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Hurlevent | pv. Calista :: Nitescence :: Le bord de Mer
Gerhard Speckmann
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Gerhard Speckmann
Bien décidé à ne pas oublier la leçon de natation prodiguée par Opale, Gerhard avait guetté le ciel avec une certaine anxiété le soir même. Leur conversation tournait en boucle dans sa tête, et ce n'était pas sa contemplation des nuages - inexistants - qui aurait réussi à dérailler le train de ses pensées. En une journée il s'était davantage ouvert à cet homme, qu'à quiconque d'autre dans sa vie. Même sa mère n'avait pas eu accès à cette partie de lui-même, qu'il avait gardé bien caché au plus profond de lui-même.

Etait-il en train de trop s'attacher ? Après tout, il était venu avec un objectif, et papillonner à droite à gauche ne l'aiderait en rien à l'accomplir. Une partie logique de son cerveau bataillait avec celle, plus frustrée, qui lui hurlait que le temps lui était compté. Il était humain, désespérément et basiquement humain, et si les Nébuleux vivaient des millénaires et pouvaient s'enquiquiner sur autant d'années avant de décider de passer à l'action, il n'avait pas ce loisir. Mais, lui soufflait le raisonnable de sa conscience, demander des renseignements de but en blanc serait d'autant plus suspect. Il ne s'agissait pas de pourir sur place jusqu'à ce que mort s'ensuive ; simplement d'avoir un peu de patience.


Alors pour pallier à cet empressement qui lui tordait les tripes, Gerhard était parti se baigner. Ravi de constater, au saut du lit, que le temps était assez clément pour lui permettre de retourner dans la crique qu'ils avaient hier exploré ensemble. C'était un bel endroit, tranquille malgré les vagues qui se déchaînaient de part et d'autres de la plage, et quand bien même il s'y rendrait aujourd'hui seul, il pensait pouvoir retrouver un peu de cette quiétude qui l'avait saisi auparavant.

Les vents étaient plus cléments ce matin-là. En résultait un soleil qui tapait d'autant plus fort sur ses cheveux d'ébène ; Gerhard prit un chapeau avant de s'en aller du manoir, n'ayant pas oublié cette fois-ci de grignoter deux tranches de pain en guise de petit-déjeuner. Opale devait être absent, ou bien absorbé dans son cabinet : il n'entendait nul bruit provenant des tréfonds de la maison même en tendant l'oreille, mais était-ce parce que son colocataire était parti ou parce qu'il avait une très mauvaise ouïe, le mystère restait entier.


Le chemin restait aussi escarpé que la dernière fois qu'il l'avait emprunté, mais au moins avait-il davantage l'habitude de l'emprunter - quoiqu'habitude soit sûrement un bien grand mot. Ayant définitivement tiré un trait sur ses chaussures, Gerhard les acheva en tâtant chacun des cailloux qui paraissaient menacer son équilibre précaire. Ses vêtements, il s'en fichait : il en avait encore, et au pire, il demanderait à Opale s'il n'avait pas par hasard quelque chose qui pourrait lui aller, juste le temps d'aller faire ses emplettes en ville - comment marchait l'économie ici, d'ailleurs ? Ezekiel ne lui avait pas payé la séance, maintenant qu'il y pensait (ou bien il serait plus réaliste de dire que lui ne lui avait pas payé le cours de philosophie impromptu) - probablement demain. Il se connaissait, après une baignade, il n'aspirait qu'à du repos.

N'empêche... Son séjour ici tenait davantage des vacances qu'autre chose. Ou bien d'une attente qu'il lui tardait d'achever par une action, tonitruante ou pas, l'important était qu'il devait se bouger.


Il se bougeait donc en allant faire trempette. Il avait cette fois-ci prévu une serviette pour se sécher après coup, et il tenait le bord de son chapeau d'une main, quand elle n'était pas sollicitée pour lui servir d'appui. Quelques pierres roulaient, traîtresse, sous ses semelles, mais déjà il avait le pas plus sûr. En considérant les rochers d'un oeil qu'il voulait expert, il songeait que s'aventurer sur cette pente sans chaussures n'était peut-être pas aussi stupide que ça.

S'arrêtant à mi-descente pour reprendre son souffle, l'attention de Gerhard fut attirée par une figure solitaire sur la plage. Son coeur loupa un battement. Opale...? De loin il ne distinguait que des traits flous dont les bords se confondaient, mais les cheveux étaient indéniablement pâles. Trop ? Avec le soleil, peut-être pas. Une pointe de déception perça sa gorge. Le médecin aurait décidé de s'aventurer dans la crique sans l'avertir ?

