Caractère

Maolsheachlann est, disons le clairement, un fouille merde. Où il peut mettre son nez, il le met, rassemblant jour après jour informations sur informations, détails sur détails, tout ça dans le but d’alimenter son journal et sa curiosité. Son journal est d’ailleurs une belle excuse pour savoir tout ce qu’il y a à savoir de la population de l’île. Sous couvert de vouloir animer le quotidien de ses charmants voisins, il creuse toujours plus loin pour tomber sur des pépites. Les pépites, des informations secrètes qu’il divulguent aux rares personnes de confiance. Des pépites qu’il écrit en code par précaution et pour lesquelles il fait preuve d’une immense discrétion.

Cette discrétion lui permet de se faufiler, d’écouter et de voir sans être perçu en retour. Il l’a travaillée pendant de nombreuses années et se plaît à dire que personne n’est aussi impliqué que lui dans la chasse à l’info. Il n’a pas froid aux yeux et est prêt à tout (ou presque) pour obtenir ce qu’il désire, tout désir confondu. C’est quelqu’un qui ose, qui sait se cacher comme se montrer. Et se montrer, ça, il sait faire de bien des manières. En étant charmant. En étant mesquin. En étant doux. En étant vif. En étant beau. En étant joueur. Il aime taquiner son entourage ou les gens sensibles, un peu comme un chat voulant être ami avec les souris. Il joue avec, teste et repousse doucement les limites.

Cela lui vaut parfois d’être repoussé par les autres. Il n’aime pas. Qui aimerait de toute façon ? Cependant, il est particulièrement sensible au rejet si la personne est proche et vit très mal les séparations. 156 ans de vie ne lui ont pas appris à gérer ça et il ne connaît pas les psychologues. Pour lui, c’est des gens à qui on parle quand on a des problèmes. Ce qu’il n’a pas, bien évidemment. Il mène une vie solidement bâtie avec une activité des plus prenantes. Certes, il se met souvent en danger. Ok, il est un peu creepy à limite stalker les gens. Et oui, d’accord, il a souvent foiré au niveau personnel. Mais sa réussite professionnelle lui prouve que tout le reste, c’est des détails insignifiants.

Maolsheachlann veut se montrer composé et sûr de lui autant que faire se peut. Il est pourtant sensible à certaines choses et à la fâcheuse tendance à vouloir adopter n’importe quel orphelin. C’est dans la nature des fées des houles, ça ne le rend pas vraiment crédible. Il ne peut pas adopter à tout va, encore moins voler des enfants comme il a déjà failli le faire (sa famille lui avait dit que c’était ok). Alors il se rabat sur ceux qui ont besoin d’aide, si tant est que la personne fait vibrer sa corde sensible.

Physique et habilités

Gracieux, Maolsheachlann se démarque par sa posture droite et ses gestes fins. Ses yeux dorés sont baladeurs, guettant avec précision tous les détails qu’ils peuvent glaner. Ajoutez à cela sa taille d’un mètre quatre-vingt quatre et vous obtenez une personne légèrement intimidante. Légèrement car Maël est fin. Il ne pèse pas bien lourd, n’atteignant même pas soixante-cinq kilos. Ça ne le rend pas imposant, son caractère intimidant venant donc plutôt de son allure gracieuse et sa perspicacité vive. Inutile de préciser que sa carrure lui donne une maigre résistance à l’alcool. Ses longs cheveux roses lui donne l’air raffiné dès qu’il prend la peine de les coiffer joliment. Ce qu’il fait rarement, optant souvent pour des queues de cheval basiques et pratiques. Il porte des lunettes pour travailler mais pas pour sortir. Ça l’enlaidit, selon lui.
Son style vestimentaire se veut sobre et passe partout, afin de passer inaperçu pour récupérer des informations précieuses.


Les fées des houles possèdent une forte résistance aux maladies et craignent beaucoup le sel, qui leur est néfaste. Ce dernier rend n’importe quelle fée des houles mortelle, elles qui ne le sont normalement pas. Elles peuvent également parler plusieurs langues facilement, dont celle qui leur est propre. Maël peut également se métamorphoser (changer des détails de son physique ou se transformer en animal de taille moyenne) mais, cela demandant beaucoup d'énergie, il ne le fait pratiquement jamais. La métamorphose lui demande autant d'énergie pour changer que pour revenir à la normale. Ainsi, s'il n'a pas assez d'énergie sur le moment, il restera coincé dans l'apparence qu'il a choisi.

