection. Toute blessure, même minuscule, avait le potentiel de devenir létale, et Gerhard ne voulait pas parier sa survie sur l'hygiène dentaire d'Ezekiel.

Gabriel flattait le muscle de son dos de cette magie qui, à l'instant même, était une véritable bénédiction. Gerhard avait fermé les yeux sans vraiment s'en rendre compte, un instinct face au réconfort que les serviettes humides et chaudes ne pouvaient que rêver égaler. La sensation ne durerait peut-être pas éternellement, mais Gerhard acceptait ce refuge temporaire avec gratitude. On se battait toujours mieux une fois reposé.


- Est ce la nature de votre altercation qui vous a poussé à ne pas montrer ceci à Opale? Les dents ont bien amoché votre chair. Il y en a un qui a fait son repas.


Il faillit se tendre un temps, le mot "altercation" lui ayant rappelé une plus ancienne dans laquelle Ezekiel ne jouait aucun rôle. Mais non, Gabriel restait au présent, et en plus de ne pas l'avoir cru il était attentif, posait ses questions d'une telle manière que sa garde en était totalement baissée.

Et puis Gerhard enregistra le ton espiègle, les mots qui prenaient un autre sens. La nature de votre altercation... Mein Gott ! Il se sentit devenir cramoisi, et pria n'importe qui qui soit en haut pour que Gabriel ne puisse pas voir son teint rouge. Il avait la peau qui marquait facilement, blanche et fragile. La nuit et sa lueur éthérée aidaient à cacher ce qui était un signe clair de son trouble ; sans doute que les rayons argentés, et l'ombre que Gabriel projetait sur son corps fin, lui offriraient quelques secondes pour qu'il se reprenne en toute discrétion.

Il savait, avait su dès le moment où il avait remis un pied sur la plage, comment une telle blessure pourrait être perçue. Il n'avait su se mettre d'accord sur ses ressentis, partagé entre la honte et le soulagement. Il n'y avait pas de bon moyen d'expliquer cette blessure, pas un qui satisfasse tout le monde, et surtout lui-même. Admettre qu'il avait été victime d'un tel homme... Il s'était laissé emporter loin de tout le monde et toute aide, comme un bleu : le temps qu'il se rende compte de son erreur, il avait été trop tard.

Ce mot semblait définir la plupart de ses interactions, ces derniers temps.


- Mon dieu, non, bredouilla-t-il, ce n'était pas... Rien de... Pourquoi hésitait-il ? Il n'avait jamais eu cette réserve auparavant, pas dans son pays. Rien de sexuel, cracha-t-il dans l'air chargé entre eux, autant pour se débarrasser de cette gêne irationnelle, que parce que la simple pensée qu'il puisse prendre le même lit qu'Ezekiel lui hérissait tous les poils. Il avait déjà partagé la couche d'hommes qu'il n'affectionnait pas particulièrement - deux ou trois occasions, même, qu'il aurait pu qualifier de mésentente cordiale, mais quand on cherchait une distraction, ces différents pouvaient être mis de côté - mais aucun qui avait activement eu le pouvoir de vie ou de mort sur lui.


Il leva les yeux vers Gabriel. Il n'aurait pas su mettre un seul mot sur cette myriade de couleurs qui miroitaient dans ces prunelles insondables. Gerhard avait appris à lire les gens par nécessité, mais il lui fallait toujours un petit temps d'étude, le temps qu'il s'arme d'une connaissance que l'on apprenait sur le tas.

Il n'avait pas eu ce temps avec Gabriel. Il s'était affalé sur une chaise, voilà tout, et maintenant qu'il regardait le Nébuleux il trouva qu'il ne pouvait rien en tirer, rien qui puisse l'orienter sur la marche à suivre. Il évoluait dans un inconnu qui l'intriguait et le rebutait tout à la fois, quoiqu'il ait des doutes sur quelle pulsion remporterait la bataille.


- Je ne doute pas que l'homme en ait tiré un certain plaisir, dit-il, voix chargée de non-dits qui se lisaient entre les lignes, mais je vous assure qu'à ce moment-là, j'étais loin de prendre mon pied. Pas cette fois.