Il se secoua la tête pour se remettre les idées en place. C'était dans son bon droit, après tout : aucun d'entre eux n'étaient un enfant à garder. Gardant les yeux fixés sur cette silhouette assise sur le sable - mis à part quelques coups d'oeil pour s'assurer qu'il ne mettait pas les pieds dans un piège vicieux tendu par Mère Nature - Gerhard fit son chemin jusqu'en bas.


Il constata, une fois les pieds bien atterris sur le sable, que la personne n'était pas Opale. Ses sourcils se froncèrent. Le médecin lui avait bien dit que l'accès à cette crique lui était réservée, mais il avait omis de préciser si c'était parce que personne ne s'y aventurait, ou si elle lui pour ainsi dire appartenait.

La fille - car c'en était une - n'avait apparemment que faire des deux éventualités. Son air désintéressé lui rappelait quelqu'un sans trop savoir pourquoi. Elle paraissait adolescente, mais Gerhard avait appris que les apparences pouvaient être trompeuses ; pour tout ce qu'il en savait, elle était infiniment plus âgée que lui, quelque chose qu'il se refusait à considérer logiquement pour l'instant.

Avançant jusqu'à être à portée d'oreilles, Gerhard enleva son chapeau et le maintint contre son torse, plaquant en même temps sa chemise malmenée par le vent. La crique les abritait des pires rafales, mais il semblait qu'elles soufflaient éternellement, qu'il neige ou qu'il fasse beau. Il se demandait si un jour il cesserait de battre les landes de Nitescence.


- Je n'ai pas l'impression de vous avoir vu ici auparavant, dit-il tout haut, s'efforçant d'aplatir son accent dans la lenteur de ses mots. Son ton était sûrement plus accusateur qu'il ne l'aurait voulu, aussi se radoucit-il dans la même respiration : Je m'appelle Gerhard. Qui êtes-vous ?


Toujours aussi peu à l'aise avec les présentations, mais enfin la brièveté était parfois la meilleure des solutions. Il se voyait mal commencer à faire la morale à une inconnue, encore plus à une jeune fille. Ce qu'elle faisait là, cela la regardait, mais Gerhard aurait menti s'il affirmait qu'il n'était pas curieux.
Lun 25 Mar 2024 - 23:50
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Calista Sanjaa
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Calista Sanjaa
Hurlevent

• Feat Gerhard •
Maudite directrice, maudite école, maudite Nitescence. Le cloître aurait sa peau, c'était sûr, elle n'avait que cet horrible bâtiment à la bouche. Depuis sa douce arrivée sur l'île, Calista avait trouvé le compromis idéal pour pouvoir supporter sa vie d'apprentie et ses cours. Tout simplement, ne pas assister aux cours. Tactique qui marchait très bien jusqu'à ce que madame Raiguia s'en mêle : la directrice était une nébuleuse que la dragonne aurait mieux fait d'éviter, sa puissance se cachant sous ses airs pédagogues. Ah, les grands discours, comme si des leçons allaient lui servir après cent ans d'existence. Qu'est-ce qu'elle lui vendait comme matière de rêve ? Des maths ? De l'histoire ? De la philosophie ? Bien sûr. La dirlo voulait lui dicter sa petite loi au cloître ? Parfait ! Elle n'y dormirait plus.

La veille au soir, le temps était idéal pour trouver le sommeil sous les étoiles, ne restait qu'à savoir où. La forêt commençait à l'ennuyer sérieusement, en même temps elle avait passé le plus clair de son temps à faire la sieste auprès des arbres. La perspective de croiser Vynce pendant ses conneries ne l'enchantait pas non plus, la gentillesse du gardien avait probablement des limites et il aurait sans doute réussi à la convaincre de rentrer, de gré ou par la peau du cou. Non, il lui fallait un endroit vraiment isolé où personne ne la trouverait, un endroit loin des villageois.

C'est ainsi que ses pas finirent par la guider dans les hauteurs de Lucent. Non loin d'elle, le bruit des vagues s'écrasant contre les falaises lui donna l'idée de se rendre en bord de mer, mais la plage contrôlée n'était pas une option envisageable de par son aspect, eh bien, contrôlé. Cependant celle-ci n'était pas dans cette direction, dans ce cas-là peut-être que Calista pourrait trouver le saint Graal de ce côté. Curieuse, elle emprunta un sentier : éclairé par les lueurs de la lune, il menait à une grande forme noire que la dragonne devinait être une maison ou même un manoir, au vu de sa taille. Était-elle habitée ? Les bâtisses abandonnées étaient encore nombreuses sur Nitescence, l'adolescente en avait déjà vu en quelques jours seulement. Secrètement, l'idée d'en squatter une ne serait pas une si mauvaise option, après tout, qui irait vérifier ? Cela lui donnerait un peu de temps jusqu'au retour de Lumir. Son regard se détacha pourtant de la poignée de porte attrayante. Son plan d'habitation attendrait au moins le lendemain, elle ne voulait pas - du moins pas tout de suite - passer pour la cambrioleuse du coin. La brouette rangée dans un coin reculé du domaine lui faisait également de l'œil pour y faire un somme, mais pas sûr que les potentiels propriétaires préfèrent cette solution à l'effraction.

