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Gerhard Speckmann | vous savez, l'isolation, tout ça... :: Mairie :: Enregistrement des personnages :: Présentations validées
Gerhard Speckmann
Habitant
Date d'inscription : 05/01/2024
Messages : 77
Espèce : Éklein
Date de naissance : [13/11/1951]
Pronom(s) : Il
Pouvoir : //
Doubles comptes : //
Habitant
Gerhard Speckmann



Gerhard Speckmann

  • Aucun, pour l'instant
  • 13 novembre 1951
  • 27 ans
  • Personnel
  • Eklein (qui s'ignore)
  • Psychologue
  • OC
Mais si l'on ne peut pardonner, cela ne vaut pas la peine de vaincre.

Caractère

Ce n’est pas Gerhard qui vous causera des problèmes, de ça vous pouvez en être certain. Certains diraient qu’il a un naturel doux, d’autres, qu’il est placide. Peu de mots qui résument étonnamment bien cet homme dans la force de l’âge, mais qui pourtant est infiniment fatigué.

 
C’est sûrement cette fatigue qui justifie nombre de ses actions. Il se réveille épuisé et se couche exténué. Il n’est pas un jour qui passe sans qu’il ne titube, une main appuyée au mur pour le retenir alors que la tête lui tourne. Une nuit de sommeil ne l’aide en rien, et il a parfois l’impression qu’il a toujours été ainsi. Il peinait à dormir petit, peine toujours aujourd'hui, et le problème s'est empiré depuis qu'il a quitté la demeure familiale pour ses études. Des années passées loin de sa mère, et pourtant il est incapable de se passer de sa présence. A quel point est-ce pathétique ?
Gerhard ne se pose que peu la question ; la question, il le sait, ne lui plairait pas.

 
Silencieux et discret, Gerhard est quelqu’un d’attentif. Un atout de taille pour son métier qu’il exerce, si pas avec passion, du moins avec application. Il ne se soucie que peu de lui-même, mais tentera toujours d’aider ceux qu’il a à sa charge. Serait-ce de l’altruisme ? Pour lui, c’est le juste cours des choses. Il a une certaine affection pour ces jeunes personnes qu’il a sous son aile, un sentiment qu’il n’a pas ressenti depuis longtemps. Ce n’est pas qu’il a un cœur de pierre : seulement, il ne s’était jamais imaginé en être capable, après l'isolation de sa jeunesse et le deuil qui teint encore sa vie d'aujourd'hui. Il ne crie pas, et sa colère est froide et posée mais heureusement rare.
 

Isolé à Nitescence, coincé entre des Humains avec lesquels il peine à se lier et une myriade de créatures plus extravagantes et étranges les unes que les autres, Gerhard regrette parfois la familiarité de sa vie d’antan. Les balades sur la plage sont monnaie courante et lorsque l’eau lui lèche les pieds, il s’efforce de faire le vide dans ses pensées. Il sait qu’autrement, elles ne seraient que peu reluisantes, voire même dangereuses. Des personnes comptent sur lui ; il a une quête à accomplir ; c’est ce qui le fait tenir. Son être est devenu une extension de ceux des autres. Ce n’est pas pour autant qu’il cherche activement des amis. Il peine à se sociabiliser, craint de paraître égoïste, idiot, insensible ; cette angoisse le paralyse, et s’il a des amis, c’est bien malgré lui. Les interactions sociales le laissent pantois, essoufflé. Trop de changement peut vite le rendre anxieux : ainsi, Gerhard demeure une créature d’habitudes, ce qui est sûrement un point faible pour qui voudrait le nuire. Mais qui donc lui souhaiterait du mal ? A Nitescence, ce havre de paix, il peine à imaginer que les figures d’autorités puissent cacher de sombres desseins…

Physique et habilités

Il n’est pas quelqu’un qui se regarde fréquemment dans le miroir. L’exercice le laisse de marbre ; pire, dans ses jours les plus sombres, lorsqu’il lui semble qu’il n’y a aucune lumière au bout du tunnel, croiser son propre regard le révulse.

 
Cela arrive, cependant, qu’il prête une moindre attention à son apparence, et ce qui le frappe d’abord est la noirceur de ses yeux : deux puits sans fond dans lesquels brillent parfois un discret éclat, un souffle de la vie qui anime son corps. Il ne les a pas hérités de sa mère, de cela il en est certain ; pas plus que ses cheveux, que la femme qui l’a élevé avaient blonds. Gerhard est sombre de la tête aux pieds, et ce n’est pas les quelques cheveux blancs qui viendront éclaircir cette chevelure de jais, qu’il porte courte. Ces derniers temps, des mèches rebelles lui obscurcissent parfois la vue, et il songe qu’il lui faudrait les couper. Il n’en a jamais le cœur, cependant, et se contente de les arranger comme il le peut derrière ses oreilles.
 