Ses doigts se perdirent distraitement sur sa clavicule, pas sur sa plaie mais à proximité. Elle cicatriserait. Un jour. Ce serait alors l'occasion de se prêter à quelque fantaisie grivoise, une fois que l'image d'Ezekiel se serait assez effacée de son souvenir pour qu'il puisse le confondre pour un autre moment plus agréable.

Un jour. Mais pas ce soir, sûrement.
Lun 22 Avr 2024 - 13:54
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Gabriel Liveroy
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S'il pouvait y envoyer des informations, le nebuleux n'entendait pas l'esprit des autres individus. Il aurait aimé. Surtout qu'en cet instant, il avait l'impression que les pensées du brun résonnaient à l'écho de ses paroles mentales.
Ensuite, vint le moment d'essayer d'apaiser l'esprit et la peine de Gerhard. Le vampire vit les frissons sur la peau livide. Ces derniers ne semblaient pas douloureux. Le résultat était positif. Alors, il continua d'appuyer par hallucinations sur l'épaule blessée, conférent chaleur et réconfort sans contact à vif.

Au bout d'une dizaine de seconde, jeune homme fit un pas vers l'humain, le fait de s'occuper de lui l'apaisant lui même, la faim s'avérait légèrement moins obsédante.
Les joues blanches de Gerhard s'irriguèrent d'une profusion de sang écarlate. Eh bien? Oh... c'était... oh... le vampire sourit, malin : pas si innocent que ça l'humain.


- Mon dieu, non,ce n'était pas... Rien de... Rien de sexuel . Gabriel inclina la tête de côté. Etait ce une illusion donnée par la lueur de la lune, ou sa peau s'était nappée de chair de poule réflexe? C'était infime, mes ses frissons de détente s'étaient mués en gêne; tout aussi charmant.
Il rendit son regard à Gerhard, dont les prunelles noires le sondaient, assez ravi de parvenir à se changer les idées du sang qui coulait de la blessure.

- Je ne doute pas que l'homme en ait tiré un certain plaisir, Gabriel ouvrit un peu plus les yeux. Un chasseur ou un maniaque était sur l'île? Ou peut être était ce... ce que l'homme venait de démentir. Le cou et les joues du vampire blond picotèrent. L'echo du double sens sonnait étrangement à ses oreilles et catalyasait sa sensation de chaleur montante. Mordre redevint instantanément une envie captivante. Il déglutit discrètement, entre ouvrant les lèvres durant une demi seconde.
"Mais je vous assure qu'à ce moment-là, j'étais loin de prendre mon pied. Pas cette fois."

Gabriel s'avança avec un sourire contenu et poussa délicatement du bout de ses doigts le poignet de l'homme afin d'en éloigner davantage la main de sa blessure. Il fit couler la sensation hallucinatoire de contact le long du bras de son interlocuteur et la fit gagner de nouveau la plaie. Puis, la propagea sur l'épaule, le deltoïde et le pectoral alors que son propre bras retombait contre sa hanche dans un son de tissu étouffé.

"Il y a des fois où.." commença t il, sur le ton de la confidence amusée "...cela arrive?"
le blond commençait à voir le blessé différement. Attentif, il lui semblait pressentir qu'un genre de confiance désabusée appuyait tranquillement ses propos.

Sa fragilité apparente, pas seulement dûe à sa blessure, ne serait elle pas... une feinte pour qu'on s'approche plus près et baisse la garde alors qu'il vous sonde comme il l'avait fait précedement?Ou alors, peut être n'avait il pas les failles qu'il montrait? Ou encore que l'expérience avait fait que ces dernieres étaient bien gardées. Un sourire ourla légèrement ses lèvres et gagna ses yeux alors qu'il l'observait, le regardant vraiment cette fois. Qui était cet homme?
Lun 22 Avr 2024 - 23:37
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Gerhard Speckmann
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Gerhard Speckmann
Le double-entendre avait paru amuser Gabriel, qui le contemplait avec un sourire tranquille. Trop épuisé pour en déceler les variations, Gerhard avait cependant l'impression que le Nébuleux - vampire ailé qui régnait dans la cuisine comme un roi dans son royaume - ne riait pas de lui-même, mais avec lui, d'une blague dont les tenants et les aboutissants lui échappaient, mais dont la substance restait. Etait-ce l'ambiance nocturne, cette petite cuisine dans laquelle s'étaient croisées deux individus que tout oppose, dans une situation digne d'un vaudeville, qui conduisait à l'établissement d'une certaine camaraderie entre eux ?