Le chemin continuait en contrebas, semblant bien plus escarpé, peut-être même un peu suicidaire de nuit. Retirant ses chaussures, la nébuleuse usa de ses dons pour que ses jambes arborent ses attributs de dragon et planta ses griffes dans le sol rocheux. Dévalant la pente avec agilité, elle ne sentait nullement le gravier tenter d'irriter sa peau écailleuse et arriva rapidement en bas de la crique.

Parfait.
La brise marine vint chatouiller ses cheveux noueux comme pour lui souhaiter la bienvenue. Ses chaussures toujours à la main, elle laissa cette fois ses pieds humains s'enfoncer dans le sable doux. L'endroit faisait rêver, même en ne percevant pas les détails : la lumière lunaire en montrait suffisamment et son reflet dans l'eau rendait le tout encore plus mystique.

"Aucun casse-couilles à l'horizon..."

Constatant ce fait indéniable, la dragonne se laissa tomber, soulevant un nuage aride sur son passage. Allongée - même prête à faire un ange des sables au besoin - son regard pervenche se plongea dans le ciel étoilé. Quel séjour étrange tout de même. Ce voyage à Nitescence ressemblait davantage au jeu de l'épervier entre elle et les habitants qu'à une réelle tentative de la protéger d'une "menace extérieure". Tant qu'elle y pensait, Calista toucherait deux mots à son père sur la véracité des propos que lui tenaient ses informateurs, si elle pouvait s'épargner ce genre de bourbier à l'avenir...

C'est perdue dans ses pensées qu'elle tomba dans les bras frêles de Morphée, la nuit à la plage semblant amusante mais pas particulièrement confortable. Elle se réveilla avec le dos en compote et les yeux mi-clos, réchauffée par les premières lueurs de l'aurore. Ce genre de vue se méritait ; bien contente de son escapade, Calista ramena ses jambes à sa poitrine et savoura les effluves que lui procurait la nature. Sa nuit avait été courte mais son esprit s'était reposé ; ce break avec sa vie sociale s'était révélé efficace. Seul point négatif, elle ne pourrait pas taper la discute avec sa colocataire ce matin, seule lumière du cloître à ses yeux. C'était une fille d'une grande douceur, son innocence faisait fondre le cœur de la dragonne qui trouvait un côté reposant à leurs discussions. Calista espérait qu'elle ne s'inquiète pas pour une crapule comme elle... et puis leur lien s'arrêtait à de la simple sympathie mutuelle, n'est-ce pas ?

Des bruits de pas la tirèrent de ses songes, retenant en otage toute possibilité d'avoir un début de journée serein. Un homme - ou une asperge suivant les angles de vue - venait de la rejoindre sur la plage abandonnée, ne manquait que les coquillages et crustacés à l'appel. Le nouveau venu, Gerhard donc, semblait surpris de la trouver ici, voire un poil suspicieux. Serait-il un habitué de cette crique mécontent qu'on ait trouvé sa cachette ?

"Mmh techniquement, je t'ai jamais vu ici non plus." Elle souffla du nez, un sourire en coin. "Moi c'est Calista."

La dragonne se releva - avec autant de grâce qu'un vieillard - et tapota le sable agrippé à ses vêtements avant de remettre ses mains fraîches dans les poches. Un frisson parcourut son échine au contact de la soudaine brise plus fraîche les traversant.

"Petite balade matinale ? En tout cas, tu n'es pas un membre de la merveilleuse école de l'île et c'est une bonne nouvelle. Ou alors je ne t'y ai pas encore vu et si c'est le cas, garde le pour toi. Je préfère ne pas savoir."

Le cloître n'était pas énorme, une personne aussi grande ne pouvait pas passer inaperçue quand même. Quoiqu'en observant Gerhard de plus près, il paraissait bien... ordinaire. Calista était curieuse de savoir quel genre de nébuleux il pouvait être ; la tentation d'utiliser son pouvoir pour le sonder lui traversa l'esprit mais d'un autre côté, jouer aux devinettes était plus amusant.

"À moins que tu sois un gardien peut être ? Je comprendrais que Vynce en ait eu marre de me courir après."

En vérité, elle ne l'avait vu qu'à son arrivée ; après ça, il était retourné à ses fonctions et elle à ses... évasions. Mais ses fugues répétées devaient bien être déclarées et encadrées par quelqu'un, non ? Amusée, elle s'imagina le blondinet courir dans tout Nitescence à sa recherche, peut-être en marmonnant quelques jurons.