Histoire

[size=16]Fut un temps, Maolsheachlann était le fils adoré de Sierra. C’était une belle fée à l’allure d’une reine, tant est si bien que tout le village lui faisait confiance pour orienter les décisions de la communauté. Elle était juste et aimante, beaucoup l’admirait pour ses qualités. Maolsheachlann étant amené à marcher dans ses pas, son entourage le valorisait pour cette raison. Le tableau aurait pu être idyllique si le lieu de son enfance n’était pas le Royaume-Uni. S’ils avaient été sur une terre d’entente ou même un territoire nébuleux. Au lieu de ça, les fées des houles de ce petit village virent leurs terres s’étendre à leurs dépens quand le maire de la ville changea. Sierra fit tout pour conserver sa place au conseil municipal. Elle n’avait jamais été mairesse, la politique humaine ne l’intéressant pas. Être la reine officieuse des fées de la région lui suffisait. Or, à présent, les humains cherchaient à prendre du terrain. Sans comprendre l’importance des traditions féeriques et la réclusion volontaire du village. Ils voulaient s’étendre, développer l’immobilier, gagner de l’argent.

Le cadre de vie changea peu à peu, détruisant les champs pour construire des chaînes de restaurants ou des HLM. Les traditions des fées étaient dévalorisées et furent bientôt contrôlées. Il y avait trop de fêtes et de rituels, ce n’était pas bon pour le tourisme. Alors, elles déménagèrent petit à petit et la communauté s’étiola. Maolsheachlann vécu si mal ce changement. Il avait appris à chérir la commune, à prendre la place qui lui était due, à vivre selon les traditions de son peuple. Avec le temps, il entendit de moins en moins sa langue dans la bouche des habitants. Les habitudes féeriques étaient jugées et ces dernières devaient se retrouver en cachette pour se perpétuer.

Sierra prit alors la décision de déménager. La commune n’était plus ce qu’elle était et la présence des humains engendrait d'innombrables conflits. Elle avait 7 enfants à ce moment-là, Maolsheachlann étant l’aîné et son seul fils biologique. Tous ses enfants n’étaient pas des fées. Il y avait des humains comme d’autres créatures que Sierra chérissait plus que tout. Elle les avait soit récupérés en orphelinat, soit volés dans des maternités. A part à Maolsheachlann, elle ne dévoila jamais qui était quoi. Ainsi, ses enfants pensaient être adoptés en toute légalité et Maolsheachlann ne leur apprit jamais la vérité. Après tout, c’était courant que des fées se ramènent avec des enfants volés.

Elle trimballa tout son petit monde jusqu’à un village tenu par d’autres fées et protégé par la magie, contrairement à son ancien lieu de vie qui se voulait ouvert à tous. Elle y retrouva sa sœur, une fée des bois sans grande puissance ni prestance, contrairement à elle.

Maolsheachlann eut toutes les peines du monde à s’habituer à la politique du village. Lui qui avait l’habitude d’une hiérarchie descendante, menée par sa mère, il se retrouva parmi des hippies anarchistes à l’organisation horizontale. Cependant, il ne s’en plaint jamais à sa mère et fit l’effort de s’intégrer à la communauté, jusqu’à ce que sa mère le pousse à quitter le village pour découvrir le monde. Bien trop attaché à sa famille, il refusa longtemps et n’accepta que lorsque l’un de ses frères proposa de l’accompagner. Lui aussi voulait voir le monde. Ils partirent donc ensemble et ce fut… Catastrophique. Le frère de Maël étant humain, il avait toujours voulu voir à quoi ça correspondait. Il n’avait connu que le fonctionnement des fées et elles se plaignaient constamment des conflits interraciaux, sans égard pour les humains présents. Son avis évolua, influencé par les rumeurs et les journaux anti-nébuleux. Maël le mit en garde, en vain. Tout fut perdu quand son frère se mit en tête qu’il était un enfant volé, ce que Maolsheachlann ne réfuta pas sous le coup de la colère.

Oui leur mère arrachait des enfants à leurs familles, mais c’était pas grave, ils n’étaient encore que des bébés ! Nier la bienveillance de Sierra pour un simple vol d’enfant était absurde selon Maël. Après tout, son frère avait eu une belle vie ! Mais non, celui-ci était à présent convaincu que sa mère était une voleuse d’enfant, sectaire en plus de ça. Il laissa tomber Maolsheachlann, quittant l’hôtel où ils séjournaient pendant la nuit. Il s’était fait des amis en ville qui lui conseillèrent de parler de son cas à la police. Si Sierra avait volé un enfant, les forces de l’ordre auraient des dossiers sur les autres disparus en plus. On était en 1903 à ce moment-là. Les archives n’étaient pas très fournies mais elles existaient.