Gerhard avait envie d'y croire, au moins pour ce soir. La nuit favorisait l'attachement, poussait parfois à confier des secrets que l'on osait prononcer le jour venu. C'était cette lueur éthérée, elle les plongeait dans un monde qui n'était plus totalement le leur, mais un autre qui, quand se levait le soleil, disparaissait pour toujours. C'était sûrement pour ça que Gabriel y régnait avec tant de grâce : les vampires, après tout, n'étaient-elles pas des créatures nocturnes ? Ses cheveux blonds tranchaient avec grâce dans les ombres, lueur au bout du tunnel, avec son port de tête digne il avait l'allure d'un chef tranquille.


Il s'avança vers lui, et Gerhard le regarda sous son paupière lourde, inanimé si ce n'est pour ses prunelles qui suivaient le moindre mouvement, le moindre frissonnement qui aurait pu secouer la grande silhouette du Nébuleux. Ce dernier effleura sa main d'un doigt, à peine une suggestion, et Gerhard s'y plia sans discussion ; décala sa main pour révéler une nouvelle fois cette marque honteuse.

Un engourdissement emplit son bras, se diffusa en de multiples picotis le long de son épiderme, envahissait le reste de ce côté-là ; livrait bataille et triomphait, finalement, contre la douleur aigue qui avait été sa compagne de soirée.


- Il y a des fois où... cela arrive ? dit Gabriel en laissant retomber son bras, bruissement de tissu qui accompagna son assurance amusée. Il ne doutait pas de sa question, ni du fait qu'il aurait une réponse. Comment aurait-il pu en être autrement ? Gerhard lui devait sa nuit, et était depuis tout à l'heure une poupée de chiffon sous ses attentions expertes.

Une bien différente première impression que la plupart des autres Nébuleux : Vynce avait été... moults mots s'appliquaient à son cas, aucun qu'il ne voulait lui appliquer ; Ezekiel, grand joueur de théâtre, s'était donné en spectacle et l'avait tiré sur scène pour esquisser les pas d'une danse dont il n'avait pas eu le tempo ; et Opale, qui avec un peu de chance dormait à poings fermés dans sa chambre, avait été courtois, amenable, toujours.

Autant de pluralité auxquelles s'ajoutait Gabriel, une force tranquille. A se demander qui de eux deux s'était échoué sur les plages sauvages de Nitescence, et lequel avait débarqué en bateau, peut-être pas frais mais au moins dispo.


- J'ai vingt-sept ans, indiqua Gerhard d'un ton qui n'était pas strictement plat, pour délivrer des paroles qui n'étaient pas aussi impressionnantes qu'il voulait bien le croire. Vingt-sept ans, ce n'était rien, pour la plupart des Nébuleux. Evidemment, qu'il y a des fois où ça arrive. De temps à autres. Des moments où son corps était si tendu qu'il ne se suffisait plus pour en dérouiller les joints. Quand cela arrivait, il se mettait en quête d'un autre dans la même situation, ou bien proche, prêt à lui prêter main forte.

Il arrêta cette contemplation, un temps qui ne viendrait plus, et ajouta doucement :


- Mais cela faisait longtemps.


Quelques temps avant la mort de sa mère, et après ça il était arrivé à Nitescence ; et il avait un peu de tenue, même nécessiteux il restait maître de lui-même. Il n'était pas une bête ; ses yeux furent attirés par les dents pointues de Gabriel, la lueur qui brillait dans ses yeux, savamment masquée mais qu'il avait appris à débusquer à force d'entraînement et de patience, et il se demanda si tous pouvaient prétendre à cette affirmation.