Lun 1 Avr 2024 - 9:35
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Gerhard Speckmann
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Gerhard Speckmann
La jeune fille avait du répondant, et un visage qui ne lui était pas inconnu. Gerhard n'aurait su dire pourquoi, mais ces traits fins et élégants lui rappelaient vivement quelqu'un, sans qu'il ne puisse dire qui précisément.

Sûrement était-ce une accumulation de plein de petits détails, qui ramenaient à la surface des souvenirs multiples de gens qu'il avait rencontré à Lucent en passant. Il n'était pas un abonné du village, pas encore, mais qu'il ait croisé les parents de la jeune fille - de Calista, s'était-elle présentée avec un sourire en coin espiègle qui seyait à un visage aussi jeune - n'était pas impossible.

Croiser quelqu'un d'aussi jeune, du moins en apparence, lui changeait en tout cas de d'habitude. Opale paraissait infiniment fatigué, quant à Ezekiel Gerhard faisait bien de son mieux pour l'oublier, et il ne pensait pas qu'une rencontre infortuite compte pour grand-chose. La seule personne qu'il fréquentait, donc, était un Nébuleux dont le poids des âges affaissait ses épaules ; cette jeune, en comparaison, était fraîche comme la rosée du matin. Gerhard le lui enviait : il avait beau avoir vingt-sept ans, son dos (sur lequel il était pathétiquement tombé hier) lui rappelait qu'aucune de ces années ne l'avait totalement épargné. Bon Dieu, à quoi ressemblerait-il dans dix ans ! Voilà bien quelque chose auquel il ne voulait pas songer.


Calista avait les yeux brillants, et si elle semblait un peu agacée d'avoir été interrompue dans ses rêveries - et qui pouvait le lui reprocher ? - elle ressemblait autrement à une adolescente ordinaire. Gerhard s'en trouvait désemparé. Il se demanda, pas pour la première fois, comment les Nébuleux le considéraient, et comment eux évoluaient. Elle devait être beaucoup plus vieille que lui, de quelques centaines d'années au moins, et pourtant son vocabulaire était celui d'une adolescente, tout comme son attitude. Les Nébuleux grandissaient-ils plus lentement, et leurs cerveaux avec ? Une hypothèse intéressante, et sûrement juste.

Il se reprit. Ce n'était pas le moment de se perdre dans des suppositions qu'il ne pourrait vérifier, à moins de se livrer à quelques expériences hautement inégales, et dont la simple pensée le laissait nauséeux. Ce dont Gerhard était certain, c'était qu'il lui fallait traiter cette personne comme la jeune fille qu'elle était, et que la déférence ne servait à rien. Bien malgré lui, il se retrouvait à employer le vocabulaire et l'attitude qu'il revêtait pour ses jeunes patients.

Calista s'était relevée - elle lui arrivait à peine à l'épaule, comme la majorité des gens qui peuplaient ce monde en fin de compte - et avait fourré ses mains dans ses poches. Gerhard n'avait pas loupé le frissonnement qui l'avait secoué, cependant, et se demandait depuis combien de temps elle traînait là. La brise n'était pas si fraîche, le soleil tapait assez pour compenser la froideur que le vent amenait en son sein ; à moins que sa constitution ne soit différente de celle des Hommes, et qu'elle craigne davantage le froid que d'autres. Ce n'était pas impossible : Opale, après tout, avait des os plus fragiles, plus légers, plus sensibles. Les Nébuleux revêtaient des apparences humaines mais en étaient, pour certains, bien différents.


Ainsi donc, elle venait de l'école. Gerhard avait cru en apercevoir la flèche, qui surplombait les toits en tuiles des maisons de Lucent. Opale le lui avait évoqué vite fait, entre deux explications sur où se trouvait quoi dans le village : l'institution avait été installée dans un cloître il y avait bien des années, et Nébuleux comme humains y apprenaient côte à côte les rudiments de ce monde. Gerhard avait fait ses lettres dans une école strictement humaine : au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, et bien des années après, enseigner aux deux espèces ensemble était impensable pour la grande majorité de la population de son pays. Et pas que. Cette manière de faire le laissait un peu interloqué, mais enfin ce n'était pas à lui de refaire les règles : la Matriarche s'en chargeait très bien toute seule.

Que Calista fasse l'école buissonnière sur leur... pardon, sur la plage d'Opale, en revanche, l'inquiétait et lui tirait un sourire tout à la fois. Nébuleux ou humain, semblerait-il que les cours repoussaient tout le monde ! Gerhard avait toujours aimé apprendre, mais nombre de ses camarades n'avaient pas fait montre de la même assiduité. Il pouvait les comprendre : apprendre de longues formules mathématiques, des pensées de philosophes morts depuis des siècles, et autres règles grammaticales désuettes, ce n'était passionnant pour personne - sauf, peut-être, pour Ezekiel, qui avait dû lui ressortir une quelconque anecdote des tréfonds de sa mémoire pour le simple plaisir de le faire tourner en bourrique, le petit crapulard.