Maolsheachlann se retrouva alors mêlé à l’enquête initiée par son frère. Ce fut un coup dur, lui qui plaçait sa famille sur un pied d'estale découvrit que la trahison pouvait être facile. Simple. Sans remords. Était-ce la nature humaine de son frère qui le poussait à agir comme un connard ? Il savait que les humains n’étaient pas des bonnes personnes, mais l’éducation nébuleuse de son frère aurait dû le rendre meilleur. Il refusa de collaborer pour l’enquête jusqu’à ce que son frère dévoile ses faiblesses à l’agent en charge de l’enquête. Maolsheachlann regrette encore maintenant d’avoir tout avoué pour ne pas perdre son immortalité. On ne le laissa pas partir pour autant. Aux yeux de la loi, il était complice dans l’enlèvement d’une dizaine d’enfants. Il se serait bien passé de voir sa tête dans les journaux, à côté de celle de sa mère qu’on traitait d’hystérique. 

“Le jour se fait sur une série d’enlèvements !”


“Cold case : ces enfants qu’on croyait disparus depuis 1830.”


Certains étaient morts depuis, d’autres vivaient encore. Parfois, leur famille était morte aussi ou introuvable.


Maolsheachlann reçut la visite de certains frères et sœurs. Les plus vieux, ceux qui n’en voulaient pas à Sierra de les avoir enlevés. Après tout, en 1850, la vie était difficile et personne n’aurait su s’ils auraient survécu sans l’intervention de la fée. Elle restait leur mère et Maël leur frère, peu importe ce que disaient les journaux.

Quand il sortit de prison, 20 ans plus tard, il ne retrouva jamais sa mère. Elle avait été tuée par une nonne humaine, employée de la prison pour femme, qui éprouvait un dégoût profond envers Sierra. Désespéré, Maël retourna au village de sa tante pour se remettre correctement. La prison l’avait abîmé et le décès de sa mère le faisait souffrir. Il y retrouva sa famille et décida de ne plus voyager pour longtemps, jusqu’à ce que sa sœur lui propose de visiter un territoire où nébuleux et humains s’entendaient bien.

Elle n’était pas humaine elle-même mais elle croyait en l’union des uns et des autres, cela malgré la trahison d’un frère, l’emprisonnement d’un second et la mort de sa mère. Elle espérait que Maolsheachlann s’ouvre à nouveau et c’est ce qu’il fit une fois là-bas. Cela prit du temps mais il s’autorisa à vivre sans méfiance quand il vit à quel point sa sœur se plaisait là-bas. Il n’empêche que la vie reste difficile et qu’il décida de quitter le pays suite à un drame amoureux. Il retourna encore une fois chez sa tante qui avait eu plusieurs enfant entre temps. Son premier cousin était insupportable, il n’eut aucune envie de voler cette horrible fée qui lui rappelait son propre traître de frère. Le second, en revanche, était très marrant. Plus tête  en l’air, plus doux. Sa tante ne l’autorisa pas à l’enlever, mais plutôt à participer à son éducation. Ben ouais, on vole pas sa famille c’est pas poli. Il regarda donc ce petit bout de fée grandir en s’absentant de temps en temps pour observer l’évolution des conflits entre nébuleux et humains. Depuis tant d’années, rien n’avait changé et les guerres se succédant n’avaient rien arrangé. Les guerres, d’ailleurs, il les avait évitées en étant en prison ou hors du pays. Il avait troqué un enfer pour un autre, en somme.

Vint le jour où, chez sa tante, Camille lui parla de Nitescence. Il entendait Maolsheachlann se plaindre constamment des conflits, renseignant minutieusement les événements dans ses montagnes de notes haineuses. Il voulait voir du pays et, étant proche de Maël, il lui fit la proposition de bouger. Maël n’était pas étranger au concept. Comme si tout son entourage voulait lui faire voir du pays alors qu’il se plaisait très bien chez lui. Il accepta par curiosité et par besoin de paix, quoiqu’une île ne lui permettrait pas d’être aussi bien renseigné que sur le continent. Il fut bien plus affecté par la séparation que Camille, qui avait l’air de vivre sa meilleure vie à l’extérieur. Lui, il pensait à sa fratrie, au fait qu’il ne les reverrait pas avant un moment. Il pensait aussi à l’enfer que serait un trajet en bateau. Son cousin était aux anges, pas lui. 

Une fois sur l’île, il reprit assez vite son activité de fouille merde après avoir trouvé un logement avec Camille. Comme une constante dans sa vie, il aimait tout savoir de son entourage. On est moins surpris quand on connaît les gens par cœur.