Ses brèves inspections dans le miroir ne suffisent pas à résumer le physique de cet homme, et le portrait est complété par ceux qui l’ont connu, pas forcément intimement. Après tout, pas besoin d’être son ami pour constater que Gerhard est grand. Un mètre quatre-vingt-dix, estime-t-on parfois ; en vérité, il en fait deux de plus, mais cela il se garde bien de le rajouter. A leurs yeux, c’est un géant, c’est bien tout ce qu’on retient. Ça, et son air émacié, dont il n’a jamais réussi à se départir malgré ses – rares – efforts. Il a le visage long, le plus souvent inexpressif d’ailleurs, et ses joues sont quelque peu creusées, signes de temps difficiles dont son corps se souviendra jusqu’à la fin de sa vie. Ses vêtements flottent souvent autour de son profil fin, à part de rares pulls qu’il a déniché par hasard dans une boutique et qui lui vont comme un gant. Gerhard est une silhouette monochrome, toujours en noir et blanc, parfois – rarement – en gris. Un homme sans relief, qu’on croirait dessiné sur une feuille de papier. Il a la peau pâle, et couvert de la tête aux pieds : les plus mauvaises langues disent de lui qu’il est coincé. Quand il parle, on entend sa voix rauque, signe d’une vie passée à fumer. Une mauvaise habitude qu’il a laissée derrière lui, quand bien même ses doigts se crispent parfois autour d’une cigarette imaginaire. Quand il se rend compte de ce geste, né d’un réflexe dont il ne peut se départir entièrement, il se gratte l’arête du nez dans un de ces rares moments de gêne ; et ce faisant, il irrite la cicatrice qui lui mange la moitié du nez, une blessure d’enfance qui n’a jamais guéri correctement.
 
Dans tout cela, Gerhard a le port de tête haut. Il ne baisse le menton que lorsqu’il veut vous montrer qu’il vous écoute attentivement ; s’il vous toise, c’est sûrement parce que vous ne valez pas son attention. Si seulement il flânait, on pourrait croire de lui que c’est un fantôme. Mais Gerhard ne flâne pas, il va d’un point à un autre, ses pieds dirigés par son devoir ; alors il n’en est rien, et lui n’est rien de plus qu’une des innombrables ombres qui foulent les terres de Nitescence.

Histoire

C'est en se levant un matin que la douleur le traversa, en même temps qu'une réalisation d'autant plus ridicule qu'elle n'était pas soudaine.
Sa mère était morte, et il ne la reverrait plus jamais.

C'était stupide. Evidemment, qu'elle était morte. Il avait organisé l'enterrement, courant d'un bout à l'autre d'Aix-la-Chapelle pour prévenir telle ou telle personne ; avait visité le cimetière, signé les décharges, payé les sommes qu'il fallait. Il avait été là le jour des obsèques, du début à la fin, de l'église à la terre. Il avait contemplé ce cercueil être baissé dans ce trou méticuleusement creusé par deux employés qui fumaient à quelques pas de l'aglutinement d'endeuillés - une vingtaine, mine de rien - c'était même lui qui avait jeté la première poignée de terre.
Alors pourquoi cette réalisation le torturait ainsi soudainement ? Il n'y avait rien de rationnel dans cette douleur qui lui tirait des larmes rageuses un beau matin. Il aurait dû pouvoir s'en départir, continuer sa routine comme si de rien n'était. Il était employé dans un cabinet médical, et son travail ne tenait qu'à un fil : il ne pouvait pas se permettre d'être en retard ou pire, absent, alors que c'était le seul employeur qui avait bien voulu l'embaucher à la fin de ses études.

C'était peut-être parce qu'il réalisait soudainement qu'il était seul au monde. Du début à la fin, il n'y avait eu que sa mère et lui. Cette orpheline l'avait mis au monde un beau jour, et l'avait élevé à la seule force de ses bras dans cet appartement miteux qu'elle avait pu s'acheter avec le maigre héritage de ses parents. Eux deux contre le monde, c'est ce qu'elle aimait lui dire quand il revenait de l'école en larmes, se plaignant des enfants qui le harcelaient et des maîtres qui le snobaient. Ils étaient un tout, ou ils n'étaient rien ; dans tous les cas, ils n'avaient pas besoin des autres.
Maintenant qu'il était adulte, il réalisait la paranoïa excessive de sa mère. Mathilda Speckmann avait eu peur de tout, et c'était un miracle qu'il ait grandi à peu près correctement. Un miracle, même, qu'elle eut consenti l'envoyer à l'école. Elle aimait bien ne pas le laisser être un enfant. Quand il faisait beau, sa mère préférait l’emmener à la bibliothèque. Elle craignait qu’il n’attrape des coups de soleil, lui qui était si pâle, et qu’il ne développe une maladie qui l’emporterait aussi sec. Quand les enfants jouaient et profitaient de l’été, lui se plongeait dans les livres. 
Il l'aimait, malgré tout. Comment aurait-il pu en être autrement ? C'était sa mère. Ils se disputaient rarement ; la plus grosse, ç'avait été quand Gerhard lui avait annoncé qu'il quittait le cocon familial pour étudier à Berlin. Il ne voyait pas Aix-la-Chapelle figurer dans son futur. La ville le rendait claustrophobe. Plus vite il en partait, mieux il se porterait.