Gerhard espérait seulement qu'on ne vienne pas leur reprocher plus tard d'héberger un déserteur sur leur plage. Qu'est-ce qui, exactement, constituait une offense grave sur Nitescence ? A dire vrai, il ne tenait pas à le découvrir.


La mention d'un prétendu gardien manqua de lui faire pencher la tête. Vynce...? Un prénom qu'il n'avait jamais entendu avant aujourd'hui. Le mot gardien évoquait une certaine fonction, un policier de l'île peut-être ? Il devrait demander à Opale. Il était en tout cas rassurant de savoir qu'ils n'étaient pas totalement laissés à la merci d'un nouvel arrivant un peu homicidaire - et il n'avait absolument personne en tête en pensant cela, bien sûr que non...

Il pensa que sa décontenance se voyait sur son visage, mais préféra l'exprimer clairement à la jeune fille :


- Non, je ne suis pas avec Vynce, et encore moins avec l'école. A vrai dire, et il renifla avec bonne humeur, je ne suis avec personne d'autre que moi. Et Opale, mais Calista n'avait pas besoin de savoir ça. Il n'était même pas certain qu'Opale constitue une faction qui, dans son esprit, valait la peine d'être considérée. Elle craignait sûrement l'autorité, ou au moins la fuyait, comme en témoignait sa présence sur cette plage isolée. Opale restait un membre du personnel, mais pas davantage. Quoique ce soit déjà beaucoup, reconnut-il intérieurement.


Soupirant, Gerhard se baissa pour défaire les lacets de ses chaussures, les uns après les autres, et les enleva dans le même mouvement, libérant ses pieds de leurs carcans de cuir. Il allait finir par adopter les mimiques d'Opale et se promener pieds nus, si ça continuait ainsi, et s'il faisait de ses visites dans la crique une habitude ! Le médecin en serait sans doute ravi, non pas que Gerhard aille lui annoncer ses intentions. Il n'était plus un enfant.


- Je ne sais pas si j'ai très envie de savoir depuis combien de temps vous êtes ici... dit-il à Calista en se relevant, faisant craquer son dos en même temps ; le bruit lui arracha une grimace fugace. Mais si ça peut vous rassurer...? Je n'ai ni vu ni entendu personne qui soit à votre recherche.

Il haussa les épaules.

- Quoique ça ne veuille pas dire grand-chose. J'habite le manoir là-bas, il désigna la direction d'un geste désinvolte du pouce, avec mon colocataire, et j'imagine que vous avez vu que nous sommes un peu éloignés de tout.


Se baigner en présence d'une si jeune personne était hors de question. Gerhard aurait bien pratiqué sa brasse, mais il avait la présence d'esprit de réaliser que se déshabiller devant Calista était une mauvaise idée - et encore, c'était un bel euphémisme - sûrement une qui aurait tôt fait de rameuter ce dénommé Vynce. Quelque chose que ni Calista, ni lui, ne souhaitaient en cet instant.

Ses plans pour la journée mis à mal, Gerhard sentait qu'il ne lui restait plus qu'à faire ce qu'il savait faire de mieux : son métier. Mais à petite dose. Après tout, il n'était pas en consultation, et Calista n'était pas sa cliente, et avec un cadre aussi joli ? Il n'avait pas vraiment envie de le gâcher avec des questions pas du tout ciblées.

Avec la grâce d'un phacochère, Gerhard se laissa tomber dans le sable, dans la même position que Calista avait abandonné en se relevant. Il lui jeta un regard en coin : elle le regardait de haut et, chose rare, il devait lever le menton pour l'apercevoir dans son entièreté.


- Alors, qu'est-ce que vous évitez avec autant d'application, Calista ? Les cours vous barbent, ou bien ce sont vos camarades ?


Il réalisa après coup qu'il n'avait aucune idée de comment parler à une adolescente, et grimaça intérieurement. Eh bien, voilà qui promettait d'être intéressant, autant pour elle que pour lui. Enfin, il supposait. Ce serait sûrement très douloureux. Mais pas autant que l'amende qu'il se boufferait pour tenue indécente devant mineure. Gerhard avait apprit à choisir ses batailles, depuis le temps, et c'était l'une d'entre elles. Et puis, il était curieux. Toute rencontre était bonne à prendre, après tout, et les yeux clairs de Calista lui donnaient envie d'en savoir plus sur elle.