Il trouva, en puisant un peu plus, qu'il n'en avait pas grand chose à faire. Gerhard inclina la tête davantage, avec ses petites protubérances de peau déchiquetée, sanguinolantes et humides mais plus saignantes ; aussi vite qu'il avait coulé, le liquide écarlate avait séché sur sa peau, et bientôt suivrait l'eau qui imbibait une serviette délaissée.


- Et vous, est-ce que cela fait longtemps ? demanda-t-il, et il ne parlait pas tant de sexe qu'une autre envie que l'imaginaire collectif avait associé aux vampires. Il se tapota la clavicule une fois, d'un index impérieux, laissa retomber sa main entre ses cuisses serrées. Depuis que vous avez satisfait cette faim ?


Il avait servi de repas infortuit pour un Nébuleux déjà ; la sensation ne lui était pas inconnue, pas forcément agréable, mais en cet instant Gabriel avait axé toutes ses actions vers son confort. Il voulait le remercier de cette façon détournée, pas forcément des mots mais des gestes clairs, et si Gabriel restait aussi cavalier, l'affaire ne serait pas plus désagréable qu'une autre.
Mer 24 Avr 2024 - 0:29
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Gabriel Liveroy
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"Vous êtes joueur monsieur, à me dévoiler ainsi votre gorge." taquina t il avec un petit sourire, ses iris ayant filé de la plaie jusqu'à la main du brun, désormais coincée entre l'étau des cuisses du jeune homme.
De son côté, ses dents se servaient d'étau entres elles. Le vampire espérait que la crispation partielle de ses deux mâchoires soient invisible de l'extérieur. Il s'aperçu qu'il le trouvait à la fois plus et moins jeune que ce qu'il venait de lui annoncer. Les traits du brun alternaient entre un masque lassif, désabusé puis par une vive et innoncente curiosité. Mais dans l'ensemble, le fond un peu triste de ses yeux tous noirs lui ajoutait de l'âge. Enfin, cela, le vampire le jaugeait de mémoire car il gardait actuellement les yeux baissés sur la main cachée. L'odeur, l'évocation du sang était déjà suffisement difficile à gérer et cet homme ne l'invitait il pas un peu, au fond, à s'approcher plus près? Désormais, Gabriel ne dissimulerait plus du tout ses dents, afin que l'humain prenne plus aisément la mesure de ce que pouvait impliquer ses gestes décidés. Le blond déglutit très lentement.

"Nous avons quasiment le même âge, j'en ai vingt quatre." dit il en relevant les yeux, ses iris étaient toujours bleutées. Si parfois elles changaient de couleur pour du doré ou du rouge, dans un vestige d'une loingtaine lignée métamorphe. Cela n'avait pas de rapport avec sa faim. Ce tour de passe pas était un effet cinématographique ou un effet de styles de certains vrais métamorphes. A l'inverse, La lueur dans ses prunelles, en était un indicateur bien plus fiable et assurement elle flambait en cet instant. Il s'approcha précautionneusement de Gerhard, avançant un peu la tête vers lui sans changer de visage.

"J'ai moi aussi, des faims plus habituelles à tous les autres humanoïdes." détourna t il, selon lui, la conversation de ce qu'il mangeait. Il souffla doucement et pris une chaise qu'il installa à côté de celle de l'humain avant de venir s'assoir près de de lui. "ça fait longtemps... vous n'avez trouvé personne sur l'île? Est elle si petite que cela?" dit il; en s'installant de côté, flan et côtes contre le dossier de la chaise et coude appuyé en haut du dossier avec la joue appuyée sur son poing serré. Malgrés les informations qu'il obtiendrait peut être sur l'animation de l'île, ce qui picotait le nebuleux actuellement c'était bien principalement ses dents. Il se perdit un peu dans la contemplation des trous sanglants dans la peau qui signait la marque d'un autre chasseur avant de replonger dans les yeux noirs sans fond. Son sourire s'étira, quelque chose dans la situation l'amusait et le stimulait même si cette dernière n'était pas des plus facile à gérer. Il n'arrivait pas encore à souligner exactement ce que c'était, mais cela l'aidait à s'ancrer dans le moment et rester calme.
Mer 1 Mai 2024 - 11:13
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Gerhard Speckmann
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Gerhard Speckmann
Ses tentatives de détourner la conversation avaient vite été décelées, Gabriel pas dupe pour un sou mais désireux de jouer le jeu. Gerhard était un menteur correct, un dissimulateur médiocre ; la fatigue le rendait mauvais, à moins que Gabriel soit simplement plus doué que lui.


