“Je suis sûr que ça lui fera plaisir !”
Bien décidé à aller au parc aujourd’hui avec une pizza toute chaude et quelques donuts en dessert avec de la boisson dans un sac. Tu as l’intention de venir rendre une petite visite à l’un de tes petits protégés de l’île. Adorable et relativement -pour ne pas dire extrêmement- timide et bègue. Enfin timide, disons qu’il manque énormément d’assurance en lui et a peur de blesser les autres à cause de sa rage berserk.

Il y a des jours comme ça, tu passes voir les habitants de l’île pour garder un contact avec eux et t’assurer qu’ils aillent bien, qu’ils ne manquent de rien ou simplement s’ils ont besoin de ton aide. Ça te permet de garder ta sociabilité à jour. Entre autres.
Doji est arrivé il y a dix ans. A l’époque il était très instable et ne voulait approcher personne de peur de blesser, tuer et faire de sacrés ravages. Raison pour laquelle la Matriarche t’a expressément sommé de t’occuper de lui et t’assurer qu’il ne perde pas le contrôle. Vous avez eu pas mal de moments entre vous, des discussions, des balades, des essais pour tenter de l’apaiser et calmer cette rage qui survenait chaque fois qu’un habitant le poussait à bout. Bref, le jeune homme a énormément de talent et tu adores ce qu’il fait dans ses paysages, ça t’enjouasse chaque fois qu’il te parle de ses projets de plantation ou de créations et tu l’aides avec grand plaisir à trouver les plantes dont il aura besoin pour embellir jardins et lieux publiques. Quand tu y penses, vous avez presque le même âge et parfois, tu te retrouves un peu en lui, quand bien même vous êtes tous les deux très différents.

Je crois bien que j’ai eu le flair pour venir lui rendre visite au parc aujourd’hui. Non pas seulement pour Doji, mais parce que je dois remettre quelques jeunes à leur place. Le chahut c’est amusant un moment, sauf quand la rigolade est de piétiner mes congénères en rigolant. Les enfants qui le font sont gentiment rabroués par moi-même tandis que je me rends un peu plus sévère en parlant aux adultes. Bien que j’ai une tronche joviale ou de pur abruti, je ne suis pas le dernier des crétins et je sais me montrer sévère. C’est bien là ce que je montre à certains adultes qui ne respectent ni le travail de celui qui entretien ce parc, mais en prime de ces pauvres plantes piétinées ou arrachées de la terre sans aucune forme de procès. Autant dire que c’est le genre de chose qui me harasse au plus haut point et qui a le don de me sortir un peu de mes gons. Ils n’imaginent pas toute la souffrance qu’ils leur font endurer à ces pauvres plantes.

Parfois, j’aimerais leur transmettre ce que j’entends et ressens quand ils s’amusent ainsi à blesser les miens. Il faut que je reste calme, même si la souffrance m’enserre la poitrine au point de vouloir faire en sorte que tout cesse subitement. D’autres plantes m’appellent à l’aide. Alors je me dirige vers elles, constatant que ce pauvre Doji est présent, cherchant à empêcher un gars qui le provoque et n’a absolument rien à faire de ce qu’il piétine outrageusement.
Ça me fout hors de moi !
J’approche des deux hommes, dans le dos de Doji, j’arrive à son niveau quand il cri à l’éphémère d’arrêter sur un ton beaucoup moins cordial que ce qu’il tentait de faire un peu plus tôt lorsque je me suis approché d’eux. Mon regard toisant l’homme avec froideur, je déploie une liane de mon dos qui vient s’enrouler au pied de l’homme qui s’apprêtait à piétiner d’autres de mes sœurs. Aussitôt attrapé par le pied qu’il fait une petite pirouette avant de finir la tête en bas à mon niveau. Mon bras droit passant autour des épaules de Doji pour le ramener un peu contre moi et j’esquisse un large sourire cordial à l’homme qui commence à m’insulter de tous les noms en me sommant de le faire descendre.

“Vous devriez éviter de provoquer ce jeune homme et piétiner la nature avec autant d’insolence tel que vous le faites, Monsieur. Non seulement ces plantes n’ont rien demandé, mais en plus vous les faites souffrir à outrage. Aimeriez-vous être piétiné comme vous venez de le faire ? Je ne crois pas, alors vous allez gentiment vous calmer ailleurs et rentrer chez vous. Si vous provoquez encore la nature, il y a des chances qu’elle soit beaucoup moins clémente que moi à l'avenir. Tout comme ce jeune homme.”
L’homme continue de s’agiter, balançant les bras et gigotant comme un rat tenu par la queue.
-Relâche-moi espèce de petit con ! C’est vous qui êtes venu me déranger alors que je me reposais tranquillement sans faire chier personne. Je vous dis de me relâcher sinon j’en parlerai à la Matriarche et vous allez le payer cher !
Tu hausses un sourcil et resserres la cheville de l’homme, faisant glisser ta liane le long de son corps pour l’entraver un peu plus. Tu te d’écales de Doji et te place entre lui et l’homme. Un regard froid et un froncement de sourcils accompagnant ton mécontentement en regard de cet homme qui ne respecte rien.
“Je suis l’un des gardiens de la Matriarche, croyez-vous sincèrement que votre comportement destructeur sera toléré auprès d’elle ? Vous devriez réfléchir à deux fois avant de penser obtenir gain de cause. Elle n’a pas besoin de mon rapport pour savoir ce que vous venez de faire et j’applique les sanctions quand c’est nécessaire. Ne dépassez pas les bornes et rentrez chez vous.”
Tu relâches l’humain qui se vautre au sol après un duel de regard pour l’inciter à se calmer et lui faire comprendre qu’il file d’un mauvais coton en agissant ainsi. Tu vois que tu as obtenu un regard résigné de sa part, tu le laisses filer en lui désignant le chemin à suivre et claquant ta langue quand il va pour marcher de nouveau sur les fleurs, le dissuadant de les piétiner et les enjamber pour s’en aller. Tu le suis un moment du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse de ta vue et tu te tournes vers Doji en esquissant un large sourire et levant ton sac avec la pizza chaude et les boissons.
“Dojiiii! On mange ensemble ?! Je vous ai apporté de la pizza, j’espère que vous allez aimer, c’est mamie Rita qui l’a faite.”
Ton sourire s’élargit et tu attends calmement la réponse de ton homologue.

@"Doji Nosutaruji" “”