Citation :
je place ce rp avant celui de la rencontre entre Gerhard et Vynce, mais si ça fout en l'air ta timeline hésite pas à me le dire chou <3
Mer 3 Avr 2024 - 23:16
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Calista Sanjaa
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Calista Sanjaa
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• Feat Gerhard •
Première bonne nouvelle de la journée, il n’était pas affilié à une quelconque forme d’autorité. Calista pouvait souffler, elle ne s’en souciait pas non, mais se prendre une montagne de remontrances l’aurait fatigué d’avance. Il faisait beau, le temps était clément, ce n’était certainement pas le moment de lui gâcher son plaisir. Elle ne pouvait dire si la présence de Gerhard allait être un problème, c’était à son interlocuteur de choisir. Ils pouvaient profiter de cet instant à deux même s’ils ne se connaissaient pas plus que ça, tant que la conversation était agréable. Les mots du brun lui décrochèrent un sourire en coin. Qu’avec lui-même hein ?

"Drôle de façon de voir les choses, mais en vrai je comprend."

Il lui avait assuré n’avoir vu personne à sa recherche. Oh, elle n’en demandait pas tant ! Mais la dragonne avait l’impression que l’ordre des priorités sur Nitescence était un peu déroutant c’est vrai, la perspective d’une milice à ses trousses ne lui paraissait pas si improbable et l’image était très drôle. Elle n’était pas au bout de ses surprises c’était sûrs, la première étape avait été d’être apprentie en un claquement de doigt, demain peut-être qu’elle serait poissonnière. Sacrée Matriarche, au moins elle n’était pas prévisible. À défaut d’être une plaie à ses yeux, l’île était loin d’être ennuyeuse !

"Oooh, c’est donc vous deux qui habitez là haut ?" dit-elle, la main au dessus des yeux, "je me suis demandé si le manoir était habité ou non, il a du charme."

Sortie de ses songes, elle suivi la direction indiquée par Gerhard vers la grande maison plus haute, visiblement aussi habitée par un colocataire mystère. Manque de chance, la demeure ne pourra pas être sa future cachette, quoiqu’elle aurait été un peu trop grosse pour que ça passe après réflexion. Calista observa du coin de l’œil son interlocuteur se poser au sol, soulevant un petit nuage poussiéreux au passage de son postérieur. Elle pu entrevoir le sommet de son crâne, une zone d’ordinaire inatteignable tant Gerhard semblait grand. Sa taille -qui faisait naturellement de lui quelqu’un d’imposant- s’était évaporée, laissant un homme presque frêle et pouvant s’envoler à la moindre bourrasque. Le voir ainsi lui donna un frisson supplémentaire, le vent pourtant léger n’avait de cesse de lui rappeler que le bout de ses doigts appelaient à l’aide face à la fraîcheur. Se frottant les mains ardemment, Calista ne prit même pas la peine de réfléchir à la question.

"Ha ! Les cours évidemment. Sérieusement j’ai plus de cent ans, j’ai passé l’âge d’apprendre bêtement des leçons par cœur. Tu te verrais toi reprendre l’école après des siècles d’existence ?"

De la pointe du pied, la dragonne s’était mise machinalement à créer des sillons dans le sable, quittant des yeux le visage cicatrisé de Gerhard. Elle n’aimait pas se voir comme ça, l’image d’une banale adolescente frustrée par son petit sort médiocre mais c’était plus fort qu’elle dès que le sujet tournait autour de Nitescence.

"Depuis que je suis ici, je n’ai eu aucun choix. Je n’ai pas choisi d’être là, je n’ai pas choisi où j’habite ni même quand je pourrais repartir... je n’ai même pas choisi cette rune." Énumérait-elle sur le bout de ses doigts glacés. "J’ai toujours été libre et ce n’est pas cette Matriarche qui va m’en empêcher, même si ça doit commencer par dormir sur des plages isolées."

C’était une rébellion un peu ridicule mais elle était nécessaire pour Calista. La nébuleuse avait déjà quémandée un changement de statut à Émilia mais celle-ci était resté inflexible, les ordres étaient les ordres. Sois-disant parce qu’elle ne maîtrisait aucun métier "fiable"… c’était stupide.

Elle s'était rapproché, finissant par se rassoir non loin du brun. Le paysage était agréable, autant de pas lui tourner le dos.

"Je parle, je me plains, désolée je dois être chiante à mourir. Et toi Gerhard, tu as trouvé ce que tu cherchais ici ? Un semblant de vie stable je suppose… comme chaque habitant."



Mar 30 Avr 2024 - 1:07
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Gerhard Speckmann
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Gerhard Speckmann
Calista était bien moins hostile que ne l'avait laissé sous-entendre ses premières réactions. Il la vit se détendre imperceptiblement dès lors qu'il lui assura qu'il n'était affilié ni à l'école, ni à ce Vynce qui lui courait apparemment après. Il jeta un coup d'oeil derrière elle, mais nulle silhouette ne se découpait à l'horizon, sinon celle de la jeune femme.