- Vous êtes joueur monsieur, à me dévoiler ainsi votre gorge, dit-il avec un sourire tranquille, et à cela Gerhard n'avait rien à y redire ; il avait effectivement parié, lancé les dés, et attendait maintenant qu'ils retombent. Ils étaient encore en l'air en cet instant : malgré la taquinerie, Gabriel n'avait pas mis fin à la partie, paraissait plutôt la considérer avec quiétude et intérêt. Ses dents blanches brillaient, touchées par un éclat de lune : comme Gerhard l'avait invité, il ne les dissimulait plus, les exhibait davantage comme une promesse future, une dont il ne pouvait se détourner.

Sa pomme d'Adam se mouva dans sa gorge, et Gerhard put entendre clairement le bruit de déglutissement dans le silence de la cuisine. Il se tenait comme un roi, menton haut et sourire grâcieux, mais sous tout ça il demeurait un filament de déchaînement sur lequel il avait abattu une main absolue. Un instinct au-delà de toute la civilisation. Il taquinait l'ouverture mais il la considérait entièrement, ou au moins une partie de lui-même le faisait, intéressée par ce qu'on lui proposait implicitement.


- Nous avons quasiment le même âge, j'en ai vingt quatre, annonça finalement Gabriel, coupant court à son bref moment d'égarement. Gerhard cligna des yeux, interdit. Vingt-quatre ans ! Il en faisait plus, mais cela il éviterait de le dire. C'était sûrement la manière dont il se portait, une assurance tranquille qui le seyait naturellement. Ce n'était pas pour avancer que les jeunes étaient immatures, mais Gabriel le semblait davantage.

Rendu humble, peut-être, par son arrivée à Nitescence, les circonstances qui l'avaient amenées ici. Quiconque s'en retrouverait déboussolé. Ou bien c'était autre chose ; il avait des traits aristocratiques, avec ses hautes pommettes et ses syllabes à la prononciation claire et lente. Habitué à être entendu, et surtout écouté. Gerhard ne pouvait pas prétendre savoir ce que l'on apprenait aux enfants de la haute, mais croyait en apercevoir un fragment en regardant Gabriel. Un monde qui les avait séparé, mais désormais ils étaient sur le même plan d'existence, sans barrière pour les séparer.

Gabriel s'avança vers lui. Gerhard leva les yeux - il était rare qu'il ait besoin de le faire pour apercevoir le visage de quelqu'un - et fut un temps emporté par les iris bleutées du Nébuleux. Il lui avait semblé, un temps avant, qu'elles avaient été d'une autre teinte, mais sûrement était-ce un effet de lumière.

- J'ai moi aussi, des faims plus habituelles à tous les autres humanoïdes, expliqua doucement Gabriel, l'empêchant de se perdre totalement dans ce ciel qu'il portait dans ses prunelles. La conversation revenait sur des sujets plus terre-à-terre, où il n'était guère question de planter ses dents dans une jugulaire. Gerhard n'aurait su dire s'il en était déçu ; son offre avait été sincère, pour autant qu'il puisse être sincère dans un tel état de fatigue... mais après tout, n'était-on pas plus honnête dans la nuit ? Certains pensaient que la noirceur déliait les langues. Il n'aurait su dire si c'était le cas de la sienne.


Le Nébuleux avait tiré une chaise et s'y affalait, perdant un peu de l'élégance de ses gestes. Gerhard l'observa s'y installer, peut-être pas confortablement, mais d'une manière qui les rapprochait encore un peu plus. Pas de dossier ou d'accoudoir entre eux ; s'il tendait la main, il aurait pu le toucher, peut-être sur cette manche plissées ou bien sur cette main qui soutenait sa tête et ses cheveux blonds.

