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40 ans plus tôt... [FLASHBACK Feat Vynce]  :: Archives :: Bibliothèque des anciens RP :: Passé
Opale Caladrius
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Opale Caladrius

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Feat Vynce



Les doigts fins d'Opale se serrèrent contre sa chemise dont les pans flottaient dans le vent froid. Hors d'haleine, la créature courait le long d'une falaise. Les bourrasques fouettaient son visage et ses cheveux qui partaient en boucles blanches contre sa nuque. L'odeur de fumée qui portait l'air achevait de lui serrer l'estomac, l'angoisse irradiant dans le moindre de ses muscles. 

Le matin pointait à peine son nez au-delà de l'horizon, teintant le ciel d'un rouge orangé. Le Caladre dont le sommeil était léger avait fait un rêve horrible. 
Les flammes lui brûlaient le corps, le grondement abominable et sourd du métal gémissant autour de lui se resserrait encore et encore. Il l'écrasait ! Le sifflement de la chute vibrant dans le moindre de ses os jusqu'à la moelle. L'espace se fermait sur lui, l'avalant comme le vent salé qui lui piquait la peau. Le choc et la douleur surmontait d'autant plus la sensation de mourir. 

Mourir. Il s'était senti mourir. 

Opale s'arrêta un instant, hors d'haleine, regardant autour de lui en tentant de distinguer ou avait pu atterrir l'appareil. Car même s'il s'était éveillé en sursaut, suant et le coeur battant, le Caladre savait que ce n'était pas un rêve. Il lui arrivait parfois de sentir, lorsqu'une violente émotion perçait l'atmosphère jusqu'à violenter ses propres barrières. Ses problèmes de vue se faisaient persistants ces derniers temps, mais il distinguait encore les formes sans en percevoir les détails. Le nuage de fumée noire en direction de la crique au cimetière acheva ses doutes. 

Le Nébuleux s'empressa de descendre par un petit passage escarpé, se glissant sur la bande de sable qui menait aux plages. Essoufflé, les fortes odeurs de pétrole lui brûlaient la gorge et le liquide noir venait souiller le sable et les eaux. Sa manche couvrit son visage et il se glissa entre les débris de ce qu'il supposait être un avion. Il ne savait pas ce qui l'avait poussé à se précipiter ici, sans aide. Peut-être était-ce la puissance de ces émotions étrangères. Ou alors, il craignait que la matriarche arrive ici avant lui. Si c'était lui, alors peut-être avait-il une chance de... De sauver quelqu'un.

Où était-il ? 

Il était certain de percevoir quelqu'un. Cela ne pouvait pas être un animal, il le sentait trop proche, trop présent. Opale s'avança et retient une brève inspiration de surprise en voyant ce qui ressemblait à un homme échoué. Il s'avança et le retourna, mais il était déjà mort, la moitié de son buste avait été arrachée. En plissant les paupières, il distingua un uniforme militaire. Le coeur battant, il poursuivit son investigation en quête de la faible présence. 

Après quelques minutes, la vive couleur rouge attira son attention et il se hâta jusqu'à la silhouette étalée entre deux rochers. La veste flottait dans l'eau et le corps était... Était entier. Un léger souffle soulagé et Opale passa ses mains sous les aisselles de l'intru, le tirant jusqu'à la plage. Hors d'haleine, il se pencha au dessus de lui et appela. 

Rien, aucune réaction. Au moment ou il abaissa son visage contre son torse pour entendre son coeur, il sentit l'odeur du bois brûlé. Ses doigts glissèrent le long de son visage, puis de son bras. En l'effleurant, il comprit avec surprise qu'il s'agissait d'écorce. 

Ce... Ce n'était pas un humain. 

Un soupir soulagé relâcha ses épaules et le médecin tomba à genoux à ses côtés. Le temps de reprendre ses esprits, il avait jaugé l'étendue de ses blessures. C'était incroyable, merveilleux même. Presque personne n'aurait survécu à un tel accident. Opale passa doucement une main au dessus de son corps qui émettait une forte chaleur. Il avait l'air... Jeune. Mais on ne pouvait jamais vraiment savoir avec les nébuleux, comme avec lui-même. Sa main effleura doucement sa joue, ses cheveux, mais il était complètement inconscient. Le caladre abandonna l'idée de le réveiller et décida de le ramener chez lui. 

Il savait qu'il devait avertir la Matriarche, mais il craignait qu'il ne meurt de ses blessures alors il refusait de le quitter, pas encore. Bon sang qu'il était lourd ! Et grand ! Le trajet de retour fut un enfer mais Opale se remerciait silencieusement de ne pas habiter à l'autre bout de Lucent. Lorsque enfin il le porta jusqu'à l'étage, ses jambes le lâchèrent et il retomba sur le lit en même temps que lui. A bout de force pourtant, le nébuleux s'empressa de soigner ses multiples blessures.

Il était force de constater l'étendue des cicatrices de l'inconnu, la moindre parcelle de sa peau possédait une marque. Et ce bras étrange... Opale ne savait pas comment le traiter alors il y appliqua simplement une compresse fraiche. 
Malgré ses efforts, il semblait faiblir de minutes en minutes. Le soir venu, Opale avait eu de nombreuses visites de la part des autres membres du personnel qui s'interrogeaient sur l'étranger. Il craignait que la matriarche ne vienne le voir en personne et décide de son sort sans qu'il n'y puisse rien alors il priait pour qu'il s'éveille. Pitié, pitié, ne mourrez pas. Il les chassa tous avec plus ou moins de fermeté, voulant se concentrer sur son ouvrage sans être dérangé. Qu'importe les morts que l'on avait trouvé ou que l'on cherchait encore sur la crique, il y avait un nébuleux ici, bien vivant. Il avait besoin de lui.

En s'attelant à la plaie profonde qu'il avait sur son épaule, la suturant avec délicatesse, il remarqua que le sang agissait bizarrement, s'épaississant, collant même. Il espérait ne pas faire plus de mal qu'il ne le souhaitait et une fois la blessure cousue, il décida d'user de son pouvoir pour apaiser la douleur et aider à la cicatrisation. Après ça, Opale tomba de fatigue au chevet de cet étrange inconnu. Une lampe à huile éclairait la petite chambre blanche devenue sombre. Au dehors, les branches d'un pin tapaient doucement contre la fenêtre, agité par le vent. Lui reposait nonchalamment au creux du fauteuil, ses cheveux en bataille tombant le long de son visage détendu, sa chemise était débraillée et tâchée de sang et de pétrole, sa taille légèrement tordue dans une position qui ne devait pas être très confortable. Ses yeux mis clos l'observaient et il se murmurait à lui-même "d'où peux-tu bien tomber...?" 