Elle ne l'avait pas suivi. Mère et fils séparés par des centaines de kilomètres, avec une seule ligne téléphonique pour tout point de contact. Sa mère ne répondait pas aux lettres : elle aurait dû sortir pour ça, et les années passant Mathilda Speckmann refusait même de gracier les rues de sa présence. Et comment aurait-il pu lui poser toutes les questions qu'il avait sur lui-même au téléphone ?
Il avait fini ses études. Etait resté à Berlin. Hors de question de revenir à Aix-la-Chapelle. Nouvelle dispute, qui s'était soldée par un raccrochage sec et définitif du combiné.

Deux semaines plus tard, on l'appelait pour lui dire que sa mère était morte. C'était bien sa veine : jeune diplômé, médecin d'une spécialité à peine reconnue par les professionnels de son pays, peinant à payer loyer et nourriture, et désormais : orphelin.
Leur dernière discussion avait été une dispute. Il avait chassé cette information de son esprit. Il ne voulait même pas commencer à y penser. Il préférait se souvenir d'elle comme cette femme aux cheveux rayonnants, qui lui avait appris à lire et à écrire, qui avait embrassé ses plaies et recousu ses vêtements. 

Cette femme qui avait emporté ses secrets dans sa tombe. Gerhard n'avait aucune idée de qui il était vraiment. Qui était son père ? Sa mère avait aimé lui faire croire qu'elle l'avait créée toute seule, comme Dieu modelant les Hommes dans l'argile. Mais c'était faux. Evidemment, que c'était faux.
Mais il ne savait pas où chercher. Alors il était retourné à Berlin, et deux semaines après l'enterrement la douleur le tordait en deux et il était incapable de bouger.

Une fois calmé, les larmes séchées, la migraine palpitant à ses tempes, il avait eu un objectif nouveau : trouver. N'importe quoi. Un indice, une piste, un homme ; lui-même, au bout du compte. Il avait gardé quelques affaires de sa mère : des lettres datant d'avant sa naissance, des photographies de ses grands-parents qu'il n'avait pas connu. Au lieu d'aller travailler, il les éplucha une à une. Quête insensée, qui ne le mènerait sûrement nul part, si ce n'est à plus de déception.
Et pourtant. Il y avait quelques indices. La mention d'un homme qui ne lui était pas familier. Des photos floues de sa mère jeune, de quelqu'un à son bras.
Une ville.

Bremerhaven était une ville portuaire grise et triste, et cet état d'esprit se reflétait dans la mer. C'était la première fois qu'il la voyait. Gerhard serrait la poignée de sa valise, qui contenait tout ce qu'il avait de cher à son coeur, et contemplait l'horizon sans trop savoir ce qu'il voulait y trouver. La dernière lettre de l'homme qu'il pensait être son père mentionnait prendre le large pour une île - "là où je pourrais vivre en paix" - une île dont il n'avait jamais entendu parler. Son plan n'était pas des plus finauds, mais si quelqu'un savait comment se rendre à cet endroit, cette île de Nitescence, ce serait bien les marins, n'est-ce pas ?
Il y en avait un qui ne l'avait pas quitté des yeux depuis qu'il était arrivé au port. Comme s'il savait pour quoi il venait. Gerhard fourra sa main libre dans sa poche et sentit la caresse rassurante de la lettre contre sa peau. Il pouvait le faire. Il n'avait rien à perdre. Il trouverait son père coûte que coûte, et le point de départ de sa quête serait cette personne qui le regardait fixement.

Après une inspiration, il s'avança.
Créé par Tigroou
bouh
Mer 7 Fév 2024 - 12:27
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La Matriarche
Admin
Date d'inscription : 06/10/2023
Messages : 45
Date de naissance : ???
Pronom(s) : Elle
Admin
La Matriarche

Validé !

Bienvenue sur le forum

Bienvenue, cher Gerhard. Tes pas t'ont menés jusqu'à nous et tes talents d'écrivains ont guidés ta traversée. Il semblerait que tu as trouvé du travail sur notre belle île, ainsi qu'une enquête à mener. Prends garde à ne pas mettre ton nez partout... Tu pourrais y découvrir des choses qui te déplaisent... En attendant, tu es validé ! Nous avons besoin de toi et cette présentation en est le témoin ! Fine, claire et agréable à lire comme toujours. Mais nous te gardons à l'oeil...
Mer 7 Fév 2024 - 18:28
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