- Ca fait longtemps... vous n'avez trouvé personne sur l'île? Est elle si petite que cela ?

Il ne sonnait pas tant moqueur que curieux. La question était légitime, après tout : si Gerhard en avait tant envie que ça, sûrement aurait-il pu trouver son compte chez quelqu'un d'aussi... affamé que lui, quoique le terme était peut-être un peu gros pour des envies qu'il pouvait assouvir avec son imagination et une main.

Gerhard étudia Gabriel, dont le regard se perdait sur sa clavicule. Pas aussi insensible qu'il aimait lui faire croire, après tout, et le sourire qui étirait ses lèvres auraient pu dire mille choses à la fois.

- Lîle est en tout cas plus petite que Berlin, fit remarquer Gerhard, pince-sans-rire, et il ne serait pas de bon goût pour un psychiatre de coucher avec un de ses patients.

Le problème n'était pas qu'il n'y avait personne - il y aurait toujours quelqu'un, c'était une loi inscrite dans l'univers - c'était qu'il y avait des gens, et autant d'yeux rivés sur lui. Lucent était un petit village, et les petits villages fonctionnaient ainsi : quelque chose se passait, quelque chose se savait, quelque chose se propageait, et quand vous marchiez dans la rue le lendemain le statut quo avait définitivement changé. Pas forcément en votre faveur.


Il soupira. Cette nuit était remplie de soupirs, et il en avait encore bien assez en réserve pour lui durer des heures encore. Gabriel avait l'apanage de la contemplation, Gerhard le lui laissait bien volontiers. Il était plus simple de lever les yeux vers le plafond pour évoquer des affaires qui, autrefois, il n'aurait jamais osé énoncer à un quasi inconnu.

- Considérez... qu'il y a des gens, évidemment, et que contrairement à d'autres je n'ai pas besoin de les connaître pour les laisser me faire quoique ce soit. Il marqua une pause, comme pour dire Comme c'est ce que je vous offrais précédemment. Rien qu'il ne dirait à voix haute, pas encore du moins. J'ai besoin, en revanche, qu'ils soient discrets sur ces affaires, mais comment être certain qu'ils garderont leur langue dans leur poche ? La nouveauté attire bien de la curiosité. Si vous sortez des clous, tout le monde le saura... et ramener un habitant dans votre lit, c'est hors des clous, surtout quand vous venez à peine de débarquer.

Le plafond recueillit ces paroles avec son stoïcisme habituel. Gerhard n'aurait su dire ce qui se trouvait au-dessus de leurs têtes, s'il s'agissait d'une chambre vide ou celle d'Opale, ou bien la salle de bain, ou autre chose encore, sa curiosité ne l'avait pas poussé à ouvrir toutes les portes de la maisonnée. Et au final, ce n'était pas important.

Il se tourna vers Gabriel, et espéra lui offrir un sourire taquin. La sorte de camaraderie qui s'était tissée lui était inconnue, il ignorait comment la gérer, mais espérait ne pas commettre d'impair en l'encourageant avec ce rictus sincère.

- Mais je vous en prie, Gabriel, laissez-vous tenter, si vous avez "faim". Un charmant jeune homme tel que vous fera tourner quelques têtes, je n'en doute pas. Et vous me direz après quel genre de rumeurs on fera courir sur vous, si je ne les entends pas avant ça.

Gerhard leva légèrement la main de ses cuisses, pointa du doigt le visage du Nébuleux, quoiqu'il avait une cible plus spécifique en tête.

- Est-ce que vous comptez en faire quelque chose ? demanda-t-il.

Les canines protubérantes n'ayant toujours pas disparu d'entre ces deux lèvres fines. Gabriel avait, tout à l'heure, redirigé sa question d'une main de maître, il était donc l'heure pour lui de se montrer plus direct. Cela portait ses fruits, parfois, et Gerhard préférait être fixé sur la question, qu'il sache à quoi s'attendre. A quoi ils sachent tous les deux à quoi s'attendre. Il n'était pas certain que Gabriel ait vraiment fait son choix, mais sûrement était-ce l'heure de le considérer sérieusement.
Mer 1 Mai 2024 - 18:07
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