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Lun 19 Fév 2024 - 0:03
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Vynce Stanford
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Vynce Stanford
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J’ai l’impression que mon corps brûle de toutes parts. Je divague et vogue sur des mers sombres et inconnues. Ne sachant où les courant m’emportent.
Je perds pieds.
J’ai la sensation que tout autour de moi n’est que mer acide et océan brûlant. Pourtant l’espace d’un instant, j’ai bien l’impression que quelque chose me tire. Une force me soulève mais je suis incapable d’ouvrir les yeux.
Mère m’appelle…
Elle me demande de tenir bon, me transmet sa force. Elle a l’air si inquiète. Je vais la rejoindre, ne devrait-elle pas être heureuse et soulagée que je sois encore plus près d’elle ?
Non, elle m’a destinée à autre chose, un but bien précis dont je ne dois pas me détourner.
Je ne dois pas faillir.
Pas maintenant.
Je m’éveille sur une étendue désertique, cherchant autour de moi un signe, une piste à suivre. Le ciel est d’un bleu indigo limpide, constellé de milliers d’univers et d’étoiles.
Quelque chose passe dans mon champ de vision. Mon regard se tourne immédiatement vers cette silhouette blanche. Elle ne s’arrête pas et continue de voler bas. Sans réfléchir plus amplement, je le suis, distinguant un aspect de corbeau.
Un corbeau blanc.
Je n’en n’ai que rarement vu. Ceux-ci étaient albinos ou atteints de leucisme à certains endroits de leurs plumes, rappelant les pies. Encore une magnificence de mère.
Je cours sans relâche dans les plaines sombres et nébuleuses. Errant sans jamais trouver de point précis dans cette course forcée à travers ces étendues désertiques.
Ce n’est pas un tunnel et j’ignore ce que je trouverai ensuite.
Mais force est de constater que je ne rattraperai jamais cet oiseau. Chaque fois que je pense le rattraper, il s’éloigne un peu plus, toujours plus. Jusqu’à ce que je ralentisse le pas, puis m’arrête. Je soupire et me prends le buste en serrant mes bras contre moi. Mes bras… Je les détache de mon corps, observant ma main gauche bel et bien là. Intacte.
Je rêve… C’est indéniable.
Ou alors je suis véritablement mort et je tente de rejoindre ma créatrice à travers le néant.
Pourquoi ai-je alors toujours si mal à travers ce rêve ?

 
Tu entrouvres les yeux sur une lumière tamisée et faible. L’odeur de brûlé te parvient encore aux narines, l’odeur de la mort également. Un sentiment étrange s’emparant de toi, à la fois déçu et soulagé mais aussi triste et inquiet. Puis c’est une douleur fulgurante qui te déchire les entrailles lors de tes respirations. Pris soudainement d’une quinte de toux, tu te tors sous les affres de ton corps brisé. Tu lâches un cri, essayes de te reprendre et de ne plus bouger. Mais la souffrance est telle que tu retombes dans un coma profond.
 
Tu ignores combien de temps tu es resté endormi, ni si cette souffrance continuera de perdurer encore malgré ton inconscience. Ton corps guéri et se ressource. Quelque chose de frais entoure ton bras et l’eau est complètement drainée par l’écorce de ce dernier tant tu aspires à te régénérer. Cette sensation d’avoir des mains qui s’affairent sur toi est à la fois agréable et gênante. Tu n’aimes pas qu’on touche les anciens stigmates de ton passé. Ces cicatrices horribles et laides qui ont marqué ton corps au fil des ans. Qu’en pense ton soigneur en voyant tout ça ? Tu n’en sais rien et tu n’oses pas demander à ton réveil.
Ton réveil…
Il doit bien se passer plusieurs jours avant que tu n’ouvres enfin les yeux véritablement. Après ces nombreuses phases où tu as complètement décroché de la réalité pour te concentrer vers cet oiseau blanc que tu n’as cessé de suivre jusqu’à ce que tu finisses par te poser, las. Qu’il ne revienne te voir ensuite et cet échange de regard que vous vous êtes fait durant un long moment. Très long moment avant que la douleur de ton corps ne se dissipe légèrement et que tes yeux s’ouvrent.
 
Tu cherches un peu autour de toi et ton regard tombe sur une silhouette non loin du lit. Dans un silence apaisant, tu ne lâches pas ton sauveur du regard. Comprenant que tu es en vie, que tu as survécu au crash de cet avion seulement grâce à cet homme qui te fait face. Tu n’oses pas parler de peur de rompre ce lien entre lui et toi. Tu as tellement de questions à lui poser, mais tu n’oses pas ouvrir la bouche en premier. Alors tu l’observes, y trouvant de drôles similitudes avec le corbeau de tes songes. Ton regard s’illumine de reconnaissance. Seulement tu restes un peu méfiant car tu ignores où tu te trouves. Chez l’ennemi ou des alliés ? Tu attends de voir, n’osant pas faire de gestes brusques. De toute façon, dans ton état tu ne peux pas faire grand-chose.
@"Opale Caladrius"
“”

 
Lun 19 Fév 2024 - 1:37
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Opale Caladrius
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Opale Caladrius

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Le vent soufflait entre les fines rémiges blanches de l’oiseau. Son petit cœur battait vaillamment dans son fragile poitrail et ses yeux pâles tombaient sur le désert qu’il survolait.
Ah. Le voilà.

D’un revirement d’aile, il plana au-dessus de la silhouette étrangère, le distançant toujours de quelques mètres. L’étranger ne disait rien, le suivant en silence. Opale sentait son regard lui brûler les plumes avec intensité. Il n’y avait pas de vent dans cet espace, pourtant, le volatile planait avec facilité. Leurs courses se poursuivit un moment, dans les éternelles plaines que peuplaient l’esprit du nébuleux.  Opale était dans le rêve de celui qui l’avait soigné. Ces lieux reflétaient les craintes, les consciences enfouies et terrassées par la douleur.