- Drôle de façon de voir les choses, mais en vrai je comprends, disait-elle avec un reniflement qui, s'il avait la défiance de celle qui l'avait lancé, ne contenait aucune animosité. Gerhard ne pouvait s'empêcher de sourire à ce ton qu'on associait à tous les adolescents un peu rebelles, en plein dans la tempête de cet âge bien difficile à gérer. Elle en avait l'attitude, mais quand elle parlait Gerhard ne doutait pas qu'elle comprenait réellement ce qu'il voulait dire. La sagesse était-elle partie intégrante de la vie de tous les Nébuleux ? On disait que c'était une qualité qui venait avec l'âge... Calista en aurait donc à revendre bien des millénaires plus tard.


La mention du manoir l'avait intéressée. Calista avait braqué son regard bleuté au-delà de la falaise, là où on pouvait voir poindre le dernier étage de la massure et son toit en tuiles détériorées par le temps et le climat ambiant. Le sel attaquait la moindre surface sur laquelle il mettait la main, grignotait tout inexorablement, et Gerhard ne savait pas s'il devait craindre pour sa vie à chaque fois qu'il longeait les murs extérieurs de la maison. Une tuile sur la tête et c'était fini, plus de Gerhard Speckmann à croupir sur cette île inconnue.

- Oooh, c’est donc vous deux qui habitez là haut ? Je me suis demandé si le manoir était habité ou non, il a du charme.

Il ne pouvait que lui donner raison, mais évita de lui énumérer le nombre d'araignées qui vivaient entre ces murs trop longtemps parcourus par une seule âme. Au moins n'auraient-ils pas de problème de moustique durant l'été, si tant est qu'il y en avait à Nitescence. Il espérait que ces petites saloperies n'avaient pas réussi à s'infiltrer sur l'île, mais qui sait, peut-être que la faune et la flore sauvage leur réservaient pire encore. Gerhard n'avait soudainement plus si hâte de l'été.

Calista se frottait frénétiquement les mains. Nerveuse, tic, ou juste frappée par le vent frais qui soufflait constamment sur la plage ? Il n'aurait su le dire. Le seul Nébuleux qu'il avait touché était Opale, qui paraissait être naturellement plus froid que les humains. Ce n'était sûrement pas le cas de tous, mettre à la même enseigne des êtres vivants si différents aurait été une erreur et une grave insulte. Gerhard l'étudia avec minutie, n'osant pas se tourner complètement vers la jeune fille de peur qu'elle n'interprète mal ses observations. Elle était vêtue légèrement pour le temps, ses jambes à découvert, mais peut-être était-ce parce qu'elle avait omis d'attraper de quoi se couvrir dans sa fuite. Ses vêtements paraissaient froissés. Depuis combien de temps les portait-elle ?

- Ha ! Les cours évidemment. Sérieusement j’ai plus de cent ans, j’ai passé l’âge d’apprendre bêtement des leçons par cœur. Tu te verrais toi reprendre l’école après des siècles d’existence ?
L'exclamation de Calista l'arracha à ses pensées. Elle décrivait dans le sable des formes sans queue ni tête, le visage tordu dans une expression de frustration farouche. Sa situation l'agaçait, c'était clair comme de l'eau de roche. Depuis que je suis ici, je n’ai eu aucun choix. Je n’ai pas choisi d’être là, je n’ai pas choisi où j’habite ni même quand je pourrais repartir... je n’ai même pas choisi cette rune, reprit-elle, la consternation de plus en plus claire au fur et à mesure qu'elle levait ses doigts. D'un geste presque impérial. Gerhard fronça les sourcils. Le maniérisme lui rappelait quelqu'un, mais qui ? Calista l'empêcha d'y réfléchir davantage : J’ai toujours été libre et ce n’est pas cette Matriarche qui va m’en empêcher, même si ça doit commencer par dormir sur des plages isolées.


Sa tirade achevée, elle revint s'asseoir sur la plage, mais Gerhard ne put s'empêcher de noter qu'elle avait délaissé l'endroit qu'elle avait investi quand il l'avait surprise ici. Plus proche, désormais, geste peut-être inconscient mais qui effaça le début de grimace qui avait menacé de s'installer sur son visage. Il le cacha dans le creux de son coude, mais ses yeux se plissaient dans une telle mimique qui rendait cette pointe de joie impossible à totalement dissimulée.

- Je parle, je me plains, désolée je dois être chiante à mourir. Et toi Gerhard, tu as trouvé ce que tu cherchais ici ? Un semblant de vie stable je suppose… comme chaque habitant.