La tête du corbeau pâle s’incline et il plonge dans les ténèbres obscurs au-dessus de sa tête. C’est comme traverser un épais liquide, l’air s’épaissit et le corps s’enfonce dans le voile noir. Les étoiles grandissent et grandissent encore et… Opale ouvre les yeux. Un espace vide, apaisant. Il n’est pas réveillé, pas encore. Il se relève, sentant sous ses pieds l’eau s’agiter. Là, quelques mètres plus bas, il y a l’inconnu qu’il tente de sortir des ténèbres. S’il le fait courir, c’est pour le maintenir à flot. Tant qu’il respire, tant qu’il s’agite au plus profond de son esprit, il y a encore la chance qu’il rouvre les yeux. Il ne doit pas s’arrêter de bouger et le volatile l’aide.


Le Caladre n’a pas besoin d’ouvrir ou de fermer les yeux ici. Tout est noir. Opaque. Aucune lueur, ni étoile, ni soleil.
Opale.
 
La voix de la Matriarche le fait frémir et il se retourne, mais personne. Il sent sa présence. Il déteste ça, quand elle se glisse dans ses rêves. Ou dans ceux de ses patients. Il sait qu’elle observe, toujours. Malgré lui, il craint de sentir ses yeux glisser sur son échine. Elle le questionne sur la présence de l’étranger chez eux. Elle réfléchit sur son sort. Opale sent sa poitrine se serrer, l’angoisse descendre dans son ventre et s’y loger comme un cœur palpitant.

-Ma… Matriarche ! Ce n’est pas un humain, alors il reste un espoir de le sauver !

C’est un militaire. Les soldats sont mauvais. Elevé par les hommes, il ne peut que vivre pour eux. Se battre pour eux. Tuer pour eux. Des êtres dangereux n’ont pas leur place ici. Il entend ses paroles, mais ne les avale pas.

-Il me ressemble. J’ai été élevé par les diurnes, j’étais sous leur emprise moi aussi. Je… Je suis certain qu’il peut s’en détacher, comme je l’ai fait par le passé. Croyez-moi, confiez-le-moi. Vous ai-je déjà failli ? Mes instincts ne se trompent pas, il y a du bon en lui... J'y.. J'y crois.

La Matriarche se moque, sa voix coule sur lui dans une vague menace. Opale se concentre pour ne pas flancher dans les limbes. Elle le connaît, elle sait qu’il est l’un de ceux contredisant le plus souvent ses ordres. Mais aussi le plus pertinent de ses personnels, qui ne suit pas les ordres aveuglement tout en proposant des solutions. Peut-être a-t-il raison. En un instant, sa présence s’efface et Opale est laissé seul dans l’obscurité. Le souffle court, il penche la tête et la prend dans ses mains, tentant de reprendre suffisamment ses esprits. Il espérait qu’elle serait clémente, mais il savait qu’il avait cet étranger sous sa responsabilité à présent.
 
Opale ouvre les paupières sur le flou de la pièce. Un soupir le secoue et il se relève du fauteuil dans lequel il se reposait, écartant les rideaux pour laisser rentrer un brin de lumière. Il ne dort pas vraiment après tout, il veille, c’est différent. La fenêtre s’entrouvre et un vent souffle dans ses boucles emmêlées et dans sa chemise. L’air frais apaise toujours, au-delà du frisson. C’est alors qu’il le sent.
Le regard.

Opale se retourne vivement, dévisageant avec surprise l’inconnu. Il ne le distingue pas bien, mais il le sent réveillé. Un ange passe, moment flottant où ils se dévisagent mutuellement avec mélange de curiosité et méfiance. Puis le Caladre brise la glace, un immense sourire éclaire son visage et il ramène ses mains sur sa bouche comme pour retenir une exclamation. Son cœur s’accélère et il s’avance jusqu’au chevet de l’homme, ses cheveux suivant le mouvement alors qu’il s’abaisse au-dessus de lui.


-Oh OH ! dieu merci vous êtes réveillé !

Opale ne croyait pas en dieu, mais c'était sorti tout seul, réminiscence de son éducation. Il approche sa main de la sienne, effleurant ses doigts avant de se rendre compte que c’était un parfait étranger, qu’il ne le connaissait pas. Enfin, presque, ça lui faisait toujours cette impression lorsqu’il visitait un rêve ; de familiarité. Mais après tout, il pouvait être dangereux, lui sauter à la gorge. Ce ne serait pas la première fois que cela lui arrive… Sa nuque s’en souvenait. Le Caladre devait arrêter d’agir comme un invincible en étant aussi fragile qu’un humain. Il se racla la gorge avec un sourire maladroit, effectuant un signe de main devant son regard

-Parvenez-vous à parler ? Combien de doigts voyez-vous ?

Voilà plusieurs jours après tout, qu’Opale veillait sur lui. Il le distinguait mal, mais il devinait un regard éveillé, sa silhouette enveloppée dans les bandages et les draps blancs. Les fractures, les brûlures, les plaies, il avait tenté de le soigner au mieux. Comme il ne savait pas comment son sang réagirait au sang humain, il lui avait simplement donné des perfusions pour le réhydrater et l’alimenter. C’était complexe, avec les nébuleux on ne savait jamais vraiment alors il fallait être prudent. Il avait fouillé dans ses nombreux ouvrages et il supposait une Driade ou Hespéride, mais rien n’était moins sûr. Sa main se ramena nerveusement sur sa poitrine, serrant sa chemise.

-Je suis tellement soulagé…

Ne sachant pas si l’autre pouvait répondre, il faisait preuve de douceur et délicatesse, tentant de ne pas le brusquer, même s’il avait du mal à calmer son cœur. Ainsi, ces mots venaient presque pour lui-même, les yeux mi-clos, un vague sourire aux lèvres.
 
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Lun 19 Fév 2024 - 14:51
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Vynce Stanford
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Mon regard se pose sur l’étranger qui me fait face. Nous observant dans ce silence que seul le vent brise alors qu'il s’engouffre à travers la fenêtre ouverte. Passé ce laps de temps à nous observer, l’homme au teint pâle et aux cheveux blancs s’exclame. Je hausse mes sourcils et ouvre grand les paupières, j'entrouvre les lippes tandis qu’il s’approche de moi. Clamant sa joie de me voir éveillé.
Je me redresse comme je peux mais la douleur me fait grimacer. Il parle avec un accent, je comprends ce qu'il me dit. Il faut juste que j’assimile et m’adapte aux termes pour tenter de faire le raccord avec mon esprit qui a bien trop divagué pendant mon coma.
J’entends les murmures de mes congénères. Le langage floral est universel. Je regarde autour de moi et perçois des plantes dans la pièce.
Mon regard tombe sur l’homme dont la main effleure la mienne. Je ne le repousse pas quand bien même je le vois marquer une hésitation. Il doit être ravi de me voir en vie. Ravi d’avoir pu sauver quelqu'un de la mort. Mais il doit rester méfiant quant à ma réaction face aux siennes.

Mon sourire écarte timidement mes commissures et je l’observe plus longuement. Quand j’entends l’intonation interrogative de mon interlocuteur je penche la tête. Je lève ma main gauche pour lui donner le nombre de doigts que je vois. Mon sourire se dissipe subitement quand je vois que la protection qui cachait mon bras dendrifié avait sauté, dévoilant ce dernier à l’inconnu. La stupeur s’empare de moi et par réflexe j’attrape le poignet d’écorce avec mon autre main en observant mon interlocuteur avec un air choqué.

Je tourne la tête vers mon bras ordinaire quand je sens que le creux du coude me fait mal et je constate qu'il est sous perfusion. De l’eau et du sucre. C’était tout ce dont j’avais besoin après ce crash. Je détourne le regard vers l’homme. Essayant de me calmer.

“Oui… je peux parler.” Lâches-tu d’une douce voix encore fébrile.

Tu as un fort accent dans ton parler toi aussi, un accent plus typé. Ça doit bien l’orienter sur ton origine. Dans tous les cas, tu te permets de sourire naïvement à ton sauveur pour le remercier. Tu sais que sans lui, tu aurais pu mourir. Mais peut-être que tu n’es pas encore totalement tiré d'affaires après tout.

“Merci… de m’avoir secouru.”
Tu te dois bien de le remercier pour les soins qu'il t’a prodigué. C’est la moindre des choses.

Mais alors voilà que tu repenses à ton équipe. Tu lâches un hoquet de surprise et te redresses de plus belle non sans grimacer sous la douleur.
“Les autres ? Est-ce qu'ils sont en vie eux aussi ? Est-ce qu'ils vont bien ? Ils étaient avec moi quand… quand…”

La panique me prend soudainement. Je me revois dans la cabine de l’avion à tenter de tout faire pour aider mes collègues pilotes à ne pas se crasher. J’ai vu l’un de mes collègues se faire éjecter et se prendre un morceau de zinc de l’appareil en pleine poitrine pendant la chute. Je les revois tous durant le crash alors que je tente d’en protéger certains, mais la glissade à cette vitesse dans le sable fût telle que je me suis retrouvé éjecté également de l’avion.

Je ne m’inquiète plus de savoir ce que pense mon sauveur de mon bras dendrifié, non, je m’inquiète pour mes collègues. Mes mains venant encadrer mon visage heurté et choqué par la prise soudaine de conscience que mes frères d’arme, pour certains, mes amis, ne reviendront pas. Qu'ils sont morts…

Les larmes se mettent à couler sur mes joues, incapable de contenir ces dernières tant la peine me déchire. J’ai toujours été un pleurnichard, tant pour mes consoeurs que pour les humains avec qui j'ai noué des liens, avec la vie en elle-même en fait.
Mais je redresse la tête dans l’espoir d’avoir une bonne nouvelle, au moins, qu’on ait pu en retrouver d’autres.

“Il faut… il faut qu'on aille les aider !”
Je tente de me mettre debout, ne me préoccupant absolument pas d’être nu comme un ver pour sortir du lit. C’est une douleur vive dans la jambe qui me fait retomber sur le lit.
Je me tiens vivement la cuisse, percevant sans mal la douleur d’une fracture. Mon coeur palpite et ma respiration se fait plus forte, tant par l’angoisse que par la douleur, la peine et la tristesse s’emparant de moi. Je regarde mon sauveur avec les larmes aux yeux, appendu à ses réponses. Une lueur d’espoir dans le regard.

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Lun 19 Fév 2024 - 16:31
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Opale Caladrius
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Le voir ainsi se redresser acheva de combler Opale de soulagement. L’inconnu de la plage semblait encore sous le choc, voir confus mais il lui donna le juste de nombre. Le Caladre manqua de sauter en même temps que lui en voyant sa réaction à son bras. Cette… Caractéristique ne semblait pourtant pas dater du crash. Pourquoi cet étonnement ? Les grands yeux bleus du jeune nébuleux plongèrent dans les siens et Opale ne put que lui offrir un sourire encourageant. Il ne se sentait pas moins méfiant, mais pour le moment il semblait bien incapable de faire le mal.

Le médecin sentait d’ici la matriarche rigolant doucement contre son oreille, se moquant de sa naïveté et de son positivisme à toute épreuve. Opale la chassa en l’entendant prononcer ses premiers mots. Sa voix correspondait à son physique, douce et fine. Ayant pris de très légères distances, imperceptibles, le Caladre l’observa, ses mains délicatement ramenées dans son dos au creux de ses reins. Il le distinguait mal, dans le flou de ses mouvements qui étaient vifs. C’était parfait, il n’aurait pas pu rêver d’un réveil aussi salvateur. Il n’était pas tout à fait sorti d’affaire mais le plus dur était fait. Il était réveillé.

Il voulait lui laisser de l’espace, le temps de reprendre ses esprits… Mais bien vite, la situation qui semblait grandement améliorée retomba dans un gouffre obscur. Les remerciements furent de courte durée car le sentiment de surprise et de douleur frappa Opale comme un coup dans l’estomac. Le caladre se prit le ventre, interloqué, observant l’expression de l’homme se décomposer à mesure qu’il réalisait. Les… Autres ? Les militaires humains ? Le médecin entrouvrit ses lèvres tremblantes, s’avançant d’un pas en bafouillant

-Je... Je suis désolé… Ils…

Ils sont partis ? Décédés ? Ont rendus l’âme ? Passés de l’autre côté ? Que dire exactement. Opale n’avait jamais été doué pour annoncer la mort. Pourtant, elle l’accompagnait à chaque chemin qu’il empruntait. Elle était devenue… Banale. Fade. Fataliste. Mourir ou voir mourir, il avait tant été affecté au fil des siècles qu’il s’était construit une barrière impénétrable et bien utile. Impénétrable hein… Depuis qu’il était sur Nitescence, ce mur était tombé. Il avait de nouveau laissé rentrer les émotions, celles des autres comme les siennes.
Après tout, sur l’île, il n’avait encore assisté à aucun décès d’un habitant. Il n’était plus exactement habitué à cette douleur qui transperçait le corps, faisait hurler, pleurer, se rouler, baver, s’écouler de tout son long entre les draps d’un mal incurable qui ronge à la moelle. Son cœur accéléra dans sa poitrine et la voix de son patient le sortit de son choc.