Etait-elle amère de ne pas l'avoir trouvé ? Il était difficile de se sentir réellement à sa place quand le monde autour de vous vous rappelait que vous ne lui apparteniez pas vraiment. Qu'avait vécu Calista ? Elle semblait capable, plus qu'une adolescente humaine - mais ça c'était logique, elle était infiniment plus âgée -, pas dénuée d'une certaine sensibilité. Sa rébellion avait moins des allures de caprice qu'autre chose, un mal-être qui courait plus profondément—

Gerhard cligna des yeux et se passa une main dans les cheveux. Non, il ne devait pas penser d'elle ainsi. Calista n'était pas une de ses patientes sur laquelle il devait faire fuser les suppositions. La psychanalyse, songea-t-il avec un certain humour, il la gardait pour Ezekiel Oldenbourg, qui avait bien besoin de toute l'aide que le monde voulait bien lui accorder.

- Je ne trouve pas que vous êtes "chiante", rebuta-t-il doucement en se détournant pour contempler l'horizon. Vous avez des griévances et vous voulez les exprimer, c'est normal. Et vous avez raison, admit-il avec un rire, rien ne pourrait me faire retourner à l'école à mon âge ! Alors au vôtre...

Sûrement parce que son expérience avait été absolument terrible, mais Calista n'avait pas besoin de le savoir. Il avait changé d'établissement trois fois, avait manqué de se noyer, s'était fait casser le nez, diable ! Il en portait encore la marque aujourd'hui. L'université était une autre paire de manches encore, une qu'il était bien heureux de ne plus avoir à porter aujourd'hui. Il n'aurait pas été contre mettre quelques baffes à ses anciens professeurs, mais enfin, il fallait bien être raisonnable... parfois.


Gerhard étendit ses jambes qu'il avait ramené contre son torse et détendit son cou, le faisant craquer une nouvelle fois avec un geste sec. Mauvaise habitude qu'il avait presque perdu, mais qui lui revenait de temps à autres. Une de ses mains s'enfonça dans le sable pour mieux soutenir sa longue colonne vertébrale. Ainsi disposé, la mer léchait presque la plante de ses pieds, une présence frémissante mais jamais tangible. Il n'en aurait pas été de même à marée haute, mais le moment était passé et ne reviendrait que ce soir, bien après qu'ils aient déserté la plage et ses longues étendues sableuses.

- Je ne sais pas si ma vie est très stable en ce moment. Je viens à peine d'arriver, avoua-t-il. J'imagine que nous sommes tous les deux dans le même bateau... Mais pas pour l'école, hélas. Sa main libre vint gratter le poignet sur lequel Opale avait détecté, lors de leur première rencontre, cette rune dont on l'avait affublé sans qu'il ne s'en rende compte. Marque d'appartenance de l'île qui l'avait d'abord rebuté, il n'y pensait plus du tout désormais, bien heureux de pouvoir vagabonder comme bon lui semblait.

Calista n'avait pas cet avantage, et se morfondait sur les bancs poussiéreux d'une école qu'il évitait avec gratitude. Enfin... Elle était là, sur cette plage isolée du reste de Lucent, ça devait compter pour quelque chose, non ? Ce petit instant de liberté rien qu'à elle.

- Ce doit être difficile, et prendre son mal en patience est pire encore... Mais si vous faites preuve de bonne foi, peut-être accepteraient-ils de vous laisser quitter l'école ? Gerhard grimaça. Le conseil n'était pas très avisé, mais il n'avait jamais prétendu être très doué pour les distribuer. Néanmoins, il ne put s'empêcher de s'en excuser : Pardon, c'est assez... lugubre, dit comme ça. Peut-être pourriez-vous devenir l'apprentie de quelqu'un ? Si vous aidez un habitant dans sa vie quotidienne, vous pourriez vous échapper de l'école. Il faudrait demander à Opale, mon colocataire, il habite sur cette île depuis des lustres. Il pourrait vous éclairer mieux que moi.

De l'extérieur, la conversation devait paraître lunaire : un type qui conseillait une adolescente sur la meilleure façon de louper les cours ! Mais enfin, ils n'avaient aucun public ici, et la frustration de Calista lui pinçait le coeur. Il la connaissait, l'avait déjà vécu, et peut-être aurait-il été préférable qu'il ne dise rien, mais qui le lui reprocherait ? Il n'y avait qu'eux, ici, eux et la mer, dont une vague plus téméraire que les autres lui engloutit, en quelques secondes, le talon. Il le ramena précipitamment, étouffant un rire malgré tout. L'eau ne lui faisait plus autant peur qu'auparavant, et la plaisante compagnie de Calista le détendait, malgré leur sujet de conversation. Tout compte fait, la journée n'était pas désagréable ; une bonne surprise de Nitescence, il supposait.
Jeu 2 Mai 2024 - 23:10
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