Il faut qu’on aille les aider !


Il s’était levé, ou essayait du moins. Tremblant et fébrile, Opale s’avança enfin pour le retenir par les épaules, le laissant retomber sur le matelas grinçant. Sa jambe était fracturée, il ne pourrait pas aller bien loin. La respiration, la bataille des souffles dans les poitrines envahissait la pièce, surmontée par les sanglots. Le Caladre serra doucement ses mains contre ses épaules, sentant rouler sous ses doigts les aspérités délicates des cicatrices. Ce nébuleux aimait-il réellement ces humains… ?
Osant à peine respirer, ses mains glissèrent doucement jusqu’à celles du blessé et il posa un genou à terre pour être à son niveau et bien le regarder dans les yeux. Il en distinguait la couleur et les gouttes s’écrasant contre ses doigts lui en disait assez sur son état.

-Je suis désolé, vous êtes le seul survivant. Le crash a été trop violent, il a été difficile de vous sortir d’affaire…

Opale crut un instant que son cœur était descendu dans son estomac. Il savait que ce n’était pas sa propre douleur mais bien celle de celui dont il venait d’anéantir l’espoir d’un jour revoir ses camarades. Le caladre, égoïstement peut-être, voulu le temps d’un instant apaiser ces émotions violentes à l’aide de son pouvoir mais… Non. Ça n’aurait pas été juste. Il devait laisser les autres ressentir et il ne devait pas se laisser emporter. 
Les faits étaient simples, pourtant. Les corps avaient été retrouvés, sur la crique ou plus loin. Il voulait lui demander combien ils étaient mais quelque part, il savait que ce n'était pas utile d'enfoncer le couteau dans la plaie. Il n’était jamais bon d’abuser de son habilité pour tenter de soigner ce qui ne pouvait l’être. Pourtant, deux grosses larmes roulèrent à son tour sur ses joues, sous le contraste de son sourire qui se faisait doux. Il était véritablement attristé, il y avait bien ça de sincère. Il les essuya d’un revers de manche avant de regarder leurs mains. Rien qu’il ne puisse dire apaiserait ça, mais il pouvait être là, au moins.


-… Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider, vous ? Monsieur...?


Murmura-t-il après quelques instants, glissant ses prunelles pâles dans les siennes, cherchant son regard. S’il avait pu, il l’aurait pris dans ses bras. Mais ils étaient inconnus, de parfaits inconnus. Mais la douleur qu’ils partageaient ensemble en l’instant était bien familière, elle. Voilà longtemps qu’Opale ne s’était pas laissé atteindre de cette façon. Il était prêt à le laisser, mais au vu de ses réactions, il craignait qu’il ne tente encore de se lever et d’aggraver son état. Il décida de patienter avant de le questionner, il ne voulait pas le brusquer plus. 
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Mar 20 Fév 2024 - 20:03
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L’angoisse te noue le ventre et t’enserre la gorge. Tu as l’impression qu’on t’étrangle tout en mettant un poids colossal sur l’estomac. Bien malgré ton agitation, l’homme aux cheveux blancs tente de te faire reprendre ton calme. Ses mains sur tes épaules qui te retiennent de refaire une tentative pour te lever du lit ont tôt fait de te dissuader. Au lieu de ça c’est un regard embué et inquiet que tu offres à ton interlocuteur. Sa réponse finit de te porter le coup de grâce. Ton visage se fend dans une mine ravagée.

Nos respirations respectives semblent si proches, synchrones, comme si mon vis-à-vis était capable de ressentir la souffrance que je ressentais actuellement, l’angoisse qui me nouait irrémédiablement les tripes et l’inquiétude qui s'emparait de moi pour ce qui avait pu arriver à mes collègues. D’autres mains viennent attraper les miennes. Des larmes tombent sur mes mains, l’écorce buvant l’infime perle salée. Je redresse la tête vers l’inconnu qui m’a sauvé et j’entrouvre les lippes en réalisant qu'il pleurait aussi. M’annonçant la fatalité du reste de l’équipe.
Le seul survivant…
Je suis le seul…
Je baisse la tête et mon regard tombe sur mon bras d’écorce. Mon visage se renferme et je fronce les sourcils. Au fond, je le savais déjà. J’espérais peut-être qu'ils auraient pu avoir autant de chance que moi. Mais je suis peut-être trop optimiste de penser que ce crash aurait été plus doux.
Mais cet homme…
Il semble réellement peiné pour moi. Avec moi. Ça n’est pas une coïncidence, et je comprends ce que ça veut dire. Un être peut faire preuve d’empathie, mais à ce point…
Je peux peut-être me tromper mais certains détails de son comportement quand il a vu ma réaction tantôt ne m’ont pas échappé quand j’y repense. J’étais concentré sur moi-même, mais j'ai bien vu ces grimaces. Comme si, ma peine le frappait au visage.

“Vous êtes empathe ?” Demandes-tu d’une voix étranglée par la peine.

Ton regard azuréen se relève pour le plonger dans ses opales et tu ne le quittes pas des yeux. Le laissant garder contact avec toi par ses dextres entourant les tiennes. Tu ne cherches pas à le repousser, tu n’en n’as pas la force et tu ne le souhaites simplement pas. Ce contact, au contraire, te pousse à garder la tête hors de l’eau et à ne pas sombrer encore dans une mer ténébreuse. Après tout, un simple Humain ayant vu ton bras gauche au naturel aurait mieux fait de te laisser pourrir sur cette plage. Si tu es en vie, c’est avant tout grâce à lui mais aussi parce-qu'il ne doit tout simplement pas être un éphémère, comme ta mère aime tant les appeler.

Tu assimiles l’information, le regard toujours dans celui de ton interlocuteur. Espérant avoir une réponse bien malgré sa demande de vouloir t’apporter d’une quelconque manière son aide. Non, il en a déjà bien assez fait avec ses soins sur ta personne. Mais tu peux bien te présenter à lui par respect pour ce qu'il a fait pour toi et ce qu'il continue de faire.
“Vynce… Je veux dire… Je m’appelle Alexander Vincent Stanford. Je…”
Tu t’interromps en regardant autour de toi mais rien ne te permet de savoir où tu te trouves. Un peu désorienté et mefiant. Il parle anglais mais il a un accent typique de Saint Louis. Est-ce qu'il aurait des origines Françaises ? Tu te questionnes sur des tas de choses mais la première question pour toi est de savoir si tu te trouves en zone ennemie.
“Où sommes-nous ? Est-ce que vous êtes sous occupation allemande ?” C’était risqué de poser ce genre de question à cette période mais il fallait que tu saches. Et tant pis si tu étais vu comme un ennemi après ça. Tu n’avais pas peur de la mort, tu l’as croisée tellement de fois.

Je dégage ma main droite pour venir essuyer mes larmes. Reniflant un peu pour reprendre contenance malgré cette boule d’angoisse qui ne me quitte pas. Revenant sur mon sauveur.
Son regard est à la fois si expressif et… fade. Comme si sa vue semblait relativement réduite.
Je fronce les sourcils en penchant la tête, venant poser ma main sur son visage, caressant de la pulpe de mon pouce sa pommette.
Que ce regard m’intrigue…
J’en oublierai presque mon état actuel.
Il a le même regard que ce corbeau blanc que j’ai vu en rêve. C’est d’autant plus perturbant.

“Vous me rappelez ce corbeau blanc que que j’ai perçu dans mes songes. C’est comme s'il tentait de me ramener, comme ce que vous avez fait.”
Tu baisses ta main en fermant les yeux, secouant doucement la tête en tentant un sourire qui se veut mélancolique.
“Pardon… je dois encore divaguer… je peux avoir votre nom ?” Ton regard se rouvre de nouveau sur ton sauveur et tu attends calmement ses réponses à tes questions.

Tu dois bien te douter que lui aussi il en a quelques unes. Vu ton état et ce crash qui n’a pas dû être très discret. Tu espères au moins qu'il n’y ait pas eu d’autres victimes que ton escouade.
@"Opale Caladrius"
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Mar 20 Fév 2024 - 23:59
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Opale Caladrius
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Vous êtes empathe ?


La voix avait sonné, claire, affutée, comme une lame filant délicatement sur la peau d’Opale. Le caladre cilla, surpris. Il lui sembla que ses yeux se plongeaient dans les siens et l’infime contact se prolongea. Opale avait les mains engourdies. Ses doigts froids se serrèrent doucement contre ceux de l’inconnu, sa gorge était serrée, presque douloureuse. Il avait la sensation que s’il le lâchait du regard, le fil tenu pouvait se briser. Et qui sait ce qu’il pouvait se passer. L’être sur la ligne fine, balançant entre des choses sans importances qui raccrochaient à une réalité pour ne pas sombrer dans la douleur de ce qu’elle était réellement.


Opale déglutit, souriant doucement. Il sentait son cœur s’apaiser quelque peu, son poignet contre le sien. Alexandre. Vincent. Stanford. Ou Vynce ? C’étaient des beaux noms, très humains. C’était la première chose que notait le médecin malgré lui, car l’on apprenait parfois à faire la subtile différence. Et puis, sa seconde interrogation le troubla. Une légère confusion passa dans son regard et il inclina légèrement la tête. Occupation… Allemande ? Aurait-il honte d’avouer qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il se passait à l’extérieur ? Non, pas vraiment. Les guerres humaines et nébuleuses étaient des plaies et il aurait préféré mourir que de s’y confronter, encore.


L’une des mains de… Vynce, se dégagea et Opale frotta pensivement son pouce contre l’écorce des autres doigts. C’était étrange, de sentir un végétal aussi mouvant. Il n’avait jamais douté de la vie ou de l’esprit qui les habitait auparavant, mais c’était surprenant. D’autant plus lorsque sa main d’apparence humaine s’avança vers son visage. Opale contint un mouvement de recul, sentant son cœur s’accélérer dans sa poitrine et ses doigts se resserrer contre l’écorce.


Il ne la vit pas, mais sentit le mouvement se profiler jusqu’à que sa peau touche la sienne, retenant son souffle le temps d’un instant. Le caladre écarquilla les yeux avant de les fermer. Son corps s’était tendu, chaque muscle tiré imperceptiblement. Vincent devait être… Perdu. Et il n’eut pas le cœur à le repousser. Ses doigts, tout comme son corps, portait les stigmates de mille batailles. L’épiderme roulant contre sa peau était dur, gardant les traces d’une profession travailleuse, se raffermissant sur l’index et le majeur. Des micro-informations que le médecin notait soigneusement dans son portrait mental. Lorsque l’on ne peut voir un visage, le meilleur moyen de le cartographier se fait par le contact. Et lui… Avait-il tué… ? Ou était-ce la marque des armes qui étaient passées entre ses mains ? 
Lorsque sa main le quitta, il s’autorisa a respirer. Le médecin sourit à la mention du corbeau blanc. Il s’agita, Il n’était pas gêné mais… Il avait toujours eu des réactions très mixtes quant à cette apparition. Cela en disait long sur le patient qui n’aimait pas que l’on entre dans sa tête, ou au contraire, appréciait la présence rassurante.


-Vous êtes perspicace, Vynce.


Murmura doucement Opale dans un soupir en énonçant son prénom pour la première fois. Il ne s’était pas redressé mais commençait à trouver sa posture tendue et inconfortable alors il se releva, s’asseyant sur le bord du lit.



-Je suis Opale, un médecin. Vous êtes ici sur Nitescence et ne vous en faites pas, vous êtes en… Territoire neutre.


C’était une manière de le dire. Mais il ne pouvait pas tout lui révéler, tant qu’il n’aurait pas fait la rencontre de la matriarche. Et rien ne servait de perturber d’autant plus le nébuleux qui semblait d’autant plus confus. Opale, tout délicatement, lâcha sa prise sur son autre main et se redressa, gardant un genou sur le lit qui grinça. Il se pencha pour inviter Vynce à se rallonger en posant une main sur ses épaules, vérifiant qu’il n’avait pas arraché son cathéter.

-C’est une île, un refuge pour les nébuleux.


Se contenta t-il d’énoncer avant de vérifier le tout. Il se releva et recula de quelques pas précieux. Le vent soufflait contre les carreaux de la fenêtre, faisant grincer la vieille maison.


-Vous êtes chez moi, le temps de vous rétablir. Je sais que tout doit être très confus, je ne pourrais pas répondre à toutes vos questions dans l’immédiat. J’aimerais savoir… De quelle espèce êtes-vous ? J’aimerais traiter vos blessures du mieux que je le peux, Vynce.


Il ramena une mèche derrière son oreille, ses yeux pâles regardant dans le vide alors qu’il tentait de garder consistance. Il était toujours effrayé d’un soudain accès de violence. Au vu des uniformes militaires, Opale ne doutait pas sur le fait que Vincent était un soldat. La question viendrait, certainement, mais pour le moment, il voulait simplement le comprendre. Cela lui serrait toujours le cœur de voir des nébuleux conformés aux humains, obligés de se battre pour eux. De les nourrir. De les satisfaire. De les soigner. 


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Sam 24 Fév 2024 - 0:49
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Vynce Stanford
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La voix de l’homme que tu observe longuement se fait entendre. Tu as eu l’impression que ce moment d’observation durait presque autant de temps que tes communions avec la nature. Comme si le contact avec cet homme te permettait d’en apprendre un peu plus sur ce qu'il est. Tu observes ses regards, son sourire, sa façon d’être quand tu lui parles. Retirant ta main de son visage pour ne pas le gêner plus longtemps.
“Vous êtes perspicace, Vynce.” qu'il te dit.
Entendre cet être prononcer ton nom avec tant de douceur te fait réagir étrangement. Tu passes ta main sur ta nuque et fais une grimace un peu contrite. Tu ne perçois pourtant pas ces mots comme des reproches mais seulement comme une observation. Tu as souvent tendance à analyser ce qui t’entoure et parfois sans te rendre réellement compte de la véracité de tes études. Parfois, ça blesse que tu parviennes à lire si facilement chez les gens, et parfois ça surprend dans le bon sens du terme. Tu ne saurais dire si pour ton vis-à-vis c’est une bonne chose. En tout cas, il ne semble pas s’en offusquer.

Il se présente alors à moi. Mon regard revient sur lui et je lui montre un sourire tendre en réponse.
Opale…
Comme son regard.
Mon sourire s’étire et j'arbore un air solennel. Le remerciant de me donner son nom. Il est médecin, nous sommes sur Nitescence et c’est un territoire neutre. Je garde ces informations dans un coin de ma tête. Je me doute que la méfiance le pousse à ne pas en dire plus sur le moment.
Je suis un étranger après tout. Il prend déjà la peine de me soigner et s’assurer de mon état. Il m’incite d’un geste doux à me rallonger, s’assurant que je n’ai pas arraché la perfusion en cherchant à me lever. Je ne résiste pas et me rallonge doucement dans le lit, enfin, je m’adosse plus que m’allonge, restant assis sur le matelas.

Seulement, la suite m’intrigue un peu plus et je tourne la tête vers lui, interloqué par ses propos.
Un refuge pour Nébuleux ?
Je n’ai jamais entendu ce mot auparavant. Est-ce que ça nous détermine ? Je veux dire, les êtres inhumains ?
“Les Nébuleux ?”
Je me suis crashé sur une île. Moi qui pensais mourir en pleine mer j’ai eu beaucoup de chance. Vraiment. En même temps, ce brouillard n’était clairement pas normal.
Seulement, je m’interroge sur cet endroit encore plus. Était-ce un moyen de défense pour empêcher les invasions ? Si cet endroit est neutre il n’est lié à aucune guerre ni aucune alliance dans ce cas ? Les pays du monde se font la guerre comme jamais, est-ce que les habitants de cette île sont épargnés de ces conflits ?
Bon sang il faut que j’arrête de réfléchir et me poser des questions, je cogite trop. Mon regard est perplexe et interrogateur. Je cille un instant quand Opale me demande ce que je suis. C’est vrai que soigner un être totalement inconnu ne doit pas aider non plus. Ça n’a pas dû être simple de me soigner et me maintenir en vie. Mais je ne compte pas me cacher. Pas avec lui.

“Je suis…” Ton regard coule un instant sur ton bras d’écorce que tu viens caresser du bout des doigts, les faisant glisser le long des éraflures qui ont endommagé ce dernier. Tu pourrais te le sectionner et le remplacer par une nouvelle excroissance résineuse. Mais tu dois être un fétichiste qui collectionne les cicatrices du temps. Tu reviens alors fixer ton regard sur Opale.
“Je suis un Draède, ou plus communément appelé Enfant, esprit indépendant de la forêt. Un cousin éloigné des Dryades. Si ça vous parle…”
Pas sûr que ça lui parle beaucoup. Tu es une espèce relativement rare. D’autant que les autres comme toi n’ont pas toujours eu la même chance que toi. Les enfants de la forêt sont souvent tués avant d’avoir pu atteindre l’âge adulte ou se dendrifient sans pouvoir reprendre leur aspect humanoïde. Sans compter les nombreuses déforestations que les forêts subissent.
“Mon corps est humanoïde, mais mon sang et mes organes sont ceux d’une plante… entre autres. Si ça peut vous aider, mon père est un Pterocarpus Officinalis, plus communément appelé Sang dragon et mon bourgeon était une Clematis Viticella. Je possède les particularités de ces deux espèces végétales. On a tendance à nous  confondre avec les Ent qui, eux, ne peuvent prendre d’aspect aussi similaires qu’un Éphémère.”
Tu espères que ces informations ne seront pas utilisées contre toi dans le but de faire des recherches et de finir en rat de laboratoire. Mais puisqu'il est médecin, il va devoir faire des recherches en botanique pour avoir les bonnes bases pour te soigner. Quoiqu’étant doté de parole, tu peux bien lui éviter tout ça.
“Vous avez bien fait de me perfuser avec cette eau et les apports glycémiques associés. C’était en fait la meilleure des choses à faire pour me maintenir en vie. Même si je peux manger comme un Éphémère, mes apports nutritionnels sont similaires à ceux des plantes : de l’eau, du soleil, de l’oxygène et les minéraux de la terre. Évitez juste l’eau de mer.”
C’est ton point faible. Même si ça t’angoisse, dans le fond, de lui transmettre tout ça, tu souhaites sincèrement que ton homologue saura utiliser ces informations à bon escient et non pour te nuire. Mais quelque chose en toi te pousse à vouloir faire confiance à cet homme.

Tu détournes le regard, pensif, te rappelant tes coéquipiers morts lors du crash, la sensation de ne rien avoir pu faire, ni même les sauver. Tu serres les poings et fronces les sourcils. Tu revois de nombreuses images, pas seulement de ce crash, mais surtout des nombreuses guerres auxquelles tu as participé, desquelles tu as toujours survécu, mais qui t’ont énormément marquées, tant dans l’esprit que sur ton écorce. Tu fermes les yeux et soupire. “Cette fois-ci, je n’ai pu sauver personne…”
Ça te navre. D’habitude, tu parviens quand même à aider et sauver tes camarades ou des victimes collatérales, là non. Et tu sais de toute façon que tu ne peux décemment pas sauver tout le monde. C’est assez paradoxal de vouloir sauver des vies en étant dans l’armée, le corps de métier qui fait le plus de victimes. Mais les mœurs n’ont pas tant changé en cent-soixante ans. Toujours à se faire la guerre pour des divergences d’opinions et une fierté mal placée. Toujours autant de massacres pour montrer qui est le plus fort. Tu reviens sur Opale avec un sourire triste.
“Merci encore de m’avoir sauvé, et désolé de vous donner tant de travail. J'espère pouvoir vous aider du mieux possible.”
@"Opale Caladrius"
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Sam 24 Fév 2024 - 13:40
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Opale Caladrius
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Les nébuleux ?


La question était restée en suspens dans l’air, teintée d’une once de surprise des deux partis. Le médecin cilla, entrouvrant la bouche, la refermant. Les nébuleux s’appelaient ainsi entre eux, il était vrai. La pensée lui vint que peut-être, Vincent n’en avait pas énormément côtoyé. Après tout, Opale lui-même n’avait qu’à la bouche le terme « monstre » avant de rencontrer ces adelphes à sa libération. Sa main se serra doucement contre sa poitrine, triturant e bouton de son col pensivement.


-Les créatures non-humaines. Mais il y a des humains aussi, sur cette île.



Dit-il d’une voix tendre et patiente, esquissant un sourire. Opale sentait le trouble agiter l’âme de ce pauvre échoué, balançant entre mille questions qui devaient lui brûler les lèvres. Mais sans le brusquer, son patient préféra expliquer son origine. Tout ouïe, le Caladre hochait la tête en le fixant sans détourner le regard, la concentration plomba son visage et l’habilla de sérieux. Il était surpris de son honnêteté. Après tout, fraîchement débarqué sur l’île comme un oiseau blessé, il n’avait rien vu de l’endroit. Opale était un parfait inconnu qui tentait désespérément de se montrer rassurant, et il était heureux qu’il ne soit pas tombé dans d’autres mains moins compatissantes. Mais si le soigneur avait été à sa place, il aurait souvent agi comme un animal blessé plutôt qu’un être civilisé, alors il devait reconnaître son calme et son contrôle. Maitrisé ou non par l’armée, cela se voyait qu’il était habitué aux situations d’urgences, précaires, instables et probablement dangereuses.


Un… Draède. Ohh. Tout prenait sens. Il avait reconnu des caractéristiques des dryades, mais certaines spécificités avaient été trop obscures pour qu’il n’ose s’y aventurer. Il inclina doucement la tête vers l’avant, son menton prit entre son pouce et son index dans une expression songeuse. Ptero.. quoi… ? Arh. Il n’avait jamais été doué pour retenir les noms de plantes. Il les connaissait, mais plutôt que de les appeler par leurs homonymes scientifiques il préférait leur souffler des petits surnoms. Doux-amer, ajoutant des adjectifs comme « mignon » ou « MORTEL » sur leurs étiquettes comme memo. La pensée lui fit esquisser un petit sourire, plus pour lui-même que destiné à Vynce. Il faisait un médecin bien peu sérieux, ce n’était pas le moment de blaguer. Au-delà de ça, il nota soigneusement les détails dans l’un des nombreux tiroirs de son esprit, plissant les paupières. Voilà de quoi remplir une bonne page.


-Vous êtes une espèce bien rare et curieuse, Vynce, je suis heureux de n’avoir commis aucun impaire. Je n’aurais pas eu la prétention de vous soigner sans vous connaître, je viendrais vous interroger puisque vous semblez connaître votre fonctionnement à la perfection.


Dit-il, frissonnant en l’entendant parler d’eau de mer. Heureusement qu’il avait vu juste. Et qu’il n’était pas un charlatan. Une vie trop dépendante de ses faits et gestes pouvait parfois être horrifiante. Sur ces paroles, il se redressa, prenant garde à ne pas se prendre les pieds dans le tapis ou quelconque obstacle avant d’avancer jusqu’à la fenêtre et tirer les rideaux pour faire entrer les brefs rayons de soleil qui perçaient de temps à autre les nuages. Il ouvrit la fenêtre dont la clanche était difficile pour faire entrer de l’air frais. La lumière frappa ses cheveux blancs et ses cils sur ses pâles prunelles alors qu’il se retournait avec un large sourire désolé.


Il l’était, sincèrement. Il n’avait pu sauver personne, seulement lui-même. Mais Vynce… Semblait fort. Pas le genre de force physique qui anime certains soldats aveugles, mais celle qui naît au fond de la poitrine, embrase le moindre de tes muscles, ton cœur, tes yeux, ta gorge. Opale savait la reconnaître, cette flamme qui animait certaines créatures. Il savait que rien de ce qu’il ne pourrait dire consolerait son patient, mais il le surmonterait, comme il l’avait peut-être fait des dizaines de fois avant cela. Et il serait là pour l’accompagner.


-Ne vous excusez pas. Vous aider a été mon choix autant que mon devoir. 


Opale s’était avancé jusqu’à lui, se penchant pour être à sa hauteur. Il attendit quelques instants, hésitant, avant de se saisir délicatement de ses deux mains.


-Vous vous êtes sauvés, vous. Je suis soulagé de vous voir parmi-nous Vynce.


Il aurait aimé le rassurer de mille mots mais chaque chose en son temps.


-Je vais vous laisser vous reposer, je vous demanderai de ne pas vous lever sans m’appeler. Je sais que vous avez sans doute beaucoup de questions, mais les réponses arriveront assez vite. Simplement… Vous êtes en sécurité ici.



Et il s’en assurerait, quoiqu’on en dise. 
Les mains d’opale quittèrent les siennes et il s’éloigna pour rejoindre la porte, lui jetant un dernier sourire avant de quitter la pièce en lançant 


-Je ne suis pas loin, appelez-moi si vous avez besoin de quelque chose ! 


La porte n’était pas fermée, laissant entrevoir la lumière du couloir ancien. Le médecin avait du travail et des choses à penser. Il allait devoir alerter la matriarche du réveil du militaire, mais… Il préférait attendre. Juste un peu. 


notes
Dim 25 Fév 2024 - 